• Première gamme K
Quand Berliet passe sous le contrôle de Michelin en 1967, les études d’une nouvelle gamme de camions de petits tonnages sont lancées pour compléter la gamme Berliet vers le bas et renouveler les Citroën série N « Belphégor ». Les nouveaux véhicules sont présentés conjointement sous chacune des deux marques au printemps 1969. Ce sont les 350 K de 5,990 tonnes, 450 K de 6,990 tonnes et 480 K de 7,5 tonnes, complétés en août 1970 par le 530 K de 8 tonnes. Les châssis, le moteur (un quatre cylindres Perkins 4.236 de 85 chevaux), l’essieu avant N et le pont N (signés Citroën) sont repris des « Belphégor », la boîte est une Berliet BBSL à quatre rapports synchronisés. Quant à la cabine, c’est la cellule K identique à celle des 10, 20 et 30 K apparus auparavant. C’est globalement l’habitacle des Stradair sans le capot proéminent, le moteur étant reculé sous la cabine. Le freinage est hydraulique. Analogue à celui monté sur les Citroën DS, il est commandé par une pédale en forme de champignon et… particulièrement efficace ! Michel Chalard de Jouey (Côte-d’Or) a remarqué ce 480 K chez Becker & Cie à Saint Léger-sur-Dheune (Saône-et-Loire). Immatriculé en août 1970, il a été carrossé en citerne de distribution de fioul par Titan.
• Le pendant chez Citroën
De son côté, Fabrice Bettembourg a croisé ce Citroën 350 K garé sur un petit parking à Condillac (Drôme). Réimmatriculé en juin 1994, il appartient à la même gamme que le précédent mais son PTC est de 5,990 tonnes. À la présentation de la gamme des K de petits tonnages, les véhicules sont réceptionnés aux Mines et commercialisés séparément par les deux marques Berliet et Citroën. Pour les Mines, le Citroën 350 K porte le type K 02. Ce n’est qu’au moment de la présentation de la gamme K suivante, celle des 350/440/500/550 K à hauteur de châssis abaissée que la commercialisation se fera désormais uniquement par le réseau Berliet et que les véhicules seront réceptionnés sous cette seule marque et ce bien qu’ils arborent des lettrages Berliet-Citroën sur leur panneau de face avant.
Citerne à quoi ?
Poursuivons avec Fabrice qui a immortalisé ce Berliet GCK 8 à Chomerac (Ardèche) en décembre 2006. Équipé d’une citerne en acier, ce camion pourrait avoir servi à transporter de l’eau. Sa réimmatriculation dans la Drôme date d’octobre 1975. Introduit en 1961, le GCK 8 à cabine avancée Relaxe vient étoffer la gamme intermédiaire Berliet en alternative au GLC. Affichant un PTC de 16 tonnes, il est équipé du cinq cylindres M 520 maison de 7,9 litres et 150 chevaux, associé à une boîte à cinq rapports et au nouveau pont arrière FPGC. Un peu moins de 3 000 exemplaires en seront fabriqués jusqu’en septembre 1968. Ce camion semble avoir disparu depuis la photo.
• Le plus puissant
C’est encore Fabrice Bettembourg à qui l’on doit cette photo d’un Scania LB 141 T, découvert sur le parc des transports Chasson à Valence (Drôme). Le LB 141 T remplace en 1975 le LB 140 T. Muni d’une cabine avancée basculante avec phares logés dans la calandre (comme les derniers 140 produits), il est propulsé par un V8 turbo DS 14.01 développant 375 chevaux, soit 25 de plus que le 140. La boîte Scania GR 860 compte 2 x 5 rapports avec réducteur. Le pont arrière est à simple réduction, ce qui constituera toujours le point faible du véhicule, les arbres de roues se révélant fragiles. Affichant une bonne fiabilité, le LB 141 T est alors le tracteur le plus puissant du marché français et fait preuve de brio sur la route. Il sera apprécié des utilisateurs. Réimmatriculé dans l’Isère en juillet 2000, ce tracteur a depuis été revendu à un collectionneur.
