1 | L’exposition consacrée aux Citroën Kégresse recelait deux des cinq autochenilles K 1 ayant participé à la première traversée motorisée du Sahara. En décembre 1922, ces véhicules parcoureront quelque 3 200 km entre Touggourt et Tombouctou en 21 jours dans le cadre d’une mission initiée par André Citroën et commandée par George-Marie Haardt et Louis Audouin-Dubreuil. Celle-ci, baptisée « Scarabée d’Or », était conduite par Maurice Billy. Elle appartient aujourd’hul à la collection Aventure DS Automobiles. Elle est animée par un quatre cylindres de 1 452 cm3 et 20 chevaux, d’une boîte de vitesses à trois rapports avec réducteur et du système Kégresse-Hinstin.
La 49e édition du salon Rétromobile qui s’est tenue du 5 au 9 février 2025 au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris a réservé d’excellentes surprises aux amateurs, à commencer par une exceptionnelle exposition de Citroën-Kégresse.
Le célèbre Salon parisien est habituellement plus orienté vers les automobiles et les motos et les utilitaires y sont souvent rares. Cette année cependant, en marge de thèmes phares comme l’anniversaire de la Citroën DS, les organisateurs ont fait très fort en rassemblant une dizaine d’autochenilles Citroën. On relevait de surcroît çà et là la présence d’un cer-tain nombre d’autres utilitaires légers voire de poids-lourds et même un autobus et un char…
2 | Conçue pour des usages civils et militaires, l’autochenille K 1 est le premier modèle commercialisé par le département Citroën-Kégresse. Carrossé en torpédo et doté de l’ingénieux système de propulseur à bandage souple développé par Kégresse et Hinstin, le modèle était notamment utilisé sur l’aérodrome de Villacoublay (Yvelines) pour remorquer des avions. Son poids est réparti sur quatre galets intermédiaires grâce à un balancier. Sa poulie motrice située à l’arrière entraîne la chenille qui est tendue par une poulie avant. Une version neige sera également développée avec des chenilles élargies pour une meilleure portance. Le modèle exposé, qui date de 1923, appartient à la collection de Michel Brunet.
3 | L’autochenille Citroën-Kégresse P 4 T de 1924 succède au modèle K 1. Elle jouera un rôle crucial lors de la célèbre Croisière noire, expédition emblématique qui se déroulera d’octobre 1924 à novembre 1925. Plusieurs véhicules de ravitaillement transportent carburant, vivres, pièces détachées et outils indispensables à la maintenance du convoi principal. Équipé d’une poulie arrière motrice, le modèle est propulsé par un quatre cylindres de 1 452 cm3 et 22 chevaux assorti d’une boîte à trois rapports avec réducteur et blocage de différentiel. Fidèlement recréé, ce modèle historique est préservé au sein de la collection de Xavier Garnier, éminent collectionneur de Douai (Nord).
4 | Cette autre P 4 T achemine des fûts de carburant et des pièces savamment rangées dans des coffres. Elle fait partie de la collection Grimaldi.
5 | La Citroën Kégresse P 7 bis marque une étape clé dans l’histoire des autochenilles de la marque. Équipée d’un moteur quatre cylindres de 1 452 cm3 délivrant 20 chevaux et d’une boîte à trois rapports avec réducteur et blocage de différentiel, elle fait preuve d’une mobilité exceptionnelle grâce à la combinaison d’une poulie avant motrice et de chenilles métal-caoutchouc démontables. Elle sera fabriquée à 20 exemplaires seulement. Celle-ci, qui a traversé les années dans son état d’origine, a été sauvegardée par Michel Brunet.
6 | Ce modèle unique est une P 20 de 1930. Doté d’une élégante carrosserie de type break de chasse signée Duval, il est spécialement conçu pour les expéditions de chasse au gros gibier en Sologne. Son moteur est un six cylindres de 2 650 cm3 développant 50 chevaux, accouplé à une boîte à trois rapports avec réducteur. Unique en son genre, ce véhicule préservé avec soin est aujourd’hui l’un des joyaux de la collection de Xavier Garnier.
7 | L’autochenille P 17 A est commandée par l’armée française à partir de 1930 comme tracteur léger d’artillerie. Initialement motorisé par un quatre cylindres de 1625 cm3 et 30 chevaux, le modèle évoluera ensuite en recevant des moteurs à la cylindrée augmentée. Un peu moins de 1 500 exemplaires seront livrés à l’armée.
8 | L’exposition recelait également plusieurs véhicules de la mission Centre-Asie, plus connue sous le nom de Croisière jaune. Organisée en 1931 et 1932 par André Citroën, elle avait pour objectif de relier Beyrouth à Pékin en 315 jours. Cette autochenille est la reconstitution fidèle de la cinquième voiture du Groupe Pamir, une P 19 de 1931 dite « cinéma lourd ». Ce véhicule transportait les caméras, pellicules et équipements d’enregistrement optique du son nécessaires pour immortaliser les moments clés de l’expédition. Son moteur est un quatre cylindres de 1 767 cm3 développant 34 chevaux.
9 | Le véhicule était attelé à une remorque transportant le matériel de campement. Les véhicules de cette reconstitution appartiennent à la collection Grimaldi.
