• Cabine fixe
À Bézenet (Allier), le dimanche 8 octobre dernier, François Giraudet de Chantelle (même département) a photographié ce Mercedes carrossé en fourgon en aluminium et propriété d’un artisan forain. Le véhicule est visible route de Montvicq mais on l’aperçoit assez distinctement depuis la rue principale du village qui relie Montmarault à Montluçon. C’est un LP 1924 de 19 tonnes de PTC, le dernier modèle de porteur à être équipé de la cabine Pullman large et fixe. L’accès au moteur s’effectue, outre via le capot moteur amovible, par les panneaux latéraux des marchepieds qui pivotent grâce à des charnières. Animé par un six cylindres OM 355 de 11,9 litres et 240 chevaux DIN (265 chevaux SAE) associé à une boîte ZF AK 6.80 à six rapports (ou 12 avec médiateur en option), le modèle est réceptionné en France en mai 1970. Il vient remplacer le LP 1923 de mêmes caractéristiques à la carrière éphémère. Le LP 1924 sera apprécié pour sa fiabilité.

• Sauvegarde
Michel Laurençon a récemment photographié ce Berliet GBH 12 6 x 4 doté d’une flèche de dépannage Gar Wood provenant d’un Ward-LaFrance ainsi que d’une grue hydraulique. Il s’agit de l’ancienne dépanneuse du garage Hermey, concessionnaire Berliet puis Renault VI à La Clayette (Saône-et-Loire), qui l’avait acquis en deuxième main en novembre 1975. Ce camion intéressant (et rare en France aujourd’hui !) fait partie de la collection du musée Alliot à Montceau-les-Mines, géré par François Gambut dans l’ancienne usine de locomotives Aillot. Nous vous engageons d’ailleurs à aller le visiter car l’endroit comme le maître des lieux méritent le détour. Présenté au Salon 1967, le GBH 12 6 x 4 est le premier 6 x 4 « optimisé » de la marque. Plus léger et plus rapide que le GLM 12 6 x 4, il peut faire jeu égal avec les Magirus-Deutz 230 D 26 K, Mercedes L 2624, Saviem-MAN 19.215 DH et autres Henschel H 261 K. Animé par un six cylindres M 635.40 AD de 12,024 litres et 240 chevaux, rapidement remplacé par le M 635.40 CD de 250 chevaux, il est muni d’une boîte Berliet-Soma BS 80 à huit rapports qui cédera la place à une ZF AK 6.80 plus fiable. Près de 6 000 exemplaires en seront fabriqués jusqu’en 1974.

• Cassé ?
En janvier 2021, M. Nardini, récupérateur de matériaux anciens au Cannet (Alpes-Maritimes) possédait encore ce Saviem SG 5 M 73 équipé d’une benne transporteur. Un second Saviem, un SG 2 MB 35 fourgon, lui tenait compagnie. Ce dernier est toujours sur le site mais le SG 5 a été enlevé durant l’été 2021. C’est Christophe Equy, qui habite Le Cannet, qui l’a photographié avant son départ. Vu la calandre du véhicule, nous avons affaire à un SG 5 MB 73 de 7,3 tonnes de PTC, équipé d’un quatre cylindres 712.01 de 3,32 litres et 92 chevaux SAE. Apparu en août 1968, ce modèle est remplacé en décembre 1972 par le SG 5 M 73 à moteur 720 de 3,595 litres et 100 chevaux. Grand frère du célèbre SG 4, le SG 5 connaîtra un grand succès commercial en France puisque environ 16 000 exemplaires seront vendus de ces deux seules versions, sans compter les versions à essence.

• Un Pac
Dans le Pays de Gex, Geoffrey Coral, qui habite Gex (Ain), a remarqué cet Unic 260 PAC 26 6 x 4 qui travaille encore au quotidien. Carrossé en benne entrepreneur par Decauville, ce camion increvable a été acquis d’occasion en septembre 2000 par une entreprise de travaux publics du cru. Doté de la cabine Magirus à capot, il est animé par un six cylindres Fiat 8210.02 de 13,797 litres et 260 chevaux DIN (285 chevaux SAE), auquel fait suite une boîte Fiat à huit rapports. Principal concurrent du Berliet GBH 280 6 x 4, du Mercedes 2626 K et du Saviem 32.240 DH, le 260 PAC 26, qui remplace le 2764 en janvier 1977 dans la gamme Unic, sera vendu à plusieurs centaines d’exemplaires en France.

