Daniel Gimbert nous a envoyé deux photos issues des archives du quotidien Le progrès de la Loire et prises le lundi 14 janvier 1974. Ce jour-là, un ensemble semi-remorque citerne se renverse sur la RN 88 à Firminy (Loire), à la bretelle de sortie menant vers Saint-Just-Malmont (Haute-Loire). La citerne transportait 30 000 litres de fioul. Une fuite va provoquer l’écoulement d’une partie du chargement dans la rivière Ondaine, un affluent de la Loire. Le tracteur est un Volvo TF 88 de milieu de production, avec calandre encore en aluminium mais essuie-glaces en bas du pare-brise. Immatriculé neuf en septembre 1970, il appartient à un transporteur de Haute-Loire. Une motopompe portative a été déposée devant l’ensemble, probablement en vue de récupérer une partie du carburant perdu pour limiter la pollution. En arrière-plan à droite, derrière les gendarmes, on devine une Porsche 914.

Cette autre vue donne une vision d’ensemble des lieux et des véhicules. Les pompiers sont sur place. Au premier plan, à droite, on reconnaît le fourgon-pompe tonne Guinard sur Citroën 46 CDU du centre de secours principal de Firminy. Au fond, le Berliet GBC 8 M3 6 x 6 à grue Haulotte du CSP de Saint-Étienne (voir hors-série Charge Utile no 56, « Les véhicules d’incendie Berliet à cabine Relaxe », page 79) est en cours de mise en œuvre pour relever l’ensemble. À l’époque, nombreux sont encore les départements à être équipés d’un ou plusieurs camions-grues. Par la suite, ces véhicules seront peu à peu revendus et les opérations de relevage des véhicules accidentés seront confiées à des entreprises privées.

Également transmise par Daniel, cette photo est elle aussi issue des archives du quotidien Le progrès et plus particulièrement d’un reportage consacré aux jouets de Noël des années cinquante et soixante. La scène se passe en 1957 à Lyon (Rhône), probablement sur le pont de la Guillotière qui mène à la place Bellecour. Un agent de police règle la circulation sur une voie pavée où circulaient naguère les tramways, alors que passent devant lui deux jeunes enfants à bord d’une superbe voiture de sport (à pédales ?), très bien finie et… régulièrement immatriculée (en février 1952) dans la Loire ! Deux Berliet PCR 8 s’apprêtent à doubler le bolide. Ces autobus font partie des 60 exemplaires de silhouette 422 livrés par Berliet à l’OTL (Omnium des transports lyonnais) en 1951.

Bernard Duchateau de Calais (Pas-de-Calais) a extrait de ses archives ce document qui montre un Unic CD 3 6 x 4 de la flotte Primagaz, laquelle est un bon client de la marque. Équipé d’un plateau spécialement aménagé pour le transport de bouteilles de gaz. A priori, il en emporte 462… Vu le poids des bouteilles, leur chargement ne doit pas être une mince affaire… Le CD 3 est un gros porteur de 19 tonnes totales, cette valeur étant conforme aux nouvelles prescriptions édictées par les décrets de coordination dans les années trente. Son moteur est un six cylindres diesel Codra diesel (d’où les lettres CD de son type), en fait un Mercedes OM 5 fabriqué sous licence.

Issu d’un calendrier, cet autre cliché envoyé par Bernard est pris lors de « l’inauguration de l’hôtel des sapeurs-pompiers » et de « l’installation du service départemental » le 20 mars 1927 dans un endroit non-identifié, mais probablement dans le département du Pas-de-Calais à en juger par les marquages « ville de Lens  » peints sur le capot du dernier véhicule de l’alignement et par la bribe de marquage « mine » visible sur le troisième véhicule, qui pourrait correspondre à Sallaumines. Les véhicules sont difficilement identifiables. L’avant-dernier véhicule de l’alignement pourrait être un camion White issu des surplus américains… Chose curieuse, les deux premières camionnettes d’incendie visibles à gauche, qui paraissent neuves, arborent des immatriculations dans l’arrondissement de Paris.

Dans les années cinquante, P. Bellenger, cousin de Philippe Daubeuf, est le chauffeur de ce Renault R 4080. Attelé à une semi-remorque plateau à col de cygne, ce dernier transporte quotidiennement les balles de lin au profit de la linerie de Saint-Pierre-le-Vigier (Seine-Maritime). Animé par un quatre cylindres diesel de 8,344 litres développant 85 chevaux à 1 600 tr/mn, le Renault arbore une réimmatriculation de mai 1951. Sa mise en circulation doit remonter à 1949 environ. (Cliché collection Philippe Daubeuf)