• À sauver
Un lecteur qui nous a envoyé ses vœux pour 2022 a joint ce cliché avec le commentaire « rien de tel qu’une belle épave d’Unic en attente de sauvetage pour bien commencer l’année ! » Surpris sur la commune d’Oyé (Saône-et-Loire, rien à voir avec la chanson d’Antoine), ce camion est un modèle à moteur six cylindres mais la calandre n’est pas visible. Parions pour un ZU 121 Izoard de 1959 environ. Équipé en tribenne, ce camion a déjà pas mal souffert et il a perdu au moins une baie de pare-brise. Affichant un PTC de 19 tonnes, le ZU 121 sera fabriqué de 1955 à 1959. Son moteur est un ZU 6 RBD de 9,84 litres et 150 chevaux, auquel fait suite une boîte B 178 à 2 x 4 rapports synchronisés avec relais à commande pneumatique. Ce sera un des modèles de ZU les plus diffusés.
• Plus récent
Cet autre Unic est aussi un modèle à capot, mais il est nettement plus récent. Immortalisé à Reims (Marne) par Olivier Boudinot de Laon (Aisne), ce camion carrossé en benne entrepreneur est sans doute possible un 2764 de 26 tonnes de PTC animé par un V8 M 62 S de 270 chevaux SAE associé à une boîte Unic à 2 x 4 rapports. Garé là depuis quelques semaines déjà, il semble promis au chalumeau si l’on en croit le contenu de sa benne, garnie de vieilles ferrailles. Présenté en 1970, le 2764 prend la suite du P 270 CH 6 x 4 dont il se différencie principalement par son tandem arrière OM à réducteurs secondaires dans les moyeux. Grand concurrent des Berliet GBH 12 6 x 4 et GBH 260 6 x 4, du Mercedes L 2624 et des Saviem-MAN 19.215 DH puis 19.230 DH, le 2764 connaîtra une honnête carrière et sera livré en nombre à certains clients dont Colas.
• Avenir incertain
En août 2019, Jacques Ruby de Verneuil-sur-Avre (Eure) a remarqué ce Saviem JM 170 carrossé en fourgon bâché et garé à Brives-Charensac (Haute-Loire). Doté de la cabine 830 « pétrolière », ce camion de 19 tonnes totales dont l’immatriculation n’est hélas pas visible semble afficher un état correct, en dépit des quelques traces de corrosion que l’on aperçoit. Le JM 170 est un des premiers modèles introduits par Saviem à être doté d’un moteur MAN après la signature des premiers accords entre les deux marques en 1964. Le moteur en question est un six cylindres D 0836 HM 8 de 7,03 litres et 165 chevaux, relayé par une boîte Saviem à six rapports. Livrable avec la cabine 830 ou bien sur demande avec la cabine 840 « long courrier » à couchette, le JM 170 sera un modèle à succès. Né en septembre 1964, il sera fabriqué jusqu’en 1968.
• Faux Renault
Certes, ces deux camions photographiés sur le parc des établissements Échinard & Faure de Saint-Vallier (Drôme) par Éric Boucourt de La Garenne-Colombes (Hauts-de- Seine) sont dotés d’une cabine KB 2400 et de ponts Renault mais ce sont en réalité des Thomas fabriqués à Portes-lès-Valence (Drôme), en l’occurrence des Alpiroute 310 4 x 4 probablement équipés en tribenne. Ces deux camions réimmatriculés en 2000 ont été livrés neufs vers 1980 à une DDE de la région Rhône-Alpes avant d’être rachetés pour une deuxième carrière par la société Dumont clean services de Revel-Tourdan (Isère). Ils sont animés par le six cylindres intercooler des R 310, un MIDR 06.35.40 de 307 chevaux DIN. Leur boîte est une ZF 5 S 110 GPA à 2 x 4 rapports + une rampante. À une époque où Renault ne compte guère qu’un modèle 4 x 4 de 19 tonnes dans sa gamme, le GLR 230 4 x 4, l’Alpiroute 4 x 4 sera vendu à quelques dizaines d’exemplaires, principalement aux DDE et aux sapeurs-pompiers.