• Qu’il repose en paix
Sur la route reliant Marcillac-la-Croisille à Égletons (Corrèze), à environ 8 km d’Égletons, au bord d’un champ, Didier Devred a découvert les restes d’un trac-teur Berliet TLR 250. Largement cannibalisé, ce dernier a perdu son moteur, son capot et ses roues, entre autres. Sa boîte a été posée sur son châssis. À part quelques éléments de tôlerie non encore corrodés, ses vitrages, ses essieux et quelques accessoires, le pauvre véhicule ne pourra plus donner grand chose. Au Salon 1968, le TLR 250 succède au TLR 12 dont il conserve d’ailleurs le type Mines. Il s’en distingue par son nouveau six cylindres M 635.40 CD de même cylindrée que le M 635.40 AD précédent (12,024 litres) mais avec une puissance portée de 240 à 250 chevaux grâce au nouveau collecteur d’admission tirant partie du phénomène de résonnance, qui permet un meilleur remplissage des cylindres. En avril 1970, le modèle s’efface devant le TLR 250 a avec essieu avant à déport.

• Ultime modèle
Inspiré par un article sur les camions Volvo paru dans Charge Utile, Philippe Petrequin de Saint-Maurice-Colombier (Doubs) a retrouvé ce cliché qu’il avait pris dans l’Aveyron en août 2013. Il montre un Volvo assez rare en France parce que commercialisé durant un temps relativement bref, un NL 10 F 6 x 4 320. Carrossé en benne transporteur par Forez bennes, ce camion a été racheté en seconde main en juillet 2005 par l’entreprise GCTS Servant d’Entraygues (Aveyron). Dernier modèle 6 x 4 de chantier à capot proposé par Volvo (à partir de 1992), le NL 10 F 6 x 4 320 est animé par un six cylindres intercooler TD 103 ES de 9,6 litres avec injection EDC pilotée par électronique développant 320 chevaux à 2 100 tr/mn. Sa boîte est une Volvo SR 1400 à 2 x 6 rapports synchronisés avec médiateur et quatre marches arrière. Par rapport aux modèles N Mark II, les NL bénéficient d’un nouveau capot plus aérodynamique.

• Un GAK qui sent la myrthe
Pierre-Louis Santini est un viticulteur qui gère le domaine Murtone à Patrimonio (Haute-Corse). Il y a plusieurs années, il a récupéré un GAK 50 à Aleria. Carrossé en benne transporteur par Marrel, ce camion de 1967 appartenait au domaine Orsucci. Depuis, ce jeune passionné l’a entièrement restauré, en mécanique comme en carrosserie. Le résultat est magnifique. Et Pierre-Louis ne compte pas en rester là : il a également acquis un GBK et un GLR 10 M3… Introduit en juillet 1963, le GAK 50 vient remplacer le GAK 4 dont il se différencie principalement par son PTC relevé d’une tonne à 8,5 tonnes et par son moteur Perkins 6 PF 288 de 2,73 litres et 89 chevaux, alors que c’était un P 6 V de 83 chevaux qui équipait le GAK 4. Près de 3 000 exemplaires en seront produits à Vénissieux.

• La dépanneuse de la roche
Gérard Boudinot, le père de notre lecteur Olivier Boudinot, a récemment photographié ce Citroën 23 RU récupéré par un carrossier de Laon (Aisne) dont il sert en quelque sorte d’enseigne. Il s’agit de l’ancienne dépanneuse du garage Citroën de La Roche-en-Brenil (Côte-d’Or), qui été affublé en son temps d’une caisse en acier de Renault AHS et d’une flèche de facture artisanale. Passablement décrépit, ce pauvre camion réimmatriculé en juillet 1977 requiérera tout le savoir-faire de son nouveau propriétaire pour retrouver son lustre d’antan. Sa mise en service doit remonter à la fin des années quarante.

• Transformé en grille de square
Ce cliché pris au milieu des années quatre-vingt-dix par Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) montre un Renault 2,5 tonnes qui se trouvait dans le dépôt de M. Barbe, un casseur de Saint-Jean-le-Centenier (Ardèche). Tous les véhicules qui s’y trouvaient ont été ferraillés depuis. C’est dommage car le véhicule en question était un R 2161, c’est-à-dire le premier modèle de 2,5 tonnes, encore équipé du quatre cylindres latéral « 85 » type 603 de 2,383 litres délivrant 46 chevaux à 2 800 tr/mn. Carrossé en plateau charbonnier, il arborait une immatriculation de novembre 1951. Construit de janvier 1948 à février 1953, le R 2161 sortira d’usine à 40 237 exemplaires.

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