1 | Les transports Gabriel Fau d’Aurillac (Cantal) disposaient d’une flotte presque entièrement composée de Saviem, dont ce JL 29 carrossé en fourgon intégral par Tual & Gourmelen et animé par un six cylindres Fulgur de 150 chevaux.
Comme nous l’avions évoqué il y a quelque temps, Jean Testu nous a quittés en novembre dernier. Ses deux chantiers de Coren-les-Eaux (Cantal) sont donc voués à disparaître. Ses enfants et son neveu ont pris les choses en mains…
Jean avait son caractère. Il était aimable et attachant mais les prix qu’il annonçait pour des véhicules entiers étaient hélas prohibitifs car Jean préférait vendre ses camions en pièces. Et des camions, il y en a toujours. Exposés depuis parfois des dizaines d’années aux intempéries, ils ont souffert et certains ne sont plus récupérables en tant que véhicules de collection.
Néanmoins, il faut penser aux banques de pièces qu’ils représentent. Il fut un temps où trouver une aile, un phare, des pièces d’accastillage de cabine, a fortiori un moteur ou un arbre de roue ne posait pas de problème particulier, les épaves étant encore très nombreuses. Ce n’est plus le cas aujourd’hui du fait de la disparition de la plus grande partie de ces dernières. Et le phénomène devrait s’accentuer encore avec la tendance actuelle des communes et Dreal à contraindre tous les propriétaires à évacuer leurs véhicules stockés (qu’il s’agisse ou non d’épaves d’ailleurs).
Aussi, si vous êtes collectionneur, nous ne pouvons que vous conseiller de prendre contact avec la famille de Jean si certaines pièces vous intéressent (la plupart des véhicules disposent de leur carte grise). Chacun pense généralement : « je n’en ai pas besoin pour le moment » mais, lorsque la casse ou le problème mécanique survient, il est souvent trop tard et la pensée est alors plutôt : « si j’avais su… ». Nous avons déjà abordé en détails les véhicules présents sur les chantiers de Jean Testu dans le no 245 de Charge Utile. Nous en publions ici un résumé avec des photos prises en octobre dernier.
Parmi la foule de véhicules garés sur les sites figurent également des Bedford KF 5, Berliet 380 K, 560 K, GAK 70, GBK 75, GCK 8 R, Stradair 20, TR 250, GR 205, plusieurs TR 280, un TR 300 transformé en porteur, des GLR 8 M, GLR 160 MC, GLM 10 a, GLM 10 M3, Citroën 23.50, 23 RU, 47 DI, 55 U, 350 essence, Saviem JL 29, JL 20, JM 170, JM 240 T, SB 2 MB 35, SG 4, SM 280 T, Unic ZU 121, Magirus-Deutz 232 D 19 FS, etc.
Fabienne Testu Tél. 06 77 99 74 87.
2 | Un Berliet GLB ? Non, un camion réalisé sur un châssis d’autocar PLB 6 b avec une cabine de GLB. Le moteur est un quatre cylindres MDX de 6,3 litres et 100 chevaux, celui du camion GLC 6.
3 | Équipé d’un plateau avec avancée sur cabine, ce Berliet GLM 10 M2 de 19 tonnes totales a appartenu aux transports Nicolas de Brioude. Il est doté de la cabine Tropic optionnelle.
4 | Ce Berliet TAK 205 C de 25,5 tonnes de PTR dispose encore de sa mécanique, laquelle se compose d’un six cylindres M 620 Z de 9,5 litres et 195 chevaux et d’une boîte Berliet BDSL à 11 rapports synchronisés avec médiateur. Attention, ses roues arrière ont été démontées.
5 | Ce véhicule est un porteur GR 12 de première génération transformé en tracteur avec l’ancien pare-chocs. Sa calandre a été prélevée mais il est quasi complet et sa tôlerie n’est peut-être pas aussi abîmée que cela.
6 | Ce porteur dont la cabine Relaxe est malheureusement très abîmée est un monument. C’est un Berliet GPR 250 6 x 2 à caisse fourgon, moteur six cylindres de 250 chevaux et boîte ZF AK 6.80 avec médiateur GV 80. Jean Testu s’en est servi durant des années pour faire du transport.
7 | Les deux chantiers renferment plusieurs Berliet TR dans des états divers. Celui-ci est un TR 305 à moteur six cylindres intercooler MDR 06.35.40 de 300 chevaux DIN. Hormis sa calandre et son pare-chocs, tout le reste semble encore présent.
