La crise actuelle qui touche le monde agricole nous donne l’occasion de revenir sur la transition énergétique et les énergies de substitution. Les contraintes imposées par l’Union européenne conduisent inévitablement les constructeurs à ne privilégier qu’une seule solution, celle de l’électrique. Or, il existe un certain nombre de véhicules pour lesquels l’électricité est inadaptée. On pourrait citer les véhicules d’incendie, les véhicules militaires et la plupart des engins de travaux publics, mais les tracteurs agricoles sont aussi de ceux-là.

En effet, ces derniers ont besoin d’une puissance importante et constante pour évoluer en terrain meuble et entraîner des outils souvent énergivores. Se pose donc un problème d’autonomie. En saison, et notamment au moment des moissons ou des récoltes, on est parfois près d’une utilisation 24 h/24. Se pose donc un problème de recharge. Mais surtout, le poids des tracteurs agricoles se doit d’être contenu pour garantir une puissance de traction tout en évitant le tassement des sols, d’où le recours à des pneumatiques de grandes dimensions pour répartir la pression. On voit mal comment ces engins pourraient embarquer deux ou trois tonnes de batteries.

Enfin, la plupart des petits exploitants agricoles sont déjà étranglés par les investissements en matériels. On ne peut dans ce contexte leur imposer l’achat de tracteurs deux ou trois fois plus coûteux. Peut-être l’Union européenne autorisera-t-elle le recours à des moteurs thermiques pour certaines utilisations pour peu qu’ils consomment des carburants renouvelables tels le gaz ou les diesels de synthèse. Mais quel constructeur acceptera de développer de nouveaux moteurs pour des emplois condamnés à demeurer marginaux ?

Bonne lecture.

Jean-François COLOMBET

 

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