• 2,5 tonnes en devenir
En octobre 2019, ce Renault 2,5 tonnes carrossé en fourgon bois et tôle stationnait encore sur un terrain de Vaux-en-Bugey (Ain), où Clément Mazelpeux de Condrieu (Rhône) l’a immortalisé. Difficile d’être catégorique sur son identité mais au vu de l’absence de monogramme Galion sur la calandre, de la position haute de son parechocs et de sa livrée bicolore, on peut tabler sur un modèle R 2168 à châssis long de 5,5 tonnes de PTC et 3,24 m d’empattement, motorisé par le quatre cylindres à essence 671.02 de 2 141 cm3 et 56 chevaux. Ce porteur classique du paysage français du transport dans les années cinquante et soixante était encore sauvable.
• Nouvelle gamme
C’est également Clément qui a déniché en janvier 2005 ce Saviem S 8 extra-long équipé en bras élévateur articulé sur la commune du Grau-du-Roi (Gard). Modèle devenu assez rare aujourd’hui en dépit d’une production importante à l’époque, le S 8 constitue le haut de la nouvelle gamme S à cabine 810, laquelle équipera ensuite toute la gamme depuis le SG 2 de 3,5 tonnes. Réceptionné en juillet 1964 à 12 tonnes de PTC, le S 8 remplace le JL 23. Il est animé par un six cylindres Perkins 6.354 de 5,8 litres et 126 chevaux, auquel fait suite une boîte Saviem 301 à cinq rapports. Concurrent du Berliet GBK 6 et de l’Unic P 9 A, il est ensuite remplacé par le SM 8. Celui-ci a été réimmatriculé dans le Gard en janvier 1975.
• V8 en fin de vie
Dans une scierie de Neuvic (Corrèze), en mai 2019, Hervé Comby de Meymac (même département) a remarqué ce porteur Iveco-Unic 190.38 de 19 tonnes de PTC équipé en plateau avec grue Hiab. Mis en circulation vers 1982, ce camion est encore animé par un V8 turbo 8280.22 de 17,173 litres développant 381 chevaux DIN à 1 900 tr/ mn. Sa boîte est une Fuller RTO 14613 à 13 rapports, une ZF 16 S 160 à 16 rapports synchronisés étant proposée en option. Peu après, en août 1984, ce modèle sera remplacé par le 190.42 Turbostar de 420 chevaux. Dépourvu de plaque d’immatriculation, l’exemplaire photographié par Hervé semble ne plus servir que pour de la manutention de bois sur site. Avec son gros monogramme Iveco et ses petits lettrages Unic — qui disparaîtront bientôt –, il illustre par ailleurs la transition entre les deux marques, le nom d’Iveco devant supplanter toutes ses marques constituantes.
• Pompiers de raffinerie
Fidèle lecteur de Charge Utile, Vincent Lucas de Seine-Maritime a découvert ce Berliet TR 250 lors d’une balade. Garé sur le parking d’un négociant en poids lourds de Rouen (même département), il appartenait à l’ex-raffinerie Pétroplus Shell de Petit-Couronne (idem). Au vu de sa couleur rouge, il devait être rattaché au service protection incendie de l’établissement et devait être attelé à une semi-remorque citerne à émulsifiant. Réimmatriculé en mai 1982, ce tracteur paraît encore en bon état et ne porte aucune trace de rouille. Introduit à l’automne 1968, le TR 250 prend le relais du TR 12 dont il se distingue par son six cylindres de 12,024 litres remanié de 250 chevaux SAE, une puissance obtenue entre autres grâce à l’adoption de nouvelles tubulures d’admission tirant parti des phénomènes de résonnance et permettant un meilleur remplissage des cylindres. La boîte de cet excellent véhicule est une ZF AK 6.80 avec relais GV 80, le tout donnant 12 rapports. Espérons que ce beau véhicule restera en France.
