Bonjour Monsieur Colombet, permettez-moi d’abord de vous présenter mes meilleurs vœux pour 2024, à vous et votre famille bien sûr, mais aussi au rédacteur en chef de cette remarquable revue que je lis assidûment depuis… trop longtemps ! Cela doit bien faire 30 ans que vous arrivez à maintenir le niveau de cette publication où se nichent très peu d’erreurs, et dont le contenu apporte toujours de nouvelles connaissances. Chapeau !
J’ai été surpris d’apprendre que seuls deux porteurs Unic Sahara avaient été construits. Car j’en croisais régulièrement un sur Alger en 1972-1973, le plus souvent du côté de Lafarge ou d’Hussein-Dey. Ce véhicule fraîchement repeint, équipé d’un plateau typique des lieux avec ridelles tubulaires dans le haut et tourets de brêlage (peut-être réalisé par Hanssens ou par cette maison au nom arabe que j’ai oublié, mais en tout cas semblable à celui de la page 63 du hors-série, c’est probablement lui…) semblait sortir d’usine, et je n’aurais jamais imaginé qu’il y en avait eu si peu et que son taux de survie était de 50 %, en un temps où ses frères à cabine Étrave avaient quasiment déserté le pavé.
Certes, je savais par le chef d’atelier du parc SNTV ex-Mory de Birmandreis que cette marque n’était guère appréciée — chose du reste démentie dans vos différents hors-série —, à cause d’un nom dégradant (ils prononçaient « Inic ») mais surtout d’une propension à la fragilité et à couler des bielles, paraît-il, mais je crois que la disparition quasi-totale de ces camions venait surtout de la difficulté de leur trouver des pièces, au contraire des Berliet soutenus par la Sonacome. Il faut en effet se rappeler que les transporteurs locaux pouvaient à l’époque acquérir seulement un 3,5 tonnes — un GAK 30 ou plus rarement un SG 5 —, ce qui les incitait à prolonger le service des engins amenés « du temps de la France ». Je ne sais pas comment faisait le propriétaire de ce Sahara, mais chapeau à lui ! C’était sûrement plus difficile pour lui que pour l’exploitant d’un GLM ou d’un GLR… J’ai par ailleurs relevé une petite inexactitude à propos du Kenworth 953 dans le no 370. Non, ce véhicule n’a pas été mis en production en 1982, mais bien plus tôt. Je ne sais si la date de 1957 avancée par Wikipedia est exacte, mais je peux vous affirmer que la Sonatrach en possédait déjà pas mal au début des années soixante-dix, que ce soit en « normal » de 335 chevaux ou en « Super » aftercooled de 380 chevaux, les deux avec moteur Cummins 855 (NT et NTA). Ceci dit, je vous réitère mes bons vœux et vous souhaite tout le succès possible dans cette entreprise qui confine au sacerdoce…
Jean-Paul Carré
Réponse : Quel bonheur que de recevoir des courriels comme celui-là ! Grand merci pour vos louanges mais la qualité de Charge Utile est aussi due pour une bonne part à ses lecteurs et à leurs réactions (comme la vôtre). Concernant les Unic Sahara, j’ai entre-temps trouvé une photo montrant un exemplaire équipé d’une benne entrepreneur Marrel. Avec les deux porteurs plateau à ridelles dont nous possédons les immatriculations et le tracteur sauvegardé par notre ami Jean-Christophe Branthomme, cela ferait donc quatre véhicules… Et concernant le Kenworth 953, vous avez raison, il est présenté en 1958. Parmi les premiers moteurs dont il est équipé figure le six cylindres turbo NTC 350.
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