• Belle base
C’était il y a longtemps, en septembre 2000. Christophe Equy du Cannet (Alpes-Maritimes) a photographié ce Berliet GLC 6 M2 au bord de la route Napoléon, à hauteur du hameau de Gévaudan entre Barrême et Saint-André-des-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence). Le véhicule, affecté d’une corrosion de surface, arborait encore son immatriculation d’origine, attribuée en avril 1962. Il était équipé d’une cabine Tropic avec pare-brise ouvrant et visière pare-soleil ainsi que d’une benne transporteur. Fin 1960, le GLC 6 M2 de 14,5 tonnes de PTC prend la suite du GLC 6 M dont il se distingue essentiellement par son nouveau capot plus anguleux. Le moteur est toujours le quatre cylindres MDX 24 M de 6,3 litres et 120 chevaux, assorti d’une boîte Berliet FBV à cinq rapports. Il ne s’agit cependant que d’un modèle de transition en attendant le GLC 6 M3 doté de la nouvelle cabine Relaxe, qui apparaît en juin 1963.
• Superbe
C ’est également Christophe qui a immortalisé en avril 2013 ce superbe Berliet GBH 280 6 x 4 de première génération sur le parc d’une carrière dans le massif du Sidobre, au nord-est de Castres (Tarn), au niveau du hameau de la Fontasse. Équipé d’un portique Marrel Multigrue, il assurait le déplacement des blocs de granit sur le site. Visiblement remis en état peu de temps auparavant, ce camion était encore en parfait état et servait régulièrement à la manipulation des blocs. Introduit en 1974, le GBH 280 6 x 4 bénéficie du six cylindres turbo MDS 06.35.40 de 260 chevaux à réglage maxi-couple, d’abord associé à une boîte ZF 5 K 110 GP à huit rapports + un extra-lent puis à la nouvelle boîte Berliet BM 8.120/4 à huit rapports. Ce modèle qui vient épauler le GBH 260 6 x 4 à moteur atmosphérique dispose comme lui de la nouvelle cabine M4 restylée et réaménagée. On va le retrouver sur tous les chantiers de France mais aussi sur de nombreux chantiers à la grande exportation.
• Le PL 25 du lycée
Renaud de Tigreville de Deauville (Calvados) vient de récupérer ce petit camion Hotchkiss PL 25. Racheté en juin 1984 par l’État pour un lycée technique, il a été carrossé en plateau à ridelles en bois. Exposé aux intempéries, il a quelque peu souffert mais il demeure sain et restaurable. Son nouveau propriétaire devrait en entreprendre la restauration prochainement. Réceptionné aux Mines par type en février 1952, le PL 25 remplace le PL 20 dont il diffère par son PTC porté de 4,2 tonnes à 4,7 tonnes, sa direction à gauche, ses phares à glace bombée et par son empattement allongé de 50 cm à 3,80 m. En fait, le véhicule est également disponible en empattement normal de 3,30 m (celui du PL 20) mais la quasi-totalité des PL 25 seront livrés avec l’empattement long. Le moteur reste le même ; c’est un quatre cylindres de 2,312 litres développant 62 chevaux à 3 000 tr/mn. La boîte compte quatre rapports dont les deux supérieurs synchronisés.
• Trio de Bernard
En recherchant dans ses archives, Joseph Vella de Vif (Isère) a retrouvé trois camions Bernard qu’il avait photographiés il y a déjà des années. Le premier est un TD 180.35 à cabine Pelpel no 1 courte équipé en tracteur lesté pour tirer des remorques porte-wagon. En octobre 1989, ce camion était à vendre à Grenoble. Il a été acquis par un ami de Joseph qui a bien fait car l’état du véhicule semblait des plus corrects. Le TD 180.35 est le dernier tracteur Bernard équipé d’un moteur maison, en l’occurrence un MB 636 de 13,248 litres développant 185 chevaux à 1 800 tr/mn. La boîte compte cinq rapports, lesquels sont doublés par un relais optionnel. Reconnaissable à sa calandre large, ce modèle introduit en juin 1961 laisse ensuite la place au TD 211 doté, lui, d’un six cylindres Mack de 214 chevaux.