8 | Cet autre tracteur est un TR 350 chaussé en 12.00 x 20. Son moteur a déjà été prélevé mais la tôlerie de sa cabine est encore dans un état décent.
9 | Des épaves de Bernard, il n’en reste plus guère en France. Celui-ci est un TD 180.35 à cabine profonde Pelpel no 3 et moteur six cylindres de 185 chevaux. S’il a perdu sa calandre, il reste nombre de pièces à récupérer sur le véhicule.
10 | Ce Bernard à cabine avancée est un 4 RA 150 à cabine avancée Pelpel et moteur six cylindres de 150 chevaux. Il s’agit du premier exemplaire sorti d’usine de ce modèle et c’est même l’exemplaire de réception par type !
11 | Sur le second chantier, on croise encore les deux célèbres Bernard 6 x 2 de transport de paille. Le premier, qui travaillait à l’approvisionnement du cirque Pinder, est un 6 RA 150 à moteur de 165 chevaux et cabine Pelpel no 1.
12 | Le deuxième est quant à lui un splendide 6 RA 150 équipé de la cabine Pelpel Télévision. Quel magnifique camion ce serait une fois restauré ! Le site recèle un autre exemplaire du même type, mais avec une cabine Télévision signée Guilloré.
13 | Ce porteur Bernard appartient à la dernière génération des véhicules construits à Arcueil. C’est un 19 DA 211, c’est-à-dire un porteur à châssis droit animé par un six cylindres Mack de 214 chevaux et équipé de la dernière cabine avancée réalisée par Pelpel. Ce camion a été livré neuf aux transports Borca de Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise).
14 | Très abîmé par la rouille, ce tracteur est l’ultime survivant de son espèce. C’est un Saviem JL 20 CT de présérie, c’est-à-dire un Somua JL 19 CT équipé d’une face avant de JL 20 dont les ailes sont encore rondes et dont les roues sont encore celles du JL 19. Ce véhicule a appartenu aux transports Ladoux d’Aurillac.
15 | Ce Saviem caché par la végétation est un JM 200.2 carrossé en tribenne par La Lilloise. Son moteur est le nouveau six cylindres MAN D 2156 HM5F de 10,35 litres et 200 chevaux SAE.
16 | Monument encore que ce Somua JL 19 LA de 1956 carrossé en fourgon intégral. Il dispose encore de son six cylindres D 615 H de 150 chevaux. Attaqué par la corrosion, il est cependant encore récupérable. Qui le sauvera ?
17 | Ces deux camions Unic d’apparence identique appartiennent cependant à des générations différentes. Celui du premier plan et un MZ 67 Puymorens à moteur cinq cylindres MZ 52 de 135 chevaux, l’autre un P 11.6 Vercors de 15,99 tonnes de PTC à moteur OM CP3 de 160 chevaux.
18 | Ce camion Fiat 645 N1 de 8,9 tonnes de PTC est complet y compris sa bâche. Il paraît encore sauvable.
19 | Autrefois propriété d’un trans-porteur de Saint-Chamond (Loire), ce tracteur Henschel F 221 SB 6 x 4 de 1968 est encore complet mais sa tôlerie est très attaquée.
20 | Les chantiers de Jean Testu recèlent pas moins de trois tracteurs Mack R 609 T à cabine Pelpel no 3, tous ayant appartenu aux célèbres transports Borca de Cormeilles-en-Parisis. De quoi en refaire un. Nous nous prenons à rêver d’un tel véhicule, restauré aux couleurs de l’entreprise et attelé avec la semi fourgon Fruehauf en inox très américaine garée sur le chantier du bas, elle aussi en provenance de chez Borca…
21 | Ils sont toujours là, les deux OM 80 G 8 x 4 Titano équipés en benne entrepreneur. Ces camions en provenance de la région parisienne ont ensuite été rachetés par un entrepreneur du Cantal. Avec les deux, avec pas mal de travail, on pourrait en refaire un. Ce modèle est une rareté, même en Italie. En France, aucun Titano n’a été restauré à ce jour à notre connaissance.
22 | Seul véhicule d’incendie présent sur les deux sites, ce fourgon d’incendie normalisé est un Laffly, probablement un B 163 à moteur six cylindres à essence Delahaye.
23 | Très courants chez les transporteurs à l’époque, les autocars Berliet PLB sont aujourd’hui des raretés. Très peu ont été restaurés, surtout avec la carrosserie de série. Ce PLB 8 b à moteur cinq cylindres est donc de premier intérêt mais sa carrosserie a énormément souffert de la corrosion.