Bonjour, j’ai vu la publication de mon courrier dans le numéro 334 de Charge Utile. Merci beaucoup ! Par un des petits matins frais de cet hiver, j’ai pris des photos du Derruppé en faisant un peu de bois de chauffage. Cet engin a probablement eu une longue vie (de souffrance) avant que je n’en devienne propriétaire puisque son compteur d’heures (électrique, de type « + après contact » ou « charge dynamo ») affichait déjà près de 9 360 h et que son faisceau électrique était tombé en poussière depuis… qui sait ? Je l’ai acheté le prix de la ferraille en février 2014 alors qu’il n’avait pas tourné depuis 15 ans environ et se trouvait à moitié exposé aux intempéries, sans capot moteur et sans tuyaux d’injecteurs. De nombreuses pièces étaient manquantes mais je suis parvenu à le redémarrer avec beaucoup de chance et un peu d’astuce (des tuyaux d’injecteurs de Renault déformés pour que ça tombe en face, etc.). J’ai retrouvé les pièces manquantes un à deux ans après : capot, siège, porte-filtre à gas-oil, tuyaux d’injecteurs, commande du blocage de différentiel, monogramme manquant, deux roues directrices compatibles à défaut d’être strictement d’origine, disque et système de freinage. Mon exemplaire n° 4194 de 1967, donc, est maintenant à peu près complet et ne lui manque pour l’essentiel que le capot de batterie (système électrique en 12 volts).
En vertu de la réglementation en vigueur pour les engins de chantier de catégorie II mis en circulation avant le 31/12/1970, je lui ai fabriqué une potence portant feux de de croisement, deux feux de position et deux clignotants visibles de l’avant et de l’arrière, le tout dans le style d’époque. Il est équipé de deux catadioptres (anciens) à l’arrière, de son disque règlementaire de limitation de vitesse (25, alors qu’il ne dépasse pas 18 km/h par construction) et d’un gyrophare sur un mât également fabriqué par mes soins. Dès 2014-2015, j’ai refait un faisceau électrique puis remplacé des rotules de direction, débloqué le levier de changement de vitesses, redressé et renforcé l’essieu arrière, remplacé les roulements de turbine, etc. En 2018, il a eu droit à une dépose moteur pour changer quelques joints et les courroies de turbine/dynamo, ressouder la glace de butée d’embrayage et remplacer un croisillon de cardan. L’ensemble des pièces déposées a été repeint dans un jaune « d’essai » qui s’est avéré trop clair… En 2019, je lui ai refait le garnissage du siège sur la base de photos d’origine Derruppé. En 2020, il a eu droit à cinq flexibles neufs ; le vérin de godet a été refait à neuf, tout comme les roulements du boîtier de direction (montage identique au GMC CCKW de la Seconde Guerre mondiale) mais surtout à un godet que j’ai reconstruit avec des tôles neuves, avec une lame d’usure en acier bleu de 250 Hb en 16 mm d’épaisseur et avec des dents. L’efficacité de l’engin a été transfigurée ! J’ai fait avec près de 200 heures de terrassement ou manutention depuis sept ans. Sans le ménager, mais en travaillant à son rythme. C’est un engin qui épate les curieux par son efficacité compte-tenu de sa petitesse et de sa faible puissance. J’en suis moi-même parfois étonné ! Je peux dire sans hésiter qu’il a déjà terrassé au moins 1 000 tonnes de terre et agrégats entre mes mains…
Place aux photos. Si vous souhaitez les montrer dans un futur numéro comme par exemple le « spécial lecteurs », j’en serai ravi. Ses camarades de jeu privilégiés sont en général mon U 23, un 23/50 DI série A de 1969, et ma bétonnière Richier de 1959. Je travaille dans les années soixante ! Vous pourrez mentionner une adresse ou les intéressés peuvent me joindre le cas échéant : latinyjaune@gmail.com. Merci à vous, Philippe Chazalon, Dr-Ing. en mécanique des matériaux
Réponse : Nous n’attendrons pas le numéro «spécial lecteurs» d’été pour publier votre nouveau témoignage !
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