Nous sommes à Beauvais (Oise) devant la cathédrale Saint-Pierre, au début des années soixante-dix. Il n’y a pas ou peu de circulation aux abords de l’édifice en cette belle journée d’été. Parmi les véhicules stationnés, les Françaises dominent : Citroën DS 19, Peugeot 204 fourgonnette, 504 berline, Renault 12 break, Renault 16, etc. voisinent avec un coupé Alfa-Romeo. Les trois utilitaires présents sont respectivement, de gauche à droite, un Renault 2,5 tonnes fourgon primeurs qui pourrait être un R 2168 à châssis long, un Ford Transit FT 130 fourgon de série et la Renault Estafette 800 fourgon surélevé d’un commerçant ambulant… (Carte postale collection Cécile Hébrard)
À 800 kilomètres plus au sud, nous voilà sur le marché aux primeurs de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), tout près d’Avignon (Vaucluse). Ce dernier deviendra par la suite un MIN (marché d’intérêt national). La vaste place qui jouxte le marché est encombrée de dizaines de camionnettes et petits camions venus apporter les légumes des petits producteurs de la région. Dans cet enchevêtrement, on reconnaît de nombreux Citroën H et HY pick-up (celui de l’extrême droite, au premier plan, arbore une immatriculation de novembre 1965 dans le Gard), plusieurs Peugeot DMA ou DMAH (au second plan), un certain nombre de camionnettes Renault 1000 et 1 400 kg, une Citroën Traction 11 BL attelée à une remorque plateau, une Peugeot 403 berline, une Renault Colorale 800 kg plateau à ridelles, une Citroën C 4 berline ou encore une camionnette Renault ADV 1 de 500 kg plateau dérivée de la Vivaquatre…(Carte postale collection Hervé Comby)
Remontons vers le nord par la côte atlantique et faisons halte au Mont-Saint-Michel (Manche). Sur ce cliché de 1956 environ, le Mont apparaît dans toute sa majesté, prêt à accueillir des dizaines de touristes venus là avec les autocars qui stationnent sur le vaste parking jouxtant l’entrée des remparts. Les véhicules français côtoient des cars étrangers. Du premier à l’arrière-plan figurent un superbe Berliet PLB avec carrosserie de facture inconnue, un Fiat (probablement un 309) arrivant tout droit d’Italie, puis ce qui semble être un Pegaso, dont on n’aperçoit qu’une petite partie de la face avant, suivi d’un autre Berliet PLB à carrosserie Berliet de série et d’un Chausson AP 521. De face, montant du parking inférieur, on reconnaît un Verney qui pourrait être un PI à moteur Panhard. (Carte postale collection Hervé Comby)
Pris dans le Puy-de-Dôme à la fin de l’été 1940 (les phares du véhicule ne sont pas encore occultés), ce cliché révèle un camion américain Studebaker mis à profit pour « faire les foins ». Les personnages présents mêlent des paysans avec des jeunes des Chantiers de jeunesse. L’Armistice du 22 juin 1940 ayant supprimé le service militaire obligatoire, les chantiers de jeunesse sont créés à la place, le 30 juillet 1940. Les jeunes hommes de la zone libre et de l’Afrique du nord française en âge (20 ans) d’accomplir leurs obligations militaires y sont incorporés pour un stage de six mois.
C’est le même véhicule que l’on retrouve ici avec deux autres personnages portant des vestes d’hiver identiques dépourvues de marquages. Le Studebaker est un K30, le plus gros modèle de la série, donné pour 9tonnes de charge totale. Ce beau camion à la cabine aérodynamique est propulsé par un six cylindres à essence Hercules WXC3 de 6,376litres délivrant 102chevaux à 2 400tr/mn, assorti d’une boîte à cinq rapports. Mis en circulation en 1938, il arbore une immatriculation attribuée dans le Puy-de-Dôme courant 1940.
Sur les quais de Saône à Lyon (Rhône), dans les années soixante-dix, un tracteur Saviem (probablement un JM 200 T équipé de la cabine 830 « pétrolière ») attelé à une semi-remorque benne a été stoppé net par une passerelle alors qu’il circulait benne levée, probablement du fait du déclenchement intempestif de la commande de prise de mouvement. Le choc a proprement arraché la benne du châssis dont on devine les deux vérins frontaux en arrière-plan. Alors que la circulation a été interrompue, un Saviem SM 240 T tractant une semi plateau s’apprête à récupérer la caisse accidentée qui partira tout droit à la ferraille… (Cliché collection Le Progrès de Lyon via François Ligonnet)
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