• À sauver
Jean-François Girin de Briançon (Hautes-Alpes) a repéré ce camion Unic P 12 A 200 en châssis-cabine avec grue appartenant à une entreprise de charpentes de Gap (même département). Le propriétaire est disposé à le céder à un petit prix à un collectionneur. Sa cabine est bien attaquée par la corrosion mais, en principe, il est tournant. Pour tout renseignement, Jean-François peut être joint au 06 70 06 46 19. Comme son type l’indique, le P 12 A 200 est un porteur moyen-courrier équipé du moteur six cylindres M 42 S de 8,075 litres et 200 chevaux assorti de la boîte Unic à huit rapports avec relais médiateur à commande pneumatique. Réceptionné en juin 1970 à 17,5 tonnes de PTC, ce modèle qui fait partie de la nouvelle gamme dotée de la cabine basculante d’origine Fiat s’intègre entre le P 12 A 6 de même PTC à moteur OM CP3 de 160 chevaux et le P 200 A2 de 19 tonnes et 200 chevaux.

• Disparu
Il y a déjà des années que Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) a immortalisé cet Unic 2764 alors qu’il était garé en bordure de route à Malataverne (même département). Depuis, le véhicule a disparu. Peut-être a-t-il été envoyé en Afrique, même si le modèle est nettement moins apprécié là-bas que les Berliet GBH, principalement du fait de son moteur V8 M 62 S de 270 chevaux, moins fiable et plus complexe. Présenté en juin 1971, le 2764 fera malgré tout une honnête carrière en France, avec plus de 2 500 exemplaires livrés, le plus gros client étant sans conteste la Routière Colas. Doté de la boîte Unic à huit rapports avec relais pneumatique, le 2764 remplace le P 270 CH 6 x 4 dont il se distingue par son tandem arrière OM avec réducteurs dans les moyeux et sa suspension cantilever à balancier. L’exemplaire photographié par Fabrice avait été racheté en octobre 1991 par l’entreprise de TP Marcel Ayme, établie dans la Drôme.

• Donne-moi un abri hydrofuge
C’est également à Fabrice que l’on doit ce cliché d’un pauvre petit camion Peugeot DMAH, pris à Cléon-d’Andran (Drôme) en juillet 1994. Déjà à l’époque, il affichait un état plutôt décrépit, même s’il était abrité sous un hangar agricole. Il avait perdu sa calandre et ses roues jumelées extérieures arrière mais arborait encore sa réimmatriculation de mai 1950 et le nom de son précédent propriétaire, les établissements Froment dont ne savons pas plus. Présenté en 1947, le DMAH succède au DMA apparu en 1940 dont il se différencie par son freinage hydraulique et ses portières avec un léger embouti. Concurrent du Citroën Type 23, il affiche une charge utile de 2 tonnes pour un PTC de 4 tonnes et bénéficie du quatre cylindres à essence dérivé de celui de la 402 B, un THU 3 de 2 142 cm3 développant 50 chevaux à 3 000 tr/mn. Joli petit camion, le DMAH sortira des usines Peugeot à environ 19 000 exemplaires d’octobre 1946 à juillet 1948.

• De la grume dans son jus
C’était en août 2006. Christophe Equy du Cannet (Alpes-Maritimes) s’est arrêté au bord de la RN 202, entre Moriez et Barême (Alpes-de-Haute-Provence), pour immortaliser ce Berliet GLR 160 de 1970 environ. Réimmatriculé en décembre 1984 par un exploitant forestier des Alpes-de-Haute-Provence, ce camion équipé d’un plateau grumier avec grue arrière à grappin a certainement dû appartenir à une scierie dans sa première vie. Christophe a de nouveau aperçu ce camion en 2017 à Tartonne (commune non loin de Barême), garé contre une haie d’arbres. Peut-être est-il parti pour l’Afrique depuis. Introduit au Salon 1968, le GLR 160 est une nouvelle version du GLR 8 RM3 de 18 tonnes totales équipée du moteur cinq cylindres MDU 46 M3 retravaillé au niveau de l’admission pour développer 12 chevaux de plus à 162 chevaux. Son succès commercial sera phénoménal et sa carrière ne s’arrêtera qu’en 1979.

