• Un elfe dans la pinède
Cela fait des années que Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) photographie les camions intéressants qu’il croise sur sa route. Il nous a communiqué tout un lot de clichés parmi lesquels figure ce pauvre Berliet GBK qui a hélas bien souffert. Garé en juillet 1997 dans une pinède de la commune de La Couronne (Bouches-du-Rhône), il a sûrement disparu depuis. C’était un GBK 6 de 1963 environ arborant encore tous les attributs des premiers modèles (petits clignotants en bas des coins de face avant, protections de marchepied en aluminium, ailes non découpées au niveau du marchepied, chapeaux de moyeux avant en aluminium…). Carrossé en citerne de distribution de carburant, ce camion de 12,5 tonnes de PTC à moteur quatre cylindres MDX 46 M de 6,3 litres et 120 chevaux à injection Magic avait déjà souffert des vandales et de l’action conjointe de la chaleur et des ultra-violets, avec des vitrages cassés et un intérieur « cuit ». Dommage, car il aurait fait un magnifique véhicule une fois restauré dans les jolies couleurs du pétrolier Elf.

• Magirus alpin
En avril 1997, Fabrice a découvert ce Magirus-Deutz garé à l’entrée d’un village des Hautes-Alpes. Il est toujours difficile d’identifier les Magirus car les modèles ont souvent changé d’appellation et de moteur tout en restant extérieurement totalement identiques. Parions cependant sur un 150 D 14 AK 4 x 4, un modèle réceptionné en janvier 1965 à 14 tonnes de PTC et équipé d’un six cylindres F6L814 de 9,5 litres à refroidissement par air développant 150 chevaux DIN à 2 300 tr/mn. Carrossé en benne transporteur, cet exemplaire portait une immatriculation attribuée en décembre 1968. Il semblait encore servir occasionnellement.

• Regrets éternels
En juillet 2006, ce Saviem JM 200 équipé d’une benne transporteur avec rehausses était encore stationné dans le dépôt de l’entreprise Barbe à Saint-Jean-le – Centenier (Ardèche). Doté de la cabine 840 profonde à couchette, ce véhicule de 19 tonnes totales avait été réimmatriculé en octobre 1981 mais sa mise en circulation remontait à 1965 environ. Introduit en mars 1964, le JM 200 remplace le JL 20.200 à moteur Henschel. Il s’en distingue par son moteur, un six cylindres D 2146 HM 3 F de 9,66 litres et 210 chevaux SAE. Sa boîte est une Saviem à 2 x 5 rapports. D’après Fabrice, ce camion aurait été malheureusement ferraillé.

• Forain conservateur
En août 2010, un forain de l’Aude roulait encore avec ce Volvo FB 89 6 x 2 acquis d’occasion en décembre 2006. Ce camion paraissait avoir reçu une caisse fourgon prélevée sur un autre véhicule ou peut-être issue d’une semi-remorque, vu sa hauteur. Avec son moteur six cylindres turbo de 12 litres et 350 chevaux SAE, le F 89 est un des modèles les plus puissants de son époque. Il vient épauler le F 88 à partir de 1971. À l’époque également, il est un des seuls modèles 6 x 2 disponibles sur le marché français avec les Mercedes LP 2226 et 2232, les Scania LBS 111/141 et l’Unic P 270 A 6 x 2.2. Le FB 89 6 x 2 sera livré en nombre à certains transporteurs dont STG.

• GR 260 surpuissant
Cet intéressant cliché de Fabrice pris en mai 1993 sur le parc de l’entreprise Poids lourds industrie d’Étoilesur- Rhône (Drôme) révèle un Berliet GR 260 débarrassé de sa caisse (un plateau à ridelles bâché ou plus probablement un fourgon). Très bien entretenu a priori par son précédent propriétaire, un forain de l’Ain, ce camion réimmatriculé en avril 1977 a reçu des bandes adhésives de portières de Volvo F 10.20 tandis que la mention « 280 chevaux » a été peinte sur sa face avant, dans l’esprit des décorations proposées à l’époque par Berliet sur ses modèles 280/305/350. Un monogramme turbo a par ailleurs été ajouté sur la calandre. Le GR 260 vient s’ajouter à la gamme en 1971, au côté du GR 250 à cabine Relaxe. Il bénéficie d’un châssis entièrement nouveau, de la cabine KB 2400 du TR 300, d’une version remaniée du six cylindres maison de 12,024 litres et 250 chevaux et d’une nouvelle boîte Berliet BRL à 2 x 4 rapports.Nous ignorons ce que ce camion est devenu.

