L'anau n'a pas attendu l'hirondelle, car nous nous étions trop impatients de redémarrer nos camions, endormis depuis trop longtemps à cause d'un triste hiver et de ce foutu virus qui a causé tant d'annulations.

C’est la raison pour laquelle votre serviteur a proposé au comité directeur de l’Anau, déjà fort occupé pour la préparation des Ruralies, d’organiser ce dégommage de printemps. Il est toujours intéressant de préparer un itinéraire autour d’une thématique, aussi le choix s’est porté sur la ligne de partage des eaux entre Manche et Atlantique. Les collines de Normandie, qui culminent dans l’Orne à plus de 400 m, matérialisent cette limite. On compte même quelques cols tel celui du Signal de Charlemagne, ce qui permet de cheminer sur des axes secondaires très pittoresques. Pour ce périple de 86 km, rendez-vous fut donné à Briouze pour l’accueil des dix équipages participants.

À l’issue du café d’accueil, le convoi s’est mis en route pour l’ascension du col mythique et adulé des cyclotouristes locaux. Petite halte au sommet pour les photos et poursuite du parcours vers La Ferrière-aux-Étangs, Champsecret, Domfront et sa côte de la Râterie, célèbre tant pour les souvenirs de sa course de côte dans les années soixante que pour les poids lourds qui se sont couchés pour avoir mal appréhendé le virage avec des conséquences parfois dramatiques. Nous avons poursuivi vers Lonlay-l’Abbaye, commune célèbre pour ses succulents sablés, avant de terminer cette première partie dans la Manche au site touristique de La Fosse Arthour où un succulent déjeuner nous a été préparé à l’auberge du même nom. L’aubergiste nous ayant réservé son parking, cela permit aux nombreux visiteurs du site de découvrir et de photographier nos camions et à nous-mêmes de communiquer sur notre passion. Ce site touristique étant associé aux légendes arthuriennes, une petite balade pédestre s’imposait pour mieux découvrir ses mystères… et faciliter la digestion ! Reprise du volant pour la dernière partie du parcours à commencer par l’ascension du Tertre Bizet en direction de Ger, puis nous avons emprunté la route vers Yvrande qui, elle aussi, était un site de courses de côte dans les années soixante. La montée s’est poursuivie vers Saint-Cornier-des-Landes et Tinchebray, terme de cette randonnée printanière. Dernières conversations « aux culs des camions » avant le retour chez soi. Aucun incident, aucune panne… et aucune contamination, bref que du bonheur !

Outre les membres bien connus de l’Anau, deux invités s’étaient joints à nous, Stéphane Robbes de Ger (Manche) avec son Citroën 23 RU de décembre 1953, récemment déclassé en 3,5 tonnes pour être piloté avec un permis tourisme, et Jérôme Chevallier de Pré-en-Pail (Mayenne) avec son fourgon d’incendie Citroën 350 essence de 1968 à carrosserie Gruau et équipement Guinard, auparavant en service au SDIS de la Mayenne. Par ailleurs, Sébastien Brard, qui a rejoint l’Anau récemment, effectuait là sa première sortie avec son magnifique Citroën 55 U de 1957 sortant tout juste de restauration. Il l’a strictement remis dans la configuration de son premier propriétaire qui exerçait la profession de scieur à Avrilly près de Domfront.

Que nos amis briançonnais qui nous avaient mis en garde contre les maux de l’altitude soient rassurés, le franchissement de nos cols ne nous ont pas occasionné de perturbation auriculaire…

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