• Télévision
Le deuxième Bernard remarqué par Joseph est un porteur 6 RA 150 6 x 2 équipé du célèbre châssis surbaissé « à boutonnières » et de la non moins célèbre cabine « Télévision » dessinée par Philippe Charbonneaux et construite par Pelpel. Racheté par un forain de Saône-et-Loire en janvier 1979, le véhicule a ensuite été débarrassé de sa caisse et revendu. En juin 1991, il était garé sur le terrain d’un casseur du côté de Bourgoin-Jallieu (Isère). Animé par le six cylindres MB 630 de 12,105 litres dont la puissance a été portée à 165 chevaux par augmentation du régime moteur à 1 800 tr/mn, ce camion est doté d’une boîte ZF à 2 x 6 rapports. Après l’éradication de la casse, il a été sauvegardé.
• Bernard Alpin
Enfin, le troisième Bernard est un TD 150.35 à cabine profonde Pelpel no 2 qui était à vendre en juillet 2000 à Beaucroissant (Isère), dans la région grenobloise. Ce tracteur avait appartenu aux transports Galetti d’Eygliers (Hautes-Alpes) qui l’avaient acheté en novembre 1958. Il était pratiquement complet, seuls les rétroviseurs et les joues de capot manquant à l’appel. Le TD 150.35, qui dispose d’un cadre de châssis droit, est équipé du six cylindres MB 630, lequel développe encore 150 chevaux à 1 780 tr/mn. La boîte est la même que le précédent. Fidèle du constructeur d’Arcueil, l’entreprise de transports Galetti qui effectuait également du négoce de matériaux est probablement celle qui a possédé le plus de Bernard Lévrier à moteur Dieselair avec pas moins de quatre exemplaires.
• Réputé increvable
Dans une rue d’Angers (Maine-et-Loire), le 28 août dernier, Nicolas Constantin a remarqué ce Mercedes L 508 D fourgon. Il s’agit d’un fourgon de série à face avant restylée. Réputé increvable, le L 508 D est réceptionné en France dès octobre 1968, en deux PTC de 3,5 tonnes (L 508 DGA) et 4,8 tonnes (L 508 DGC) et en deux empattements de 2,90 m et, comme ici, 3,50 m. Ce L 508 DGA 35 a été acquis d’occasion par un particulier en juin 2009 et transformé en camping-car. Le moteur du L 508 D est un quatre cylindres OM 314 de 3,782 litres développant 80 chevaux à 2 800 tr/mn. Sa boîte compte cinq rapports. Largement vendu en France, le L 508 D vient épauler l’anémique L 406 D de 55/60 chevaux à boîte à quatre rapports seulement. À partir de 1981, il hérite d’une calandre restylée en ABS noir.
• Nouvelle vague
Sur la propriété d’un exploitant agricole du lieu-dit Le Brunet sur la commune de Saint-Auban (Alpes-Maritimes), dans l’arrière pays grassois, Christophe Equy a découvert trois camions Saviem le 30 septembre 2007. Le premier est un S 7 carrossé en plateau à ridelles. Encore doté de la cabine 810 avec le premier type de face avant, ce camion de 10,950 tonnes de PTC avait perdu ses phares et ses roues arrière. Présenté au Salon 1963, le S 7 incarne la toute nouvelle gamme basse de Saviem et remplace l’antique JL 21. Son moteur est un six cylindres Perkins 6.354 de 5,8 litres 126 chevaux SAE auquel fait suite une boîte Saviem à cinq rapports. Souple, léger, rapide, confortable et relativement fiable, il va rencontrer un gros succès sur son segment.
• Accidenté
Les deuxième camion photographié par Christophe est un SM 7 D 110 d’août 1969, successeur du précédent. Le PTC est de 10,990 tonnes, ce qui correspond à la limite inférieure de la licence B. Le moteur est cette fois un six cylindres Saviem 597 de 5,27 litres et 135 chevaux. La boîte comporte toujours cinq rapports. Ce camion a visiblement (beaucoup) souffert d’une sortie de route. Il s’est couché sur le côté droit, ce qui a complètement déformé sa cabine et a endommagé son plateau à ridelles. Le troisième véhicule est un SM 7 M 110 à moteur plus puissant que nous avons déjà évoqué dans les pages de Charge Utile. Ces camions ont aujourd’hui disparu.
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