• Un GLC qui cache son jeu
Terminons ce tour d’horizon de Fabrice avec ce 4 x 4 déniché en avril 1996 dans une sablière de Montdauphin-Guillestre (Hautes-Alpes). Équipé d’une citerne à eau, il devait servir d’arroseuse de piste. Propriété de l’entreprise Guérin, ce camion doté du nouveau tableau de bord et de phares dans le pare-chocs paraît être un modèle à moteur Magic mais il n’en est rien. Ses moyeux de roues avant renseignent sur son identité réelle : c’est un GLC 8 a 4 x 4 rééquipé d’une cabine de GLR 8 M. Le GLC 8 a 4 x 4 est le premier modèle de GLC 4 x 4 commercialisé. Réceptionné en mars 1954 à 12,5 tonnes de PTC sur route (10,5 tonnes en tous-chemins), il est animé par un cinq cylindres MDU 15 de 125 chevaux à injection Ricardo à préchambre et doté d’un pont avant entraîné par deux arbres (un pour chaque roue). Peu d’exemplaires en seront produits avant qu’il ne soit remplacé par le GLC 8 b 4 x 4 présenté dès le mois de juillet de la même année avec un PTC porté à 13,5 tonnes.

• Un Belphégor qui prend de la hauteur
On se souvient du musée baptisé Aubyland que Daniel Aubert de Castillon-la- Bataille (Gironde) avait ouvert dans sa commune. Abrité dans de vastes hangars, ce dernier existe toujours mais il est fermé au public. Un certain nombre de véhicules de sa collection ont été vendus mais il en reste des dizaines. En parallèle, Daniel possède toujours des véhicules dont il souhaite se défaire. Nous y reviendrons régulièrement. Parmi ces derniers figure cet intéressant Citroën 600 diesel équipé d’une nacelle élévatrice et qui a visiblement appartenu à une DDE. Ce camion rare en configuration civile avec motorisation diesel (il y a en revanche plusieurs fourgons-pompes tonnes sauvegardés avec moteur à essence) date de 1968 environ. Réceptionné à 10,3 tonnes de PTC, il dispose d’un six cylindres diesel Citroën développant 108 chevaux à 2 750 tr/mn et d’une boîte à cinq rapports commandée par un long levier. Ce camion est complet et tournant mais son pare-brise a été brisé. Pour toute information, Daniel est joignable au 06 83 82 64 85.

• Détaré ?
De passage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Sébastien Prugnard de Combrailles (même département) a remarqué ce petit camion Citroën dans la zone du Brézet, dans la cour d’un déménageur. Équipé du moteur à essence de 1 911 cm3, d’une cabine semi-avancée de la Carrosserie de Levallois et d’une benne transporteur Genève, il est muni d’un chronotachygraphe, et ce bien que sa plaque de tare mentionne un PTC de 3,5 tonnes. Il y a donc de fortes chances pour que ce soit un 23.50 série A de 5 tonnes de PTC ayant été détaré ensuite afin de pouvoir être conduit avec un permis VL. Cette transformation administrative était d’autant plus facile que le même véhicule existait au PTC de 3,5 tonnes sous le type 23.35. Ce camion appartient visiblement à un collectionneur.

• Jolie base
C’est en octobre 2018 que Clément Mazelpeux de Condrieu (Rhône) a remarqué ce Renault 2,5 tonnes sur la commune des Hôpitaux- Vieux (Doubs). De toute évidence, il s’agit d’un R 2167 d’octobre 1956 animé par le quatre cylindres à essence réalésé 671.2 de 2141 cm3 et 56 chevaux. Affichant un PTC de 4,9 tonnes, ce véhicule a reçu une benne transporteur bâchée. L’ensemble en fait un petit camion compact et bien sympathique.

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