• Série S
Photographié en 1995 à Villeperdue (Indre-et-Loire) par Clément Mazelpeux de Condrieu (Rhône), ce Saviem carrossé en citerne pétrolière est un S 6 à châssis extra-long de 9 tonnes de PTC, immatriculé en septembre 1965. C’est à l’automne 1963 que Saviem présente les premiers modèles de sa toute nouvelle série S. C’est d’abord le S 7 de 10,950 tonnes animé par un six cylindres Perkins 6.354 de 5,8 litres et 126 chevaux, suivi par le S 5 de 8 tonnes équipé, lui, du quatre cylindres 580 d’origine Renault. Puis viennent le S 8 de 12 tonnes en janvier 1964 et le S 6 de 9 tonnes en juillet 1966, avec la même mécanique que le S 7. Ces modèles bénéficient de nouveaux châssis abaissés et allégés, de trains roulants inédits et d’une cabine avancée moderne, la 810, dont la cellule sera reprise sur les SG 2 et SG 4. Le S 6 se pose en concurrent n° 1 des Berliet GAK 50 et Unic P 6 A Vosges.
• Dans le van
En septembre 1993, Clément a également photographié cette bétaillère sur châssis Renault R 2168 de 5,5 tonnes de PTC sur la commune d’Aigues-Mortes (Gard). Réimmatriculé en juillet 1973, ce véhicule de 1954 environ semblait avoir été racheté d’occasion par un club hippique ou un harras des environs. Relativement défraîchi, il semblait avoir été déplacé peu de temps avant la photo. Le R 2168, qui dispose d’un freinage avec assistance par Hydrovac, est équipé du quatre cylindres à essence réalésé 671 de 2,141 litres et 56 chevaux. Cet exemplaire appartient aux productions précoces comme en témoignent son pare-chocs monté en position haute et ses supports de flèches latéraux.
• Classique de la distribution
C’est sur un terrain de Bourgen-Bresse (Ain) que Pascal Pitassi de Simandre-sur-Suran (même département) a remarqué ce classique Renault S 130.11 carrossé en fourgon aluminium Aluvan en 2017. Ce modèle remplace en 1983 le JP 11 issu de la gamme Saviem et commercialisé sous la marque Renault VI à partir d’avril 1980. Il en reprend toute la mécanique sans changement : moteur six cylindres 797 de 133 chevaux DIN, boîte ZF S 5.35 à cinq rapports synchronisés et pont arrière 15 M à simple réduction. Ce porteur de 10,990 tonnes de PTC sera le plus vendu de la nouvelle gamme S qui se caractérise par une cabine 873 avec intérieur modernisé et quelques améliorations de détail. Extérieurement, le S 130 se reconnaît à son pare-chocs plus gros que celui de son prédécesseur. Près de 10 000 exemplaires en seront vendus.
• Petit KB
Pascal Fernandez a déniché ce Berliet sur les emprises de la société Christom récupération à Saint-Loup (Allier). Il s’agit d’un 620 KB, à l’époque le plus petit modèle de la gamme des KB. Réceptionné à 9,6 tonnes de PTC en octobre 1974, le 620 KB remplace le 600 KB de 9 tonnes apparu un an et demi plus tôt et qui succédait pour sa part au 30 K. La chaîne cinématique est pratiquement la même, avec un moteur quatre cylindres MD 04.20.30 de 5,881 litres et 135 chevaux, une boîte Berliet BBSL 404 puis BBS 562 à cinq rapports synchronisés et un pont P 620 D1 à simple réduction. Le freinage est pneumatique à commande hydraulique. Les KB sont équipés d’une cabine basculante KB 2200 vaste et claire. Un peu moins de 1 400 châssis 620 KB sortiront des usines de Vénissieux.
• Splendeur au grand prix
Photographié par Michel Boissier à l’occasion du Grand prix du camion à Albi le 13 octobre 2018, ce splendide tracteur Volvo TFB 89 6 x 2 venait d’être restauré par Stéphane Lalanne de Colayrac-Saint-Circq (Lot-et-Garonne) qui l’avait visiblement racheté au Portugal, comme en témoigne la réimmatriculation (récente) du véhicule. Rare en France ou la série 89 sera essentiellement commercialisée en silhouette 4 x 2 avec quelques 6 x 4, le TFB 89 6 x 2 dispose du même moteur et de la même boîte que ses frères, à savoir un six cylindres turbo TD 120 de 12 litres et 350 chevaux SAE et une bonne boîte SR 62 à 2 x 6 rapports, avec en prime un pont à double démultiplication avec réducteur dans les moyeux. Ce véhicule date de 1974 environ. En France, STG sera un des seuls utilisateurs de ce modèle.
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