Bonjour, je tiens à vous dire mon agréable surprise en découvrant dans le n° 307 page 15 une vue du parc des transports Saïn de Montfavet (Vaucluse) avec au premier plan le Berliet TLR 250 qui m’était attribué. Avant moi, il était conduit par Jean-Pierre qui, je crois, était de la famille Saïn. Ce devait même être le seul tracteur à museau long de l’entreprise. Avec celui-ci, je faisais la ligne Jarrie (Isère)—Oissel (Seine-Maritime) pour le compte d’Ug ine -Kuhl – mann. C’était en 1976. Il était attelé à une semi citerne de 24 000 litres dont l’intérieur était entièrement revêtu de bakélite, matière résistante à l’acide chlorydrique que je transportais. J’avais deux tours à faire par semaine et, habitant la banlieue de Lyon, c’était largement faisable, surtout que les trajets s’effectuaient pratiquement entièrement par l’autoroute. De plus, à l’usine de Jarrie, on pouvait charger à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, ce qui m’arrangeait bien. Les retours s’effectaient à vide car on ne pouvait rien recharger d’autre dans la citerne. Par la suite, j’ai été affecté à la ligne Jarrie- Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), toujours avec de l’acide pour Ugine-Kuhlmann mais avec un tracteur Berliet TR 250 (et non pas TR 12). Il fallait faire cinq tours par semaine, ça se faisait mais je ne pouvais rentrer à mon domicile qu’en fin de semaine. En effet, en remontant du sud, il fallait que je bifurque à Valence pour rejoindre Jarrie par la nationale, donc tintin pour m’arrêter chez moi. Peut-être deux mois plus tard, on m’a mis sur la ligne Dieuze (Moselle)—Oissel, toujours avec mon « liquide non comestible ». Le trajet s’effectuait par la route nationale puisqu’il n’y avait pas encore d’autoroute sur cet axe. J’avais trois tours à faire par semaine et, encore une fois, je ne pouvais rentrer chez moi qu’en fin de semaine, cela par mes propres moyens (train, camion-stop…). En effet, le patron ne voulait pas que je rentre avec mon ensemble, même avec le tracteur en solo. Il fallait tout laisser « là-haut » jusqu’au lundi (sans doute par économie de gasoil). Pour le récupérer, je partais de mon domicile le dimanche soir, toujours en me débrouillant. Je ne vous dis pas la colère de mon épouse, qui avait tout à fait raison, mais c’était le travail. Je pense que maintenant les chauffeurs n’accepteraient plus cela et ils auraient bien raison. Mais c’était il y a 42 ans…
Léo Lagrange, Blyes (Ain)

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