Nous sommes à Yaoundé au Cameroun vers 1953. La marque Berliet est représentée localement par les établissements Bucheron & Cie qui disposent d’un beau garage. IIs diffusent également les batteries Tudor. Leur camionnette de service est une Citroën 2 CV fourgonnette.

Les établissements Bucheron participent chaque année à la foire de Yaoundé. Outre une petite dizaine de véhicules, ils mettent en avant leur stock de pièces détachées Berliet avec une belle exposition. On y trouve un moteur échange standard, mais aussi pompes d’injection, pistons, démarreurs, couronnes de pont arrière, nez de pont, etc. Un personnage en tenue de groom accueille les visiteurs.

Parmi les modèles exposés figurent un GLC 8 a 4 x 4 dont la position surélevée permet de découvrir la transmission, et notamment le pont avant d’origine Herwaythorn à deux arbres d’attaque, un GLA 5 a fourgon intégral, un GLR 8 a, un GLM 10 a et un autocar PLB 6 a.

Le concessionnaire local de la régie Renault expose quant à lui entre autres un R 4157 UF colonial (les lettres UF signifiant Union française) en châssis-cabine avec moteur six cylindres diesel horizontal de 105 chevaux et visière pare-soleil, un 2,5 tonnes à châssis normal type R 2164 et une camionnette 1 400 kg R 2066, tous deux animés par le nouveau quatre cylindres culbuté 668 de 1 996 cm3 et équipés d’une caisse plateau à ridelles bâché en bois.

À l’été 1955, le chauffeur de cet Unic ZU 100 long immortalise son véhicule qu’il vient de percevoir en juin et avec lequel il effectue une tournée de distribution de bouteilles de gaz Primagaz chez les détaillants du Gard. Peint en rouge et bleu, le véhicule appartient aux établissements Georges Platon, un grossiste en combustibles du département. Le ZU 100 inaugure la nouvelle cabine à capot (dite « à trois moustaches » du fait de sa calandre adoptée par Unic sur toute sa gamme haute. Ferrée chez Autobineau, elle est due à Philippe Charbonneaux. Le véhicule est propulsé par un six cylindres ZU 6 R2 de 9,842 litres et 135 chevaux.

Patrick Julien de Toulouse (Haute-Garonne) a extrait cette carte postale de sa collection. Nous le laissons la commenter : « Surpris à son terminus dans la commune de Revel, à 50 km de Toulouse, ce car Chausson n’appartient pas à la STCRT mais à la TEDSO. Cette entreprise assure à l’époque la desserte de la Haute-Garonne, dépassant parfois ses limites et irriguant les communes de Samatan, de Combez (Gers) et du Mas-d’Azil (Ariège), et poussant jusqu’à Castres (Tarn). Ses cars ne partent pas de la gare routière attenante à la gare Matabiau à Toulouse mais de 200 m plus loin au 20, rue de Stalingrad. De Toulouse à Revel, la ligne emprunte deux itinéraires, l’un par la N 126 puis la D 1 par les villages de Lanta et de Caraman, l’autre par la D 2 via Fourquevaux et Saint-Félix-Lauragais. L’été, ils atteignent le bassin de Saint-Ferréol dont la côte longue de 2,5 km à une nouvelle fois été franchie par le Tour de France en 2022. Jusqu’au milieu des années soixante-dix, le succès est au rendez-vous puis ce sera semble-t-il le déclin, l’affluence sur la ligne n’étant plus de mise que le dimanche. À la même époque, la Semvat (les transports urbains de Toulouse) reprend le flambeau et l’intègre dans son réseau interurbain pendant deux ou trois décennies. À partir de 1974, les Chausson (celui-ci date du début des années soixante mais j’ignore sa motorisation) laisseront la place à des Saviem E 7. Aujourd’hui, la ligne porte le numéro 356 et fait partie du réseau Lio, Keolis Garonne étant chargé d’assurer le service. »

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