1 | Le Jaguar est entré en service en 2022. Il est présenté ici avec le nouveau camouflage camtac réalisé à partir de triangles verts (camouflage tactique européen dans ce cas). Servi par trois hommes, ce nouveau blindé est armé principalement d’un canon de 40 mm à munitions télescopées. Il dispose également d’un tourelleau armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm téléopérée et de quatre missiles de moyenne portée, dont deux sont prêts au tir.
Les professionnels du secteur de la défense et de la sécurité se sont donné rendez-vous à Eurosatory, un salon qui a eu lieu du 17 au 21 juin 2024 au parc des expositions de Paris Nord Villepinte.
Le salon a ouvert dès le dimanche avec une présentation à la presse de quelques-uns des matériels. Plusieurs tableaux se sont succédés, dont l’armée française, quelques matériels français et étrangers, la BRI, le Raid et la gendarmerie.
62 000 visiteurs ont arpenté les allées du salon où l’on pouvait se renseigner sur tous les véhicules présentés, les drones ou les équipements de sécurité. L’exposition comprenait une partie présentée dans les halls et une autre en extérieur. Ce petit reportage concentre quelques-uns des matériels terrestres les plus représentatifs.
2 | Les unités aéroportées disposent depuis peu de temps d’un nouveau véhicule construit chez Unac. Le modèle adopté, appelé Rider, a été commandé à 300 exemplaires. Il est animé par un moteur quatre cylindres Caterpillar C2.2 turbo Tier 3A de 2,2 litres développant 60 chevaux à 2 800 tr/mn. Il peut tracter une remorque de 250 kg de nouvelle génération fabriquée elle aussi chez Unac (modèle fardier) ou bien, comme ici, un mortier MO 120 RT. Cette pièce, servie par six hommes, a une portée de 8 à 15 km en fonction des obus envoyés, dont la gamme est très large. Habituellement, la cadence est de six coups par minute, mais elle peut selon les circonstances monter jusqu’à 20 coups. Un des gros avantages de cette pièce est le temps très court pour la mise en batterie, à peine deux minutes.
3 | Nexter présentait une évolution du Caesar, avant le nouveau camion prévu dans les mois à venir. Quelques différences de détail sont visibles, en particulier des équipements sur le côté droit du canon. La mise en batterie de ce dernier est très rapide et la simulation d’un tir suivi du déplacement de la pièce n’a pris que quelques minutes. Dans la réalité, entre le moment où le véhicule est stoppé, la pièce mise en batterie, le tir d’une salve de six coups et le départ du véhicule, à peine trois minutes se sont écoulées, ce qui rend quasi impossibles les tirs de contre-batterie.
4 | Nouvellement entré au sein de l’armée de terre, le VAB Arlad (adaptation réactive à la lutte anti-drone) était présenté pour la première fois au public. Ce véhicule de l’avant blindé est équipé d’un radar de détection Flir Systems et armé d’une mitrailleuse de 12,7 mm ou d’un lance-grenade de 40 mm associé au radar de tir. La munition est censée exploser à peu de distance du drone cible alors en approche. 12 exemplaires doivent être en dotation dans les régiments d’artillerie. Celui-ci venait du 68e régiment d’artillerie d’Afrique basé à la Valbonne (Ain).
5 | Une nouvelle version du Griffon était aussi présentée. Il s’agit de la version Génie. Peu de choses diffèrent extérieurement d’un modèle à l’autre, ici seul un casier de rangement sur le toit du véhicule permet la distinction. Une équipe de démineurs y avait pris place lors de la présentation dynamique, laquelle a fait évoluer un petit robot spécialisé téléguidé.
6 | La BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de la préfecture de police de Paris s’est dotée de plusieurs Panhard PVP spécialement aménagés pour ses besoins spécifiques.
7 | Sorti des ateliers d’Essonne sécurité, le véhicule blindé Centurion, établi sur le châssis d’un Renault D 14 4 x 4 P, participait à la démonstration dynamique. Le Raid simulait une intervention suite à une prise d’otages lors des Jeux olympiques.
