L’équipe de rédaction de Charge Utile Magazine mérite un grand bravo pour la qualité de toutes ses publications depuis de longues années mais, pour son dernier article sur «  les luxueuses caravanes des directeurs de cirques » du n° 347 de janvier 2022, Christian Boner doit être félicité tout particulièrement.

Comme à l’accoutumée, l’article est complet et documenté mais, avec la publication de l’en-semble d’habitation commandé par Roger Spiessert avant que celui-ci ne soit « poliment » remercié par son frère aîné, ce reportage peut être qualifié d’exceptionnel. Jusque-là, ce véhicule était « l’Arlésienne » des convois directoriaux. Jamais vu nulle part, jamais publié, avait-il seule-ment existé ? Ou bien, relevait-il d’une pure légende ? Cet article nous en propose deux vues inédites, excusez du peu, sous deux angles différents qui nous permettent de nous faire une idée très précise de cette prestigieuse habitation roulante. Alors merci à vous tous.

D’autre part, je voudrais profiter de ce courrier pour apporter un petit correctif au sujet de la date d’apparition de l’ensemble d’habitation de Charles Spiessert, patron du cirque Pinder et frère aîné de Roger. La semi n’a probablement pas été construite en 1952, comme précisé dans la légende 1 de la page 57, mais avant. Sur la photo en tête de l’article, on peut voir que le tracteur Marmon (ex-3797  HD5), recarrossé par Assomption et présenté sous sa livrée sombre, a déjà reçu sa nouvelle immatriculation 5 J 37 attribuée le 22 janvier 1951. La photo a donc été prise après cette date. Deux photos (que je vous joins), l’une de mars 1951 prise à Chanceaux (Indre-et-Loire) et l’autre extraite de la collection de Charles Spiessert existait déjà au printemps 1951 et, qui plus est, sous sa livrée définitive aux couleurs jaune et rouge.

La photo publiée dans le n° 347 peut donc être datée avec précision entre le 22 janvier 1951 et le mois de mars de la même année. À cette date, la semi d’habitation car-rossée par Assomption affichait probablement la même immatriculation (5 J 37) que son tracteur. Et c’est le 5 février 1953 qu’elle sera immatriculée 807 AF 37 pour la première fois en tant que semi-remorque, sous la marque inconnue « USA » et avec un numéro de série tout aussi « bidon » : 623.53.37 (623e  inscription de l’an-née 53 dans le département 37)(c’est un classique numéro de réception à titre isolé, NDLR). Pourquoi, cette méprise sur l’année 1953, comme date d’apparition de la semi d’habitation de Monsieur Charles parmi les convois Pinder ? Il faut en rechercher l’explication dans la réglementation des cartes grises des semi-remorques. Avant janvier 1953, les semi-remorques ne sont pas tenues par la réglementation française à avoir leur immatriculation propre, elles portent toutes l’immatriculation de leur tracteur. Pour cette raison, aucune semi n’a une réelle existence administrative et, toutes passent donc totalement inaperçues sur les listings des préfectures.

En 1953, la réglementation change. Ainsi, le 5 février de cette même année, Charles Spiessert immatricule pour la première fois dix-huit semi-remorques sous des numéros se terminant par AF 37. Ces dernières peuvent enfin exister officiellement, bien qu’ayant été présentes autour du chapiteau, parfois dès la reprise de 1946/1947. (Rappel : nouveau système d’immatriculation applicable le 1er avril 1950 pour les véhicules à moteur, le 1er janvier 1951 pour les remorques et enfin en 1953 pour les semi-remorques).

Jean-Paul Lachal

Réponse : C’est effectivement une explication mais un certain flou subsiste car nous avons de nombreux exemples de semi-remorques immatriculées en tant que telles dès 1948 dans l’ancien système puis dans le nouveau système à partir d’avril 1950. Rien que chez Pinder, plusieurs semi sont immatriculées début 1951. En fait, avant-guerre, les semi-remorques sont indissociables de leur tracteur. L’ensemble tracteur + semi est considéré comme un seul et même véhicule et ne reçoit donc qu’une seule immatriculation. Les choses semblent avoir changé à la Libération avec l’arrivée des semi-remorques américaines. De plus, durant la Seconde Guerre mondiale, des séries d’immatriculation différentes sont attribuées aux remorques. D’où tenez-vous ces dates ?

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