10 | Baptisée « Croissant d’argent », cette autre autochenille P 19 est quant à elle une reconstitution de la « voiture scientifique » du Groupe Pamir de la même mission, dirigé par Louis Audouin-Dubreuil. Piloté par André Normand, ce véhicule était dédié aux recherches géographiques et archéologiques. Il appartient à la collection de Xavier Garnier.
11 | Pas moins de trois P 19 étaient présentes au total, présentées dans un diorama de sable.
12 | Cette jolie P 19 à carrosserie torpédo était conçue pour affronter les hivers rigoureux et les routes enneigées dans les régions montagneuses. Animée par un six cylindres de 2 442 cm3 et 50 che-vaux, elle dispose d’une boîte à trois rapports avec réducteur permettant d’atteindre une vitesse de 35 km/h. Ce véhicule, actuellement en cours de restauration, appartient à la collection de Xavier Garnier.
13 | Quelle splendeur ! Cette camionnette Renault BC est une ancienne voi-ture de livraison du chocolat Freia en Norvège. Livrée le 7 août 1913, elle est équipée d’un quatre cylindres de 3,56 litres développant 16/30 chevaux et d’une boîte à quatre rapports. En 1916, elle reçoit une nouvelle carrosserie 13 | Quelle splendeur ! Cette camion-nette Renault BC est une ancienne voi-ture de livraison du chocolat Freia en Norvège. Livrée le 7 août 1913, elle est équipée d’un quatre cylindres de 3,56 litres développant 16/30 chevaux et d’une boîte à quatre rapports. En 1916, elle reçoit une nouvelle carrosserie avec des décorations. Des roues pleines Michelin sont ajoutées à l’arrière. En 1920, des roues pleines Michelin sont montées à l’avant. Un fanion est ajouté sur le capot et une bannière sur le toit est temporairement installée pour le lancement d’un nouveau chocolat au lait. Réformée en 1931, elle voit son châssis et son moteur donnés au Musée technique norvégien (NTM). Le reste de la carrosserie est mis au rebut. Sa restauration débute en 2017 sous la direction de Kle var tivicom pour s’achever en 2021. Quel fantastique travail accompli !
14 | Cette magnifique Renault Colorale Prairie R 2093 à moteur culbuté a participé à un raid Paris-Athènes et retour. Elle était à vendre pour la somme de 18 500 €.
15 | Impeccablement restaurée pour un fleuriste, cette Citroën AK du premier modèle, encore dotée de la caisse à panneaux en tôle ondulée, trônait sur un stand à l’extrémité d’un hall.
16 | La marque Skoda disposait d’un joli stand retraçant l’histoire de sa production. Plusieurs petits utilitaires étaient mis en avant dont cette splendide fourgonnette 1201 aux couleurs de la marque. Fabriquée de 1955 à 1961, la 1201 est à la base un modèle de tourisme robuste qui se verra décliné en plusieurs carrosseries : berline, break, fourgonnette, ambulance, camionnette et corbillard. Au total, 33 472 exemplaires en seront produits. Le moteur est un quatre cylindres en ligne à quatre temps et soupapes en tête de 1 221 cm3 et 45 chevaux. Le véhicule exposé a été fabriqué en 1958 comme voiture de service pour l’organisation d’exportation Kovo, seul exportateur officiel de l’époque dans ce qui est alors la Tchécoslovaquie. À partir de 1971, elle a servi en Égypte avec la Société égyptologique tchèque et a été rachetée par son premier propriétaire privé en 1976. En 2005, elle est entrée dans la collection de son propriétaire actuel qui l’a restaurée dans son état d’origine.
17 | Cette Trekka, qui n’a pas manqué d’attirer les regards, est un modèle dérivé du châssis de la Skoda Octavia Super et fabriqué à 3 000 exemplaires… à Otahuhu (Nouvelle-Zélande) entre 1966 et 1972. Les carrosseries proposées étaient variées, allant d’un pick-up à trois portes avec toit en toile ou en plastique rigide jusqu’à une version « plage ». Le moteur est le même que celui de la 1201, mais réglé à 47 chevaux et monté longitudinalement derrière l’essieu avant.
18 | Les bières Gustave de Verneuil-en-Halatte (Oise) se sont équipées de ce joli Citroën Type H, un HY Série IN2 de 1980 à moteur diesel Indénor revêtu d’une peinture gris argent antérieure à son milllésime mais plutôt seyante.
19 | Bien dans l’air du temps à notre époque qui voit l’explosion des énergies alternatives, la Fondation de l’automobile Marius Berliet exposait ce camion à vapeur Purrey remis dans un strict état d’origine.
20 | Ce Laffly B 686 est un ancien fourgon d’incendie normalisé livré neuf en janvier 1951 au service départemental d’incendie du Puy-de-Dôme et restauré comme camion de l’écurie Gordini. Il a été vendu 25 032 € dans le cadre de la vente aux enchères organisée par Artcurial.
21 | Cet ancien autobus Renault TN 4 H « Paris » de 1937 de la RATP affichait un magnifique état. Estimé entre 40 000 et 80 000 € (les organisateurs ne se sont pas mouillés), il a été adjugé 53 640 € par Artcurial.
22 | Le musée des blindés de Saumur avait apporté ce char AMX 10 PAC exposé en extérieur et équipé d’un canon de 90 mm. Ce modèle sera notamment vendu à Singapour et à l’Indonésie.