8 | Quelques matériels étrangers ont aussi fait partie de la présentation au public, tel ce véhicule chenillé blindé Bronco de troisième génération. Étudié pour remplacer un modèle similaire dans l’armée singapourienne, il est constitué de deux parties, chacune ayant un train chenillé moteur. Il est animé par un moteur Mercedes-MTU TD 106 de 325 chevaux. Ce nouveau bloc est un peu moins puissant que le précédent mais il dispose d’un meilleur couple et sa consommation est moindre. Plus léger et plus compact, il est installé à l’arrière de la partie avant, derrière le poste de conduite.
9 | Le Fortress Mk II d’Arquus est ici en situation pour une décontamination NBC. Le camion est passé sous un jet haute pression. Le Mk II est un véhicule blindé de transport de troupes, une évolution du Bastion fabriqué auparavant chez Acmat. Modifié afin de répondre aux nouvelles menaces, il est animé par un six cylindres de 7 litres développant 340 chevaux.
10 | Sides présentait un camion Renault D 14 4 x 4 P avec équipement en camion-citerne feux de forêt moyen haute pression (CCFM-HP). En démonstration, il a éteint un feu de buisson grâce à son canon à eau projetant du liquide à plusieurs dizaines de mètres. En cas de nécessité, le véhicule peut s’auto-protéger par l’intermédiaire de plusieurs orifices diffusant de l’eau sous forme de brouillard. Il est doté d’une pompe Sides SB 15-2000, ainsi que d’une pompe indépendante haute pression délivrant 400 l/mn sous 40 bar et permettant des interventions à flanc de montagne.
11 | Le Raid venait de recevoir son nouveau véhicule blindé d’assaut, d’origine canadienne, le Cambli Blackwolf. La firme communique peu sur les aspects techniques de ses modèles, on sait toutefois que celui-ci est établi sur une base de pick-up Ford type F 550/600. Le véhicule existe avec et sans la passerelle d’assaut au sein de l’unité, un exemplaire classique étant exposé sur le stand de cette dernière à l’intérieur du hall.
12 | Le nouveau véhicule des gendarmes mobiles a lui aussi participé aux présentations dynamiques. À l’avant, une lame sert de pare-chocs ; elle peut être abaissée au ras du sol. Dénommé Centaure, le véhicule a été commandé à 90 exemplaires. 10 gendarmes (dont trois opérateurs) peuvent y prendre place.
13 | Le stand du ministère des armées proposait plusieurs véhicules qui entreront en service prochainement ou bien qui ont récemment intégré les effectifs. Le Serval, petit frère du Griffon, y était exposé en version poste de commandement. Ce véhicule de la classe VBMR-L, pour véhicule blindé multi-rôle léger, est appelé à remplacer, avec le Griffon, tous les VAB en service.
14 | Le SDZ (système de dépollution de zones) est un robot téléopéré permettant la destruction d’objets explosifs. Il est conçu pour résister aux mines antichar et dispose en fonction des missions de divers outils tels que cribleur, tarière ou godet entre autres. L’engin sort des ateliers de Cefa.
15 | Technamm a livré aux forces spéciales une série de modèles Masstech T 6 en configuration « commandos », dénommé VOS (véhicule opérations spéciales). Le véhicule 6 x 6 est basé sur un châssis Toyota Land Cruiser auquel la société a rajouté un essieu moteur. Afin de déplacer le nouveau véhicule plus lourd, la firme a travaillé sur le bloc moteur, le poussant à 210 chevaux. Il est armé de plusieurs mitrailleuses et dispose des équipements nécessaires pour appuyer une reconnaissance approfondie en territoire ennemi.
16 | La BRI avait tenu à exposer sa « vedette », vue à la télévision à la suite des débordements lors des manifestations ayant eu lieu à Paris-la Défense en juin 2023. Ce véhicule Sherpa light portait encore les stigmates de ses interventions. Cette version « sécurité et maintien de l’ordre » permet de déployer une équipe de 10 hommes et de servir de poste de commandement mobile.
