Cher Jean-François,
À la lecture du n° 326 (avril 2020) de Charge Utile, dont la qualité ne se dément pas, je voudrais revenir sur ton article consacré aux transports Laribière et apporter quelques souvenirs en rapport avec cette entreprise. J’ai bien connu Charles et surtout Raymond Laribière qui était, lui, de Sarlat. Mon père, entrepreneur de transports dans le 13e arrondissement de Paris, a été de 1956 à 1964 le correspondant de Laribière frères à Paris.
Deux fois par semaine, les mardis et jeudis, les camions Laribière frères amenaient diverses expéditions en provenance effectivement des producteurs locaux de conserves (et de noix du Périgord également en saison). J’ai moi-même effectué au volant d’un Renault 1000 kg ou d’un 2,5 tonnes les livraisons en région parisienne des conserves de chez Joubes, Rougier ou Delpeyrat. La fin d’année était la plus grosse période pour ces produits ; les envois étaient important et, souvent, les porteurs étaient complétés par un ensemble tracteur et semi-remorque, bien sûr un Unic. Au retour, les camions de chez Laribière frères chargeaient les enlèvements de détail que nous avions effectués. Je t’adresse des photos de 1961. Sur la première, un porteur Unic manoeuvre pour rentrer dans l’entreprise (un ZU 102 de 1956, NDLR) ; sur la deuxième, il est à quai. L’usine située devant le camion était à l’origine la fabrique de bonbons « Le bébé friand ».
Ensuite, elle deviendra les laboratoires Squibb ; ces derniers déménageront à Épernon (Eure-et-Loir). Je participerai au déménagement avec un Citroën 45. La troisième photo montre le petit Renault 1 000 kg de notre entreprise. En n, je ne voudrais pas terminer cette lettre sans te signaler un oubli ; tu cites diverses entreprises dont plusieurs ont disparu. Parmi celles-ci, je pense que tu as omis Martinaud-Poncet à Périgueux, très connu dans la région. J’avais eu l’occasion de rencontrer au début des années soixante-dix M. Martinaud. Le parc de l’entreprise était surtout composé de Büssing. M. Martinaud ne tarissait pas d’éloges sur ce constructeur. J’ai retrouvé une photo d’un ensemble de la maison. À l’époque, la société entretenait des liens très fort avec la société Danzas. Peut-être est-ce elle qui l’a reprise et qui a supprimé le nom. Parmi les autocaristes, il existait également Gonthier-Nouhaud. Continue, cher Jean-François, à nous abreuver encore longtemps de ces articles qui remuent dans nos têtes bien des souvenirs.
Reçois mon amical souvenir.
Jean-Pierre Saulet,
président du Camion club de France,
administrateur FFVE
Réponse. Merci, Jean-Pierre, pour ce courrier très agréable et toutes ces précisions. Effectivement, j’avais omis Martinaud-Poncet, mais je ne visais pas l’exhaustivité. La Dordogne a en effet compté de nombreux transporteurs dont la plupart ont disparu aujourd’hui. Citons, toujours sans vouloir être exhaustif, Barbeau, Barbet, Barlaud, Beau, Beaugier, Chaumont, Cournil, Cugnenc, Decaudin, Boisseau, Cipierre, Cosse, David, Doumen, Doumen (Marcel), Dupuy, Euro trans service, Gauthier, Gonthier-Nouhaud, Grimal, Hamelin, Lamothe, Laribière, Lopez, Malaurie, Malissard & Savarzeix, Martinaud-Poncet (réunion de deux transporteurs auparavant indépendants), Maussire, Mondout, Raynal, Rey, Robert & Nadaud, Stip, Trans routiers, Vézère transports ou encore Vialle…
Pour ce qui est de Martinaud-Poncet, leur otte a effectivement comporté des Büssing (deux porteurs BS 19 L, un tracteur BS 19 S — celui de ton cliché – et un BS 19 S 270), mais ces derniers étaient loin de représenter la majorité du parc, essentiellement composé de Saviem.
N’hésitez pas à prendre la plume ou à pianoter sur le clavier de votre ordinateur ou de votre portable pour nous faire part de vos réactions quant aux articles et aux photos parus dans Charge Utile. Les informations complémentaires et les rectifications éventuelles sont les bienvenues.
Pour nous joindre :
Charge Utile – Jean-François Colombet
22 rue Louis Baudoin – 91100 Corbeil-Essonnes
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