• Bel état
Immortalisé en mai 2015 par Florian Fiche de Villeneuve-sur-Bellot (Seine-et-Marne), ce joli Saviem S 8 appartenait aux établissements Meunier de La Ferté-Gaucher (même département) qui l’avaient acquis d’occasion en juin 1974. Ils possédaient alors encore également un SM 10 plateau avec grue. Carrossé en citerne de distribution de fioul, ce S 8 datait de 1967 environ et, à ce titre, il était doté de la nouvelle cabine 811, encore fixe mais bénéficiant de la nouvelle face avant à calandre simplifiée, pare-brise agrandi et phares ronds avec suppression des ouïes en partie haute. Animé par un six cylindres Perkins de 126 chevaux, ce véhicule de 12 tonnes totales en bon état a disparu début octobre 2020.

• Parti outre-manche
En juillet 2011, Philippe Mathurin d’Arelaune-en-Seine (Seine-Maritime) est allé voir ce tracteur ERF NGC 420 qui était à vendre sur Le bon coin. Il souhaitait l’acheter mais sa compagne Chantal n’a pas voulu, le trouvant trop moche ! Rare en France, ce véhicule faisait partie des quelques exemplaires immatriculés en France par Mabo dans la première moitié des années soixante-dix. Doté d’une cabine Motor panels habillée d’éléments en polyester armé, le modèle NGC est proposé en deux versions : NGC 380 (PTC 17,5 tonnes, PTR de 38 tonnes) et NGC 420 (PTC 19 tonnes, PTR technique 42 tonnes). Tous deux sont animés par un six cylindres turbo Cummins NTC 335 de 14 litres et 335 chevaux SAE. La boîte est une Fuller RTO 9509 A à neuf rapports, le pont un Kirkstall à réducteurs dans les moyeux. En option, le client peut obtenir un Cummins NH 250 de 243 chevaux ou un NTC 290 turbo de 290 chevaux ainsi qu’une Fuller RT 9513 à 13 rapports. Entre-temps, ce NGC 420 de septembre 1977 ayant appartenu à l’exploitation forestière Collin de Montillot (Yonne) a été recupéré par un collectioneur anglais…

• Une nacelle pour la chimie
À la sortie sud de la ville de Gan (Pyrénées-Atlantiques), sur la N134, se trouve une entreprise de location de nacelles. Le gérant a installé un Citroën en « pot de fleurs » comme enseigne, photographié par Didier Duquet. C’est semble-t-il un 23.50 série A équipé d’une nacelle élévatrice Simon et de la cabine normale ferrée par la Carrosserie de Levallois. Le véhicule arbore encore son immatriculation d’origine attribuée en juillet 1963 et les marquages au nom de son précédent propriétaire, la société Rhône-Poulenc. Ce Citroën devait être affecté à un site chimique dans le périmètre de Feyzin. Réceptionné en juillet 1961, le 23.50 série A remplace le 23.50 dont il ne diffère que par des détails. Le PTC reste fixé à 5 tonnes, le moteur est toujours le quatre cylindres de 1 911 cm3 et 50 chevaux du 23. Le client a le choix entre cette cabine et la cabine semi-avancée à portières ouvrant « dans le mauvais sens ».

• Turbo en fin de vie
Surpris par Luc Lefray, ce Renault S 150.11 n’est plus assuré depuis 2012 et sert à l’arrière de râtelier pour les bovins dans une exploitation agricole de l’Ain. Carrossé en fourgon frigorifique par Lamberet, ce camion arborant les couleurs de Candia a dû débuter sa carrière en 1983. Il arbore une réimmatriculation dans l’Ain attribuée en mars 1988. Réceptionné à 10,990 tonnes de PTC, le S 150.11 est un nouveau modèle qui vient épauler en mai 1983 le nouveau S 130.11, lequel remplace le JP 11. Comme le S 130, il bénéficie de la nouvelle cabine 873 à l’intérieur réaménagé, reconnaissable extérieurement à son pare-chocs plus gros et, sur les premiers exemplaires, à la frise supérieure de face avant en ABS faisant écho à la calandre. À la différence du S 130, le S 150 est animé par un six cylindres turbo 798 de même cylindrée (5,49 litres) mais développant 149 chevaux DIN. En mai 1986, le S 150.11 devient S 150.11 TI en adoptant l’injection directe maison.