• En fin de carrière
C’est également Christophe Equy qui a photographié ce Citroën 23 RU en avril 2011 chez un agriculteur d’Andon (Alpes-Maritimes), dans l’arrière-pays grassois, qui possède aussi une pelle Poclain 160 CK dont nous avons déjà publié la photo. Ce véhicule de la fin des années cinquante qui semblait être arrivé au bout de sa route était équipé d’une benne transporteur Fernand Genève (le modèle proposé de série) ; il avait été débarrassé de la plupart de ses roues. Peut-être son moteur quatre cylindres à essence de 1 911 cm3 et 50 chevaux était-il encore tournant…

• Petit N
Continuons avec Christophe qui a surpris ce Volvo N 7.20 de 19 tonnes de PTC à Lourmarin (Vaucluse) en mars 2012. Au moment où ce cliché a été pris, ce camion était au chargement par un tractopelle JCB. Le patron, au volant du tractopelle, a précisé à Christophe qu’il allait le vendre pour acheter un véhicule plus récent. Équipé d’une benne Marrel et réimmatriculé en novembre 2011, il avait encore l’air très propre. Nettement moins courant que son frère le N 10, le N 7 fait partie, avec ce dernier et le N 12, de la nouvelle gamme à capot présentée en 1973 et qui remplace le N 88. Il est équipé d’un six cylindres turbo TD 70 A de 6,7 litres développant 210 chevaux associé à une boîte R 51 à 2 x 4 rapports.

• Ex-Latil
Jean-Guy Thérond de Nîmes (Gard) nous a envoyé ce cliché en restant malheureusement très laconique concernant le lieu de prise de vue. On sait simplement que ce tracteur Saviem-LRS a été photographié en Lozère en août 2013. Il semble que l’on ait affaire à un H14 TL12R, successeur du fameux H14 TL10, joliment équipé d’une cabine fermée d’origine. Réceptionné en janvier 1957, le TL12R sera produit à plus de 900 exemplaires. Il conserve le moteur quatre cylindres H14 de 5,569 litres et 85 chevaux du TL10. Il ne s’en distingue que par ses valeurs de PTC (5 tonnes) et de PTR (24 tonnes) augmentées. La marque Saviem-LRS remplace la marque Latil sur le fronton des calandres avant d’être supplantée à son tour par les lettres Saviem… et de revenir à la marque Latil à la cession de l’activité de tracteurs forestiers et dérivés par Saviem à Creusot Loire en 1963…

• Made in Portes-les-Valence
Photographié lui aussi par Jean-Guy Thérond, ce camion est nettement plus récent puisque sa mise en circulation remonte aux années quatre-vingt-dix, probablement à 1993. Il s’agit d’un Thomas Alpiroute modèle AR 19.30 de 19 tonnes de PTC, fabriqué à Portes-les-Valence (Drôme) et animé par un six cylindres turbo intercooler Renault MIDR 06.20.45 D3 de 9,8 litres développant 302 chevaux CEE à 2 100 tr/mn. La boîte de vitesses est une ZF S 6.85 à six rapports doublés par la boîte de transfert. La cabine est celle des Renault Maxter contemporains. Doté de sorties hydrauliques et d’une plaque avant universelle, le véhicule a clairement été utilisé comme chasse-neige. Il présente la particularité d’être équipé d’une monte en pneumatiques simples. Acquis d’occasion par une entreprise du Gard en juillet 2013, il provient visiblement d’une DDE des environs.

Classique des montagnes
C’est dans la cour d’un garage de Murat (Cantal), concessionnaire Isuzu, que Jean-Pierre Brassler a remarqué en août dernier ce Berliet L 64.8 M3 4 x 4 bien conservé équipé d’une benne entrepreneur Decauville et d’une étrave. Ce classique des départements alpins est chaussé de pneus simples à l’arrière mais, comme ce sont a priori des 9.00 x 20, il y a des chances pour que ses jumelés extérieurs aient été démontés. Rémmatriculé dans l’Ain en novembre 1979, ce camion a probablement été livré neuf à une DDE, celles de l’Isère ou de la Savoie étant les plus probables. Réceptionné dès décembre 1965, le L 64.8 M3 4 x 4 succède au L 64.8 doté de la cabine M2, avec un PTC augmenté de 500 kg à 12,5 tonnes. Le moteur est le même, c’est un cinq cylindres M 520 de 7,9 litres et 150 puis 162 chevaux. Quant à la boîte, c’est une Berliet FBVB 8 à cinq rapports, une ZF AK 6.70/2 étant proposée en option, puis une Berliet BZ 2 LZ à six rapports fabriquée sous licence ZF, laquelle doit équiper le véhicule photographié par Jean-Pierre. 907 exemplaires de L 64.8 M3 4 x 4 sortiront de l’usine de Bourg.

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