Cette belle vue d’atelier montre l’intérieur d’un garage non-identifié, installé en région parisienne, probablement en banlieue nord-est. Parmi les véhicules présents, on reconnaît à gauche, du premier à l’arrière-plan, un tracteur IH H 542.11 (M426) encore dans sa configuration US Army (marquages mis à part) avec sa bâche en toile, un ensemble du pétrolier BP associant un Somua JL 17.150 T et une semi-remorque citerne Fruehauf, ainsi qu’une grue P & H à flèche treillis montée sur un porteur 6 x 6 non-identifié, véhicule importé et vendu par Bergerat-Monnoyeur. À droite, devant le hangar, sont garés un Citroën 55 U flambant neuf et un bel autocar Isobloc W 648 DP2 de l’armée française, dernier modèle de la marque avec porte en arrière de l’essieu… Ce cliché date de fin 1953 ou début 1954.

« Il m’arrive de lire assez souvent votre revue, c’est pourquoi je me tourne vers vous pour essayer de déterminer la marque des véhicules visibles sur cette photo que j’ai retrouvée au décès de ma mère il y a peu. Elle a dû être prise entre Bavay (Nord) en France et Roisin (Belgique), mais personne n’a pu me situer l’endroit que je ne reconnais pas bien, connaissant la région. La voiture pourrait être celle de mon grand-père qui a possédé d’anciennes Citröen (Trèfle, Rosalie, Traction) mais aussi une Chenard et Walker ; serait-ce elle ? Pour ce qui est du camion, mystère. Je compte sur vos connaissances pour m’aider. » Luc Capette, Ville-Pommerœul, Belgique.
Pour le camion, pas de problème, c’est un Latil, et plus précisément un B 5 de 5 tonnes utiles, équipé d’un quatre cylindres à essence de 5,642 litres et 21 CV de puissance fiscale. Intéressant, ce dernier est équipé d’une caisse tribenne en bois, chose rare à l’époque, et immatriculé en 1931 dans le Bas-Rhin, soit très loin du département du Nord pour un véhicule effectuant des livraisons de sable et pierres ! Il appartient à l’entreprise Léon Rehon. Quant à la voiture, ce n’est pas une Citroën, et a priori pas une Chenard et Walcker non plus. Avec sa direction à gauche, son pare-chocs tubulaire, ses phares caractéristiques et sa calandre dont les habits d’hiver semblent dissimuler un petit insigne rectangulaire, nous penserions plutôt à une Américaine…

Paul Hurley de Veaugues (Cher) nous a transmis ce cliché issu d’un blog anglais, où certains croyaient avoir identifié un Unic CD 3. Il n’en est rien. Il semble s’agir d’un Renault VTD 6 dont le capot a été prélevé sur un autre camion, probablement un Büssing. La cellule de cabine (couchette !) n’est pas non plus d’origine, et elle rappelle celle des Berliet à partir de 1935-1936. Et la direction est à droite, comme sur la plupart des camions français du début des années trente. Cerise sur le gâteau, cet ensemble est immatriculé… en Suède !

Il n’a pas eu de chance, ce Berliet GLB 5 b immatriculé neuf en mars 1956. Le 16 mars 1958, ce camion des établissements Casanova sis au 100 cours Charlemagne à Lyon (Rhône) et venant de la rue d’Alger, également à Lyon, croise un camion-citerne des transports Bourgier de Saint-Rambert-d’Albon (Drôme) venant du pont Kirchener et se dirigeant vers Perrache. Le premier percute le côté de la citerne du second à bonne vitesse, ce qui détruit toute la partie droite de sa cabine. Malgré la violence du choc, il n’y aura heureusement pas de blessé.
(Cliché Le Progrès, collection Clément Mazelpeux, Condrieu, Rhône)

Au cours de son service national qu’il effectue au sein du 404e BCS (bataillon de commandement et de soutien) à Beauvais (Oise), Philippe Le Marrec de Pontchâteau (Loire-Atlantique) est amené à piloter ce Berliet TBC 8 KT 6 x 6 CMD, un camion moyen de dépannage à flèche Austin Western reprenant la base du célèbre GBC 8 KT 6 x 6 à moteur cinq cylindres polycarburant. Il s’agit d’un exemplaire immatriculé en 1965, les premières
livraisons intervenant l’année précédente. (Cliché collection Philippe le Marrec)

Ce cliché de qualité médiocre transmis par Yves Amiez d’Ornans (Doubs) est issu du quotidien L’Est républicain. Il montre la gare de Pontarlier (même département) à la fin des années cinquante ou au tout début des années soixante. À l’époque, l’activité y est encore intense, que ce soit pour le trafic voyageurs ou marchandises. Aujourd’hui, les trains de voyageurs se font rares et le service marchandises a disparu… Concernant les deux véhicules visibles, notre lecteur écrit : « Quant aux deux autocars que l’on voit sur la photo, je ne pense pas qu’ils appartenaient aux Monts Jura (l’auto-gare de la compagnie était toute proche) car je connaissais bien ses véhicules. Peut-être étaient-ils ceux d’une autre entreprise présente sur le secteur et qui existe toujours, la RDTD (Régie départementale des transports du Doubs, devenue aujourd’hui Nexos). Cette société utilisait de nombreux Berliet PCK, mais je ne suis pas certain que sur la photo il s’agisse de PCK. Il y avait aussi quelques petits transporteurs possédant un ou deux véhicules (les transports Côte par exemple). » Vu la qualité du cliché, impossible d’être catégorique. Néanmoins, il semble que nous ayons affaire à deux PCK 7 W. La seule autre alternative serait des Renault 215 D.

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