• Attention, icône
En octobre 2006, dans les emprises du dépôt de la société Spada à Roquefort-les-Pins (Alpes-Maritimes), Christophe Equy du Cannet-Rocheville (même département) a immortalisé ce Berliet TBO devenu une véritable icône chez les passionnés. Il s’agit du célèbre TBO 120 de la maison qui assurait naguère les transferts d’engins de l’entreprise. Ce tracteur, alors récemment remis en peinture, est le seul représentant de son type dans cette configuration, à savoir en largeur Code de 2,50 m et avec l’ancienne cabine. Immatriculé neuf en novembre 1966, ce tracteur est le premier de la série des cinq exemplaires fabriqués de TBO 120, un modèle conçu pour les transports exceptionnels équipé d’un six cylindres turbo Cummins NTC 335 de 14 litres et 335 chevaux (le même que l’ERF !), d’une boîte automatique Allison CLBT 5860 avec convertisseur de couple et d’un tandem arrière à triple réduction avec gros réducteurs dans les moyeux. Aux dernières nouvelles, ce magnifique véhicule équipé d’un treuil pétrolier derrière la cabine n’était toujours pas à vendre…

• Cheval en devenir
Devant l’ancien musée de la bière de Charles Fontaine à Romedenne, Pierre Grodent de Belgique a remarqué en 2008 ce splendide Scammell Scarab, version anglaise de nos Chevaux mécaniques Far. Doté de trois roues et de l’attelage automatique breveté par la marque anglaise, ce véhicule importé de Grande-Bretagne existe toujours mais il se décrépit sous les ronces. En 1952, le Scarab 3 ton (Scarab signifie scarabée, du fait de la forme de l’engin) remplace le MH 3 (MH comme Mechanical horse, cheval mécanique en anglais) avec une architecture retravaillée. Le moteur est placé sous la cabine (joliment redessinée avec un capot tout en rondeurs) et le radiateur positionné derrière. Conçu pour atteler des semi-remorques de 3 ton utiles, le véhicule est animé par un quatre cylindres à essence de 2 090 cm3 développant 34 puis 39 chevaux à 3 200 tr/mn. La boîte compte quatre rapports. Le Scarab 3 ton connaîtra une longue carrière. Il deviendra livrable avec un diesel Perkins 4.99 de 42 chevaux et sera remplacé par le Townsman.

• Allure familière
Ce camion photographié dans son département par Jean-Guy Thérond de Nîmes (Gard) nous est encore familier, et pourtant, il a déjà 40 ans ! Il s’agit en effet d’un Iveco-Unic (sur sa carte grise, c’est encore un Unic !) 260.26 H 6 x 4 équipé en bras hydraulique. Introduit en mai 1982, ce modèle remplace le 260 U 26 P dont il reprend l’essentiel de la mécanique, à savoir le châssis, le moteur six cylindres 8210.01 de 13,78 litres et 260 chevaux DIN et le tandem arrière Magirus à réducteurs dans les moyeux. Il est cependant équipé d’une boîte Fuller MRT 9513 à 13 rapports en remplacement de la Fiat 2802 à huit rapports. Le 260.26 H, doublé au catalogue par le 260.26 N à capot disposant des mêmes organes (sauf la boîte, une Fuller à neuf rapports), connaîtra une honnête diffusion en France.

• Un GBH ? On le dit…
Nous avons déjà publié plusieurs photos prises par Thierry Héraut en Corse entre 2017 et 2021, pour la plupart à Lecci, une commune située à proximité de Saint-Lucie-de-Porto-Vecchio. Celle-ci montre un Berliet GBH 260 6 x 4 ou un GBH 280 6 x 4 de première génération, encore équipés du tandem arrière BH 30. Parions sur le premier. Le GBH 260 6 x 4 remplace le GBH  12 en avril 1974, avec quelques améliorations de détail, les premiers produits ne bénéficiant pas encore de la nouvelle cabine M4 restylée. Son moteur est un six cylindres MD 06.35.40 de 12,024 litres et 250 chevaux SAE auquel fait suite une boîte ZF AK 6.80. Ce camion qui présentait encore un état décent semblait arrêté depuis quelque temps déjà. Il avait appartenu à l’entreprise Pietri Rossi. Il y aurait urgence à le récupérer car, bien que ce modèle ait été produit à près de 6 500 exemplaires, il n’y en a pratiquement aucun en collection en France, tous ayant été soit détruits, soit expédiés en Afrique.

• Du sel sur la route
Christophe Equy a remarqué ce camion Thomas à Bourg-Saint-Maurice (Savoie) au mois d’août 2015 sur le parc de la DDE à l’entrée de la ville. C’est un Alpiroute AR 19.29 4 x 4 animé par un six cylindres intercooler Renault MIDR 06.20.45 de 291 chevaux associé à une boîte ZF 5 S 110 GPA à 2 x 4 rapports synchronisés avec extra-lente. Les ponts sont des Renault, tout comme la cabine, une 875 courte. Le véhicule est équipé pour le salage et le déneigement avec une saleuse Acometis, une réserve de sel, un réservoir de saumure et une étrave avant. Fabriqué à Porte-lès-Valence (Drôme) à la fin des années quatre-vingt, ce camion se présente comme un G 290 4 x 4. Thomas continue de compter une clientèle fidèle parmi les DDE.