• Volswagen-Man
En 1980, après la fusion Berliet- Saviem au sein de Renault VI, les accords avec MAN sont dénoncés. Le constructeur allemand devient donc libre de diffuser lui-même ses véhicules en France. Dans un premier temps, la gamme disponible commence à 12 tonnes de PTC mais, dès le Salon 1980, une nouvelle gamme de petits tonnages, les MT, étudiée conjointement avec Volkswagen, est diffusée en France par Volkswagen. Ces camions de 6 à 9 tonnes de PTC disposent de châssis et d’essieux avant spécifiques signés MAN, tout comme les moteurs, un quatre cylindres et un six cylindres. Les boîtes et les ponts arrière sont des Volkswagen. Après la création de MAN France, la commercialisation de ces camions sera reprise par MAN. Éric Boucourt a déniché ce modèle 8.136 F de 8 tonnes de PTC, toujours sur le parc d’Échinard & Faure. Le moteur de ce camion réimmatriculé en juillet 1997 est un six cylindres atmosphérique D 0226 MF de 5,687 litres développant 136 chevaux DIN à 3 250 tr/mn. La boîte est une Volkswagen à cinq rapports. La gamme MT, ainsi baptisée parce que sa cabine est dérivée de celle du Volkswagen LT, connaîtra une riche descendance.
• Classique orange
C’est un classique des directions départementales de l’équipement que Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) a immortalisé il y a peu à Burzet (Ardèche). Il s’agit d’un Berliet 770 KB de 10,990 tonnes de PTC carrossé en tribenne. Réimmatriculé en février 1989 après sa réforme, ce camion de 1977 environ est propulsé par un quatre cylindres MD 04.20.30 B de 5,88 litres et 135 chevaux SAE auquel fait suite une boîte ZF S 5.35 à cinq rapports synchronisés. Introduit dès décembre 1972, le 770 KB succède au 770 K dont il reprend globalement la mécanique, avec un certain nombre d’améliorations, à commencer par sa cabine KB 2200 basculante. Leader du marché français durant des années au côté du Saviem JP 11, de l’Unic P 8 RA et du Mercedes 1013, il sera fabriqué à près de 7 000 exemplaires jusqu’en 1979.
• Semi rétro
Une fois n’est pas coutume, voici une semi-remorque photographiée par Jacques Ruby de Verneuil-sur-Avre (Eure) en août 2019 à Ambert (Puy-de-Dôme). Il s’agit d’une semi porte-engin Felbacq SRA 350 affichant un PTC de 43,2 tonnes. Fabriquée à Saint-Just-en-Chaussée (Oise) en mars 1964, elle dispose de deux essieux arrière jumelés et de rampes. Peut-être intéressera-t-elle un collectionneur…
• Défunt
Parmi les photos récemment envoyées par Dominique Viault de Poitiers (Vienne) figure celle-ci qui révèle un Ford SAF photographié semble-t-il dans l’Ain et visiblement garé au côté d’un Berliet GBO, mais c’était en avril 1998… Autant dire qu’il y a peu de chances que ce véhicule existe encore aujourd’hui. C’était un F 598 T carrossé en plateau à ridelles bois et qui semblait encore restaurable en dépit d’une corrosion alors superficielle. Réceptionné en avril 1946 à 6,13 tonnes de PTC, le modèle commence cependant à être livré dès le début de l’année. Son moteur est le célèbre V8 latéral à essence de 3,921 litres développant 100 chevaux à 3 800 tr/mn. Le F 598 T est fabriqué dans l’usine Ford de Poissy (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines).
• Déjà menacé
En juillet 1994, Fabrice Bettembourg a photographié ce Citroën 23 RU sur un terrain de sa commune de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme). Réimmatriculé en décembre 1990, ce camion datant du début des années soixante paraissait déjà avoir été arrêté depuis peu. Équipé de la benne transporteur Genève proposée de série, il arborait déjà les stigmates d’une longue utilisation sans concession. Son propriétaire l’avait rééquipé d’un rétroviseur presque aussi gros que le pare-brise ! Le moteur de ce véhicule encore doté de la cabine normale ferrée par la Carrosserie de Levallois était bien sûr le quatre cylindres maison de 1,911 litres et 50 chevaux
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