Le 3 mars dernier, l’Allemagne a dit non au tout électrique imposé par l’Union européenne en lui demandant de présenter une proposition sur la manière dont les carburants de synthèse pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. Enfin une prise de position censée, même si elle est dictée par des considérations économiques, l’Allemagne étant une nation forte en matière d’automobiles ! Il n’est pas ici question de nier les avantages de la propulsion électrique dans certains cas, notamment en circulation urbaine, mais l’imposer à la totalité des véhicules comme seule solution à la décarbonation est un non-sens.

L’avenir sera multiple et verra se côtoyer véhicules électriques, véhicules alimentés au gaz naturel (vert), véhicules à pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène… et véhicules à moteurs thermiques alimentés avec des carburants de synthèse tels le B 100 et le XTL, lesquels affichent souvent des bilans carbone globaux (du puits à la roue) meilleurs que l’électricité. Et avec une kyrielle d’avantages : pouvoir fonctionner avec un moteur diesel classique, donc quasiment sans augmentation du prix du véhicule, ne pas bouleverser notre économie alors que l’adoption exclusive de l’électricité comme source d’énergie devrait provoquer la perte de plusieurs centaines de milliers d’emplois chez les constructeurs et dans les garages et aussi permettre de conserver le savoir-faire accumulé par la France en matière de moteurs thermiques et que nous sommes en train de perdre, les constructeurs français n’investissant plus dans la recherche dans ce domaine voué à s’éteindre dans les années qui viennent…

Et il y aurait certainement un intérêt à connaître l’identité des eurodéputés et lobbies qui, au sein de l’Union européenne, ont insufflé à cette dernière ces choix ineptes et dogmatiques, sans analyse pragmatique des solutions alternatives en matière d’empreinte carbone globale (en prenant en compte l’ensemble de la vie des véhicules depuis leur fabrication) et de conséquences économiques.

Jean-François COLOMBET

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