Bonjour,
Concernant le véhicule illustré sur la photo au centre à gauche de la page 40 du hors-série 106 consacré à Unic, je vous joins un article paru en 1983 dans la revue Les Routiers concernant cet Unic ZU 72 RN de 1954 et son historique.
Bonne lecture.
Bien amicalement.
Gérard Mancel

Le texte de l’article en question est le suivant :
« Un camion-benne Unic de 1954 encore en service. Un jour comme les autres, en janvier, au milieu de la semaine, un matin. Il pleut, il vente, il fait froid. Non loin du siège des Routiers, le boulevard Haussmann est engorgé. La circulation est rétrécie par des travaux (de chauffage urbain). En pleine manœuvre, un camion lève sa benne grise vers le ciel gris. Mais qu’est-ce donc que ce vieux bahut ? Surprise, une vraie pièce de collection. Et même une pièce « Unic » ! Rouletabille se devait de mener l’enquête…
Au volant, M. Raymond Osmont, 58 ans, qui travaille à son compte et se loue avec son camion à une entreprise qui lui en fait la demande pour charrier le sable, le bois, la terre, le ciment, tous les matériaux de construction. Il fait ce métier depuis plus de 30 ans (il a commencé en 1950). Il l’aime. Il l’aime même tellement qu’il ne saurait concevoir de l’exercer sans être amoureux fou de son camion à lui, bien à lui. Un modèle rarissime comme on n’en voit plus guère. C’est un Unic de 1954, un ZU 72 RN. Chapeau bas devant l’ancêtre, monsieur. Et chapeau bas devant le génie car M. Osmont a aussi le génie de la mécanique. Quand il a racheté son Unic pour une bouchée de pain (300 000 de nos centimes d’aujourd’hui)(soit 457 €, NDLR), c’était une ruine. Il a fallu tout refaire : pont, moteur, boîte, la benne et la peinture égale-ment. M. Simon a tout réalisé lui-même dans son petit garage de Champigny. Perceuse, ponceuse, poste de soudure, un vrai virtuose ! Il a même monté un nouveau moteur, un ZU 6 RB1 D1, l’autre étant HS.

« Avant », se souvient M. Simon, « il y avait eu le ZU 70, un camion qui faisait 8 tonnes de charge utile, conduite à droite, une vraie saloperie », nous dit-il dans son langage coloré, « et dont le pont volait en éclats tous les mois. » Le camion se retrouve donc avec un six cylindres d’une puissance de 150 chevaux et une boîte huit vitesses, le tout pour emmener 10 tonnes de charge utile. Pas mal. Et toujours avec vaillance puisque le compteur en est rendu à deux millions de kilomètres. En plus de cela, son propriétaire lui a rajouté une direction assistée. « Auparavant, j’aime mieux vous dire que c’était plutôt coton pour manœuvrer. Maintenant, inversement, j’en ai pris tellement l’habitude que c’est en reprenant le volant de ma Simca 1300 que je trouve ça dur. » Alors, vraiment une pièce de collection ? Une relique ? Plutôt un instrument de travail quotidien soigneusement bichonné. « Cette année pour moi a encore été plutôt bonne, ma seule difficulté quand je trouve des commandes, c’est de ne pas pouvoir travailler toujours en même temps pour plusieurs entreprises mais le principal c’est que mon camion continue à me rendre de bons et loyaux services. Il n’est pas question d’en changer, du moins tant que je trouverai encore des pièces de rechange. Dommage d’ailleurs qu’il n’y ait pas de pièces de rechange pour le bonhomme ! » Un modèle unique, là aussi, et des plus sympathiques…

Réponse : Merci Gérard pour cet article dont nos confrères des Routiers nous ont aimablement autorisés à reproduire le texte.

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