1 | La date et le lieu de cet accident nous sont inconnus. Cette citerne pinardière vient de faire une sortie de route à la suite d’un dérapage sur cette chaussée détrempée en pleine campagne ou bien du fait d’un véhicule tiers. L’identification du camion est incertaine du fait de l’angle de prise de vue mais il semble que l’on ait affaire à un Berliet GDM 10 de 1936 environ dont la cabine d’origine a été approfondie pour permettre l’installation d’une couchette (précaire !) et dont les joues de capot ont été modifiées, des volets remplaçant les fentes d’origine. (Cliché collection Le progrès de Lyon)
2 | Cet autre accident est beaucoup plus récent. Nous sommes dans la banlieue lyonnaise au milieu des années quatre-vingt. Un ensemble de 26 tonnes de PTR avec semi savoyarde à deux essieux simples s’est couché contre la glissière de sécurité d’une route départementale. Pas de problème pour l’identification du tracteur : un 4 x 2 à cabine 875 et moteur turbo immatriculé en octobre 1981 ne peut être qu’un TB 231, en l’occurrence un TB 231 C à moteur six cylindres turbo MIDS 06.20.30 de 215 chevaux DIN. L’attelage appartient à la Sate (Société auvergnate de transports et d’entreposage), une entreprise de Thiers (Puy-de-Dôme) aujourd’hui disparue. Des fonctionnaires de police règlent la circulation sur les lieux de l’accident. L’ensemble va être dépassé par une Renault 17 TS suivie d’un Mercedes 1919 bâché de la Scac… (Cliché collection Le progrès de Lyon)
3 | Jean-Marie Deglane de Boulazac (Dordogne) a extrait de ses archives trois clichés datant probablement de 1935 et montrant un véhicule militaire Laffly en cours d’essais. Il s’agit d’un tracteur d’artillerie lourd S 35 T 6 x 6 destiné à la traction du canon 155 GPF de 155 mm (matricule 92 277). Très agile en tous-terrains, le véhicule aborde le sommet d’un talus, ce qui permet de découvrir ses roulettes doubles de franchissement à l’avant, caractéristiques des premiers modèles, tout comme les garde-boue arrondis.
4 | Quelque 446 exemplaires de ce modèle seront commandés par l’armée française mais seulement 172 seront livrés jusqu’en juin 1940. C’est un autre exemplaire que l’on découvre ici (matricule 92 289).
5 | Ce cliché du même véhicule révèle le détail de l’arrière avec sa caisse spécifique d’où émergent deux artilleurs avec crochet d’attelage, crochets de remorquage, bêche rabattable et sortie de treuil. Animé par un quatre cylindres à essence de 6,232 litres développant 100 chevaux à 2 200 tr/mn, le S 35 T affiche un poids en ordre de marche de 8,05 tonnes. Cet exemplaire a été muni de chaînes à patins d’acier sur ses roues pour améliorer l’adhérence en terrain gras. Le cliché met également en lumière les roues indépendantes de l’engin lui permettant d’épouser parfaitement les contours du terrain.
6 | Pris à la fin des années quarante, ce magnifique cliché montre deux véhicules des transports Gindre de Neuilly-sur-Seine (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine). Si le premier est une classique fourgonnette Renault Juvaquatre type AHG 2 immatriculée en février 1949, le second est d’une grande rareté. Il s’agit d’un véhicule américain modifié, a priori un tracteur 4 x 4 Ward-LaFrance mais difficile de savoir si c’est un modèle importé des États-Unis au titre du Plan Marshall (quelques Ward ont été importés en France après-guerre mais il s’agissait de tracteurs 4 x 2) ou bien si l’on a affaire à un véhicule profondément transformé qui pourrait être issu d’un ancien wrecker ayant subi l’ablation d’un de ses ponts arrière… Le mystère demeure… Son immatriculation date du mois d’août 1947.