• Pompiers de raffinerie (Bis)
Vincent nous a également communiqué ce cliché trouvé sur le site Le bon coin et qui montre un TR 305 ayant quant à lui appartenu à la raffinerie Total du Havre (même département). Ce tracteur devait être affecté au même type d’emploi que le TR 250. Mis en service en juin 1980, il doit être un des tout derniers Berliet tombés des chaînes de Bourg-en-Bresse. En effet, à partir du 21 de ce mois, les véhicules sont vendus sous la marque Renault véhicules industriels. De ce fait, on peut en déduire que la portière gauche a été changée, les marquages de type étant caractéristiques des modèles Renault. Présenté en juin 1977, le TR 305 est le premier modèle Berliet à adopter l’inter-refroidissement. Son moteur est un six cylindres MDR 06.35.40 de 12,24 litres développant 300 chevaux. Il est associé à une boîte BM 8.120/3 à 2 x 4 rapports et à un pont P 1332 à double réduction. À l’époque, la monte série fait appel à des Michelin E 22.5 Pilote, des 12.00 x 20 étant proposés en option.
• Apparition
L’année passée, Roger Rozerot de Saint-Loup-de-la-Salle (Saône-et-Loire) a eu la surprise de découvrir, presque devant sa porte, ce Volvo N 10 F 320 6 x 4 de l’entreprise René Jusseau de Varennes-le-Grand (même département). Surpris en cours de chargement, ce camion réimmatriculé en juillet semblait sortir de restauration ! Présenté en France en août 1986, le N 10 F dispose d’un six cylindres turbo intercooler TD 101 F de 9,603 litres et 292 chevaux CEE, relayé par une bonne boîte Volvo SR 1400 à 12 rapports synchronisés.
• Trio de Berliet
Parmi les nombreux véhicules photographiés au fil des années par Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) figure ce Berliet TRK 10 surpris à Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône). De toute évidence, il s’agit d’un ancien tracteur routier racheté par un forain du Vaucluse en novembre 1972 et converti en porteur-remorqueur grâce à la greffe d’une caisse fourgon aluminium avec capucine. Mis à part son pare-chocs, ce camion à moteur six cylindres M 620 Z3 de 9,5 litres et 180 chevaux paraissait avoir plutôt bien traversé les années. Premier modèle de tracteur Berliet à cabine avancée (si l’on excepte les confidentiels TDRK d’avant-guerre), le TRK 10 vient épauler en 1962 le TLM 10 M2. Il connaît de suite un grand succès et se voit notamment commandé par dizaines par Onatra à Marseille.
C’est en 2001 que Fabrice a remarqué ce TLM 10 M2 à cabine courte au fond du parc des transports Cayon de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Comme en atteste la plaque fixée sous son pare-chocs, le véhicule a terminé sa carrière au service lavage de l’entreprise, se contentant de déplacer les semi-remorques sur parc. Exposé depuis longtemps déjà aux intempéries et débarrassé de ses roues, il avait déjà bien souffert mais constituait néanmoins encore une bonne base de restauration. Il doit avoir disparu depuis. Présenté au Salon 1960, le TLM 10 M2 remplace le TLM 10 M dont il reprend la mécanique, et notamment le six cylindres de 9,5 litres et 180 chevaux dans une nouvelle version M 620 Z, et la boîte Berliet FBT à 2 x 5 rapports à commande par deux leviers. Il bénéficie en revanche de la nouvelle cabine M2 au capot modernisé qui annonce la future cellule M3. Le TLM 10 M2 sera un succès commercial.
C’est en juillet 1993 que Fabrice a croisé sur son chemin ce GLM 12 6 x 4 S carrossé en benne entrepreneur, un classique des chantiers des années soixante et soixante-dix. Équipé d’un six cylindres de 12 litres et 250 chevaux associé à une boîte Berliet FBT à 2 x 5 rapports, ce camion avait été immatriculé neuf en octobre 1969. Encore en très bon état si l’on met de côté son aile droite enfoncée, il servait encore quotidiennement à un transporteur de Bedoin (Vaucluse). Doté d’un châssis lourd mais très robuste et de trains roulants à toute épreuve, le GLM 12 6 x 4 S sera souvent très surchargé par ses propriétaires. Il se distingue de son frère le GLM 12 6 x 4 (diffusé conjointement) par ses freins MGM à vases à ressort. Modèle de chantier, il est épaulé par le GBH 12 6 x 4 d’approche chantier.