• L’AHN des trolleys
À Toulon (Var), Philippe Laufray a remarqué ce Renault AHN 3 sur le parc de la RMTT (Régie mixte des transports toulonnais), qui assure la gestion des transports urbains de la ville. Carrossé en fourgon d’entretien des lignes aériennes, ce véhicule datant de 1946 environ mais réimmatriculé en juin 1955 assurait l’entretien du réseau du temps où Toulon possédait encore des trolleybus. Restauré une première fois en 1985 par les employés de la Régie pour les 100 ans des transports urbains toulonnais, il avait nécessité 586 heures de travail. Dommage qu’il ait été stocké à l’extérieur, car toute la restauration est à présent à reprendre. L’AHN 3 est animé par un six cylindres à essence de 4,086 litres et 75 chevaux. L’association normande Anau possède un véhicule analogue récupéré auprès des transports urbains du Havre. Merci à Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) de nous avoir transmis ce cliché.
• Biodégradable
C’est également à Fabrice Bettembourg que l’on doit ce cliché pris, lui, dans la zone industrielle de Chenôve (Côte-d’Or). Il illustre à merveille les dégâts que peut occasionner la corrosion sur une cabine Berliet Relaxe. À l’évidence, ce GR 250 de 19 tonnes de PTC équipé d’une caisse isolée Lamberet n’est plus récupérable, sa cellule affichant un état de décomposition avancé. Il a de surcroît été vandalisé, ce qui n’a rien arrangé. Tout juste pourra-t-il servir de banque de pièces détachées à un amateur. C’était pourtant un beau véhicule. Le GR 250, qui succède à l’automne 1968 au GR 12, bénéficie de la nouvelle mouture du six cylindres de 12,024 litres, qui délivre désormais 250 chevaux SAE et affiche une bonne fiabilité. La boîte est une ZF AK 6.80 avec relais GV 80 donnant 2 x 6 rapports.
• Beau mais moderne
Photographié en septembre dernier par Hervé Comby de Meymac (Corrèze) à l’occasion d’une exposition organisée par le club Les tacots de Haute-Corrèze, ce petit camion Peugeot DMAH de 1947 environ a été joliment restauré par son actuel propriétaire, M. Espinasse, menuisier à Singles (Puy-de-Dôme). On pourra seulement regretter que, comme de très nombreux collectionneurs français et à l’inverse des Anglais, ce dernier n’ait pas recherché une restauration « comme à l’origine ». En particulier, si le plateau à ridelles, superbement refait en bois dur, est mis en valeur par une couche de vernis, il fait irrémédiablement « moderne », la quasi-totalité des plateaux à ridelles étant peints à l’époque. Il en va de même pour les caractères ombrés des plaques d’immatriculation et pour la mention « Puy-de-Dôme » sur le pare-chocs. Dans un futur article, nous essaierons de donner quelques exemples de marquages d’époque. Équipé de freins hydrauliques, le DMAH succède en octobre 1946 au DMA, conçu à l’origine pour l’armée française. Animé par un quatre cylindres à essence THU 3 de 2 142 cm3 et 50 chevaux, il sera fabriqué jusqu’en juillet 1948.
