Jacques Deligny de Dijon (Côte-d’Or) a déniché cet article paru dans le numéro du 23 septembre 1962 du magazine Le Pélerin. La légende du cliché est la suivante : « Sans même tenir compte des ravages du terrible tremblement de terre d’il y a deux semaines, la situation économique de l’Iran est tout simplement désastreuse. Le gouvernement a été obligé de réduire de 3 125 millions de nouveaux francs les crédits prévus pour le développement économique. En marge de ces événements, un avion Nord 2500 a quitté Le Bourget, emportant quatre tonnes de vêtements chauds, offerts par le Secours catholique aux sinistrés d’Iran. » Le camion qui a assuré le transport des vêtements est un Berliet GBK 6 carrossé en fourgon intégral sur une base de châssis nu avec face avant. Ce camion de 12,5 tonnes de PTC à moteur quatre cylindres MDX 46 M de 120 chevaux a été immatriculé neuf en octobre 1962.
Également communiqué par Jacques, cet autre article en provenance d’un magazine inconnu date de 1963. Il montre cette fois un Berliet plus lourd, un GCK 8 de 16 tonnes de PTC. Carrossé de façon classique en plateau à ridelles bâché, ce véhicule qui paraît quasiment neuf est immortalisé devant les bâtiments des douanes françaises, à un poste frontière avec un pays voisin, inconnu lui aussi. Il transporte quelque 4 000 m2 de Tapisom, un revêtement de sol destiné à équiper une centaine d’appartements.
Nous sommes sur la place de la gare à Lens (Pas-de-Calais) vers 1955. Garés face à l’hôtel Caron, à l’hôtel de la Paix et à l’hôtel de Flandres, des autocars attendent l’arrivée des voyageurs pour partir vers leurs destinations respectives. Du premier plan à l’arrière-plan, on identifie sans peine deux Chausson AP, un Citroën 45 BDI, un Renault R 4190 à moteur horizontal dans l’empattement, un Renault 215 D de l’immédiat après-guerre (ou un R 4150, successeur du précédent), un autobus qui pourrait être un Chausson, deux autres Renault R 4190 et un autobus Chausson AP rappelant les APU 53 parisiens. Les galeries de deux des véhicules invitent à visiter la foire de Lille qui se tiendra du 4 au 19 mai…
Pierre Jacquot de Gagny (Seine-Saint-Denis) nous a transmis ces deux clichés, certes de qualité médiocre, mais qui illustrent une scène de la vie de province. En voici la légende : « Nous sommes vers la fin de l’été 1968 à Xonrupt-Longemer dans les Vosges. Pierre Michel, propriétaire aux Pergis, a fait appel à Georges Bernard, scieur à domicile, pour débiter en bûches les quartiers de bon hêtre qui sèchent sous des tôles depuis l’hiver précédent. Trois « collaborateurs » sont venus donner un coup de main : Claude Michel, Albert Durremberger et Paul Didier.
Pour la petite histoire, la scie à ruban de Goerges est entraînée par un gros moteur Bernard qui a débuté sa carrière sur le plateau d’une Citroën Rosalie qui roula longtemps sur les chemins des environs. Le véhicule étant à bout de souffle et devenu irréparable, Georges en a conservé la partie utilitaire arrière, y a greffé un timon et a acheté une Jeep Willys pour tracter cet attelage qui circulera encore des années sans la moindre homologation du service des Mines, comme on s’en doute. Mais qui aurait songé alors à chercher des poux dans la tête de Georges, honorable artisan connu et apprécié de tous ? Certainement pas la maréchaussée, qui avait d’autres chats à fouetter. Ce convoi, parfois fantômatique, surgissant de la brume des automnes vosgiens, accompagna notre scieur jusqu’à ce que sonne l’âge de la retraite et finit par disparaître des mémoires les plus fidèles. » Encore un peu de courage, et l’affaire est dans le sac… (Cliché collection Claude Michel)
Fin de l’opération. Tout s’est bien passé et l’on n’a pas retrouvé dans la sciure d’élément d’origine humaine ! Claude Michel, tel la Madelon, est venu servir un petit canon de rouge à ces valeureux travailleurs, histoire de remettre les amygdales de ces messieurs dans le sens de la marche… La Jeep visible en arrière-plan a bénéficié de portières en bois faites maison ! (Cliché collection Claude Michel)
À Lourdes (Hautes-Pyrénées), dans les années trente, ce beau Bernard B 6 SI assure le transport des malades, probablement entre l’hôpital ou les maisons de santé et la grotte miraculeuse. Pour cela, il a reçu une caisse fourgon bâchée spéciale aménagée avec des bancs de bois. Le confort est peut-être spartiate mais la distance à parcourir est très courte. Affichant un poids total en charge de 7,4 tonnes, le B 6 SI est animé par un six cylindres à essence Lycoming de 5,799 litres et 22 CV, relayé par une boîte à quatre rapports. La partie supérieure des portières de la cabine est fermée par des morceaux de toile par mauvais temps. Respect de la clientèle oblige, le conducteur est en costume cravate…
Cette rubrique est la vôtre : n’hésitez pas à nous transmettre vos photos souvenirs que Jean-François Colombet se fera un plaisir de commenter.
Pour nous joindre :
Charge Utile – Jean-François Colombet
22 rue Louis Baudoin – 91100 Corbeil-Essonnes
E-mail : chargeutile@histecoll.com
Publié le