• Gros dauphin
Près du Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire), Christian Bonnet a photographié un certain nombre de véhicules dont il nous a envoyé les photos. Le premier est un Berliet de la gamme Dauphins, mais il n’est guère facile à identifier avec précision, l’essentiel des différences résidant dans la taille des pneumatiques. Parions sur un 500 K de 7,995 tonnes de PTC. Réimmatriculé en avril 1992, ce camion de 1977 environ est équipé d’un quatre cylindres Perkins 4.436 de 3,84 litres développant 85 chevaux SAE à 2 800 tr/mn et d’une boîte Berliet BBS 551 à cinq rapports synchronisés. Siglés Berliet-Citroën à leurs débuts, les Berliet de la gamme Dauphins remplacent les K dont la mécanique devait beaucoup aux Belphégor. Les nouveaux véhicules ne conservent guère des précédents que le moteur et le système de freinage.

• Fardier forestier
Le deuxième véhicule découvert par Christian n’est guère courant; Utilisé comme fardier sur site et donc désormais dépourvu d’immatriculation, ce camion à quatre roues motrices et directrices est un Latil Batignolles VPL 5 de 3 m d’empattement. Son moteur est un six cylindres Saviem 797 VL de 5,49 litres réglé pour délivrer 125 chevaux SAE à 2 600 tr/mn (un moteur 798 turbo est proposé en option). Sa boîte est également signée Saviem ; c’est une 301.12 à cinq rapports synchronisés (sauf le premier) suivie d’un démultiplicateur à deux rapports. La cabine métallique (dont les portes ont ici été déposées) est spécifique au modèle. Le PTC du véhicule est de 9,2 tonnes.

• Maxi-code benne
Ce Saviem immortalisé en septembre 2005 par Christophe Equy du Cannet-Rocheville (Alpes- Maritimes) semble être un SM 170 de 19 tonnes de PTC. Équipé d’une benne transporteur Marrel avec grue Hiab, il est ici garé sur le chantier de construction d’une villa à Claviers (Var). Auparavant bleu avec une bande rouge, le véhicule a reçu une nouvelle livrée blanche. Immatriculé en avril 1977, il appartenait à l’entreprise Reynaud construction. Modèle d’entrée de la nouvelle gamme Europe de Saviem dans la catégorie des porteurs de 19 tonnes, le SM 170 partage son châssis avec ses frères les SM 200 et SM 240 mais il est propulsé par un six cylindres MAN D 0846 HMN 84 de 7,258 litres et 180 chevaux. Sa boîte est une 330 à six rapports dont les cinq supérieurs synchronisés. Proposé de série avec une cabine courte, il est livrable avec la cabine 860 profonde.

• Rescapé
Christophe a également surpris ce Berliet GCK 8 carrosé en benne transporteur dans l’après-midi du dimanche 28 août 2011 à la distillerie du village d’Argens (Alpes-de- Haute-Provence), dans la haute vallée du Verdon. Réimmatriculé en mai 1978, ce beau camion de 1964 environ livrait de la paille pour la chaudière de la distillerie ; il appartenait à un agriculteur de Thorame-Basse, une commune proche d’Argens. Présenté en 1961, le GCK 8 vient compléter la gamme des Berliet à cabine Relaxe, qui comporte déjà les GAK 5, GBK 6 et GPRK 10. Ce porteur de 16 tonnes de PTC dispose d’un cinq cylindres M 520 de 7,9 litres et 150 chevaux à injection directe Magic et d’une boîte Berliet FBVB 3 à cinq rapports (une ZF AK 6.55 à six rapports est ensuite proposée en option). Il se pose en concurrent du futur Unic MZ 86 CA Auvergne et du Saviem JL 29, bien que ce dernier affiche un PTC supérieur.

• Benne et couchette
Continuons avec Christophe qui a remarqué ce camion Unic sur le terrain d’un agriculteur en août 2005 à Fox-en-Amphoux (Var). Il doit s’agir d’un P 200 Izoard à moteur six cylindres M 42 S de 8,075 litres et 200 chevaux SAE, un groupe fiable apprécié des utilisateurs. Équipé d’une benne charbonnière Marrel avec rehausses de ridelles et trappe dans la porte arrière, il présente la particularité d’être doté d’une cabine couchette, une absolue rareté sur un camion-benne. Introduit en 1966, le P 200 vient remplacer le MZ 125 muni de la même cabine mais équipé d’un six cylindres moins puissant délivrant 160 chevaux. Sa boîte est le modèle standard Unic de gamme haute, un modèle à 2 x 4 rapports avec relais médiateur à commande pneumatique présélective. Ce camion a disparu depuis. Espérons qu’il a fini chez un collectionneur…

• Splendeur
Un dimanche d’octobre 2006, Christophe s’est rendu dans les emprises du dépôt de la société Spada de Roquefort-les-Pins (Alpes Maritimes) pour photographier leur célèbre TBO. La bête est un TBO 120, le seul des cinq exemplaires fabriqués à être de largeur Code (2,50 m) et doté de l’ancienne cabine M. Ce magnifique camion est équipé d’origine d’une mécanique différente des autres TBO, à savoir un moteur Cummins NTC 335 de 14 litres et 335 chevaux, une boîte Allison CLBT 5860 avec convertisseur de couple et un tandem arrière B40 à triple réduction. Les TBO 120 seront très appréciés en convois. Immatriculé en novembre 1966, celui de Spada, encore en bon état, est hélas garé aux intempéries mais il n’est toujours pas à vendre…

• Rare OM
C’est au lieu-dit Brunet à Saint-Auban (Alpes-Maritimes) que Christophe Equy a photographié en 2007 ce rare OM datant du tout début des années soixante. On ne voit pas ses roues mais ce véhicule doit être un OM 35 N Tigrotto, un modèle de 6,5 tonnes de PTC animé par un quatre cylindres diesel CO1D/B de 4,156 litres développant 67 chevaux. Carrossé en plateau à ridelles, ce camion réimmatriculé en janvier 1967, bien que décrépit, semblait encore restaurable. Qu’est-il devenu ?

• Dernier de la marque
Cet autre OM a également été surpris par Christophe à la même époque, mais à Colmars (Alpes-de-Haute-Provence). Il s’agit ici d’un OM 65/60, un modèle destiné au marché français réceptionné à 5,990 tonnes de PTC, la limite inférieure de la licence C. Équipé d’une benne transporteur Caoma, ce véhicule immatriculé neuf en avril 1973 arbore encore la marque OM. Par la suite, il sera badgé Unic pour des questions d’unification de gamme. Réceptionné en août 1972, l’OM 65/60 dispose d’un quatre cylindres CO 3/41 de 4,562 litres et 91 chevaux associé à une boîte à quatre rapports synchronisés. En dépit d’une concurrence féroce (Berliet 350 K puis 380 K, Saviem SG 4 MB 59, Mercedes LP 608…), il sera largement diffusé en France.

• Future sortie de grange
C’est visiblement dans une grange, hélas sombre, que René Maru de Lempdes (Puy-de-Dôme) a récemment remarqué ce Citroën 23 RU à ailes plates. De toute évidence, ce camion a été (bien) conservé à l’abri par un particulier de Lugarde (Cantal). Animé par le quatre cylindres à essence maison de 1,911 litre, ce classique de la production du Quai de Javel arbore encore son immatriculation d’origine attribuée en septembre 1950. Sur ses ailes ont été fixés des clignotants, rendus obligatoires en remplacement des flèches de direction en 1953.

Publié le

Photos

Droits réservés