• Volvo à Die (Levez un bras) C’est sur le parc d’un négociant de Jarcieu (Isère) que se trouvait en mars 2016 ce joli Volvo N 88 photographié par Christian Bouard de Bourg-Argental (Loire). Carrossé en benne transporteur avec grue, il portait encore le nom de son ancien propriétaire, les établissements Bessat, un loueur de véhicules de Die (Drôme) qui l’avait acquis d’occasion en mars 1998. Équipé de l’antique cabine à capot apparue au tout début des années soixante sur le Titan, le N 88 est un modèle de chantier doté d’une chaîne cinématique similaire à celle du F 88 à cabine avancée. Il est notamment animé par un six cylindres atmosphérique de 9,6 litres développant 185 chevaux SAE à 2 200 tr/mn, un six cylindres turbo de 270 chevaux étant proposé en option. La boîte est une Volvo à huit rapports. Le N 88 restera au catalogue jusqu’à la sortie du N 10.20 en septembre 1974. • BEAU MAIS MODERNE Photographié en septembre dernier par Hervé Comby de Meymac (Corrèze) à l’occasion d’une exposition organisée par le
• Bien conservé
Il ne semble pas avoir trop souffert, ce Berliet GLC 6 R remarqué par Dave Fawcett de Bromham, Bedford (Grande-Bretagne) sous un hangar du site des Houillères de Cruejouls (Aveyron). Équipé d’une benne transporteur en bois, ce camion de 13,7 tonnes de PTC a été immatriculé neuf en février 1958. Sa cabine semble intacte. Son moteur est un quatre cylindres MDX 24 de 6,3 litres et 100 chevaux à injection Ricardo à préchambre. En septembre de la même année, le GLC 6 R s’efface devant le GLC 6 M à moteur Magic à injection directe licence MAN, avec une puissance portée à 120 chevaux.
• Pas sauvé
En visite en Nouvelle-Calédonie, Philippe L. d’Herblay (Val-d’Oise) a découvert sous un hangar un Willème à cabine Sahara stocké avec deux autres et naguère utilisé dans les mines de nickel. La photo, hélas de qualité médiocre, autorise cependant à penser qu’il s’agit d’un W 6 D 6 x 4 dont les ailes avant très amples laisseraient de la place à une monte en pneumatiques supérieure aux 12.00 x 24 dont ce véhicule est chaussé. Probablement débarrassé de sa benne, ce camion paraît encore en état correct et mériterait une restauration. Il n’est cependant pas sûr qu’un collectionneur accepte de payer le prix du transport par bateau pour son rapatriement… Apparu en 1958, le W 6 D est un modèle pour transports lourds doté d’un châssis d’une résistance à toute épreuve, d’une suspension décontrainte de série sans yeux ni jumelles et d’un moteur six cylindres Willème 518 T6 de 13,539 litres et 190 chevaux, associé à une boîte à six rapports avec réducteur en option. Son PTC technique est de 36,5 tonnes pour un PTR en exceptionnel de 75 tonnes.
• Extraordinaire !
C’est encore Dave Fawcett de Bromham qui a photographié ce fabuleux Labourier, également sur le site des Houillères de Cruejouls (Aveyron). De toute évidence, il s’agit d’un JL 3 NM, un modèle 4 x 4 équipé d’un moteur quatre cylindres Unic ZU 4 R de 6,561 litres développant 85 chevaux à 1 900 tr/m. La boîte est une Unic à quatre rapports, un démultiplicateur doublant les rapports étant disponible sur demande. Affichant un PTC de 11 tonnes, ce camion a été équipé d’une grue de facture inconnue. Complet et encore en état décent, il mérite vraiment d’être sauvé. Il s’agit probablement du seul exemplaire encore subsistant sur les 46 qui seraient sortis des ateliers de Mouchard (Jura) entre 1946 et 1955. Il a été acquis d’occasion par les Houillères en février 1962.
• Bétaillière en fin de vie
Pascal Pitassi de Simandre-sur-Suran (Ain) a photographié dans sa commune ce Mercedes LP 608 à l’abandon, débarrassé de sa calandre, laquelle incorporait les phares. Propriété d’un exploitant agricole, il a été carrossé en bétaillère. Affichant un PTC de 5,990 tonnes, le LP 608 est équipé d’un vaillant petit quatre cylindres OM 314 de 3,78 litres délivrant 85 chevaux DIN à 2 800 tr/mn, relayé par une boîte à cinq rapports. Cher mais fiable et endurant, ce modèle fabriqué de 1965 à 1977 connaîtra un grand succès en France, où il sera un redoutable concurrent des Berliet 350 K puis 380 K, des Saviem SG 4 puis JK 60 et des OM 34 C puis OM 65. Il sera remplacé par le LP 709.
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