17 | Scania avait livré en 2004 une série de camions-citernes tactiques. Quelques-uns ont reçu une cabine blindée fournie par Essonne sécurité mais l’évolution des armements l’a rendue obsolète. Aussi, afin de conserver le potentiel, un nouveau contrat a été signé ; dans le même temps, diverses améliorations ont été apportées au camion, dénommé maintenant C3 P10, pour camion-citerne à cabine protégée de 10 m3.
18 | Sur le stand Magyar se trouvait un des derniers camions-citernes livrés au service des énergies opérationnelles de l’armée française, un Renault C 500 6 x 2*4 P de 26 tonnes de PTC à moteur dXI 13 Euro 3. La citerne en acier inoxydable à un seul compartiment affiche une capacité de 15 000 litres. Le véhicule dispose d’une pompe avec distribution mesurée et enrouleur.
19 | Célèbre depuis plusieurs mois de par son utilisation par l’armée ukrainienne, le M142 high mobility artillery rocket system (Himars) était exposé sur le stand de l’armée des États-Unis. C’est un lance-roquettes multiples, monté sur un camion de la gamme medium tactical véhicle MTV, une série de camions de la classe 5 tonnes de charge utile dérivée d’un véhicule du constructeur autrichien Steyr. Il transporte et tire selon la formule « tire et oublie » six missiles sol-sol, ayant une portée comprise entre 80 et 150 km.
20 | Tatra présentait un camion particulièrement imposant, un porteur 10 x 10 toutes roues directrices avec équipement de travures de pont Leguan développé par KNDS. Il existe en deux variantes, avec deux travures de 14 m ou comme ici avec une seule de 26 m. La cabine blindée répond à la norme Stanag 3e niveau. Le véhicule est animé par un moteur développant 462 chevaux. Ses dimensions sont imposantes avec 16,70 m de long pour 4 m de large et de hauteur. Huit minutes sont nécessaires pour déployer le pont de 26 m et seulement quatre pour celui de 14 m.
21 | Scania présentait un prototype, celui qui devrait équiper les commandos. Ce poids lourd a été élaboré en collaboration avec l’armée afin de répondre au plus près au cahier des charges établi. Afin de minimiser les coûts et de réduire les délais de fabrication, un maximum de pièces d’origine civile doit être utilisé. Le VRP (véhicule de ravitaillement dans la profondeur) est un camion 4 x 4 doté d’un moteur de 460 chevaux. Affichant un PTAC de 14,5 tonnes et une charge utile de 4 tonnes, il aura pour mission de ravitailler en carburant et en munitions les véhicules des commandos.
22 | Si Renault Trucks Defense a été intégré à Arquus, la firme continue à proposer des camions militarisés, tel ce modèle D 16 4 x 4 P, ici en version cargo bâchée pour le transport de logistique ou de soldats. Il s’agit d’un camion tous-chemins 4 x 4 permanent, ici équipé du système de gonflage automatique des pneus. Le châssis peut recevoir divers équipements comme une citerne ou un shelter. Son moteur développe 280 chevaux avec un couple maximal de 1 050 Nm à 1 100 tr/mn.
23 | Soframe présentait plusieurs véhicules adoptés dans différentes armées. Voici le nouveau dépanneur lourd en service dans l’armée belge, le PRV. Établi sur un châssis Mercedes Arocs 8 x 8, le concept HRV (heavy recovery vehicle, d’après la dénomination Soframe) doit à la fois dépanner, tracter et évacuer un véhicule lourd. Il peut tracter un véhicule pesant jusqu’à 44 tonnes et lever, grâce à sa grue, une charge de 32 tonnes. L’armée belge en a commandé en tout 28 exemplaires répartis en deux types : 15 CRV (combat recovery vehicle, soit en français véhicule de récupération de combat) et 13 PRV (protected recovery vehicle, soit véhicule de dépannage protégé). La différence entre les deux camions se situe au niveau des équipements. Le PRV dispose d’une grue de manutention et du bras de traction alors que le CRV n’a que le bras.