Paul Hurley du Noyer (Cher) nous a envoyé une série de clichés de provenances diverses. Le premier montre un Berliet GPC, premier modèle de 6 x 2 routier introduit par le constructeur lyonnais en 1927 et qui sera fabriqué jusqu’en 1933. Animé par un quatre cylindres à essence MLBC de 5,321 litres (le même que celui du CBAC), ce châssis est proposé à partir de 1932 avec un moteur diesel MDB de 7,2 litres à injection Acro et devient le GPCD 7. Le GPC et ses dérivés affichent une charge utile de 10 tonnes et leur transmission est encore à chaînes. L’exemplaire de cette carte postale publicitaire appartient aux établissements A. Postel, négociants en vins de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime). Le véhicule est doté de l’équipement LVB proposé par Berliet, en fait une potence montée à l’arrière et permettant le chargement des demi-muids de vin sur le plateau. Le même équipement est également monté sur les châssis CBAC.

Le deuxième cliché transmis par Paul immortalise un accident intervenu sur la RN 7. Un Saviem JL 20 fourgon frigorifique des transports Ladoux d’Aurillac (Cantal) a percuté un Berliet GLR 8 R des transports Bichon, installés dans l’Isère, probablement garé à cheval sur le bas-côté durant la nuit. Violent, le choc a expédié le Berliet contre un arbre. Les véhicules sont photographiés avant leur évacuation. Heureusement, la circulation semble être des plus clairsemées…

Enfin, le troisième cliché illustre une publicité de Chenard & Walcker pour la promotion de ses fameux tracteurs à attelage à colonne. Le modèle est spécial puisqu’il s’agit d’un 6 x 4, très rare à l’époque, et plus précisément un X 2 TD à moteur quatre cylindres à essence de 4,849 litres et 19 CV. Présenté en novembre 1929, ce modèle est conçu pour tracter des remorques de 12 à 20 tonnes. La transmission aux roues arrière fait appel à des chaînes enfermées dans des carters étanches. L’attelage illustré est l’un des 30 ensembles de la marque en service au sein du parc de la Tunisienne automobile. Il est surpris alors qu’il participe au déchargement d’un navire.

Photographiée toute neuve en 1948 devant la mairie de Carmaux (Tarn) alors qu’elle vient d’être livrée, cette camionnette Chenard & Walcker CPV équipée en minicar est conduite par son nouveau propriétaire, Ernest Pomarède, directeur de l’entreprise de transports de voyageurs Pomarède « Le confort express ». Peint en gris et bleu, ce véhicule qui n’a pas encore reçu ses marquages servira au transport des mineurs du premier poste, lequel débute à 3 heures du matin. C’est Ernest lui-même qui assure ce service. À l’époque, Carmaux est encore une ville minière de 25 000 habitants. En dépit de son âge avancé, Ernest est toujours prêt à mettre la main à la pâte, même pour une vidange ou un graissage. Réceptionné en avril 1947, le modèle CPV est équipé du quatre cylindres de 1,133 litre de la Peugeot 202. C’est Jean-Marc Pomarède de Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne), petit fils d’Ernest, qui nous a envoyé cette photo.

C’était mieux avant, c’est sûr. Mais pas forcément en ce qui concerne la circulation dans Paris. C’est en tout cas ce que tend à prouver cette carte postale de 1960 environ issue de la collection d’Hervé Comby de Meymac (Corrèze). On y voit la place de l’Opéra passablement encombrée par les automobiles, camionnettes et autobus. Celui du premier plan est un Somua OP 5.3 (avec un 3 pour trois portes, s’agissant d’un véhicule de silhouette 442) aux prises avec une mer de Citroën 2 CV et Traction, Peugeot 203 et 403 et Renault Dauphine. Le camion rouge à gauche est un Unic ZU 42 Donon plateau. De face, en arrière-plan, on aperçoit deux autobus Renault TN 4 H Paris de la RATP.

À Saint-Rambert-d’Albon (Drôme), le 5 février 1959, vers 5 h du matin, un ensemble pinardier composé d’un Bernard 150 MB 12 CA4.53 et d’une remorque à deux essieux se renverse sur le bas-côté de la route de Beaurepaire à Manthes, dans le quartier de l’Île, à la limite des communes de Lens- Lestang et de Manthes. Le véhicule, qui appartient à la maison Tournoud de Grenoble (Isère), venait du Midi et allait livrer son chargement à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs (même département). Comme il est écrit dans l’article du Dauphiné libéré afférent à l’accident, « le bruit de cette chute a immédiatement attiré sur les lieux les habitants du quartier venus porter secours au chauffeur resté enfermé dans sa cabine, d’où par un hasard providentiel il fut retiré indemne. (…) C’est en raison de l’étroitesse de la chaussée que l’accident s’est produit. » Immatriculé en juin 1952, le Bernard est propulsé par un six cylindres de 150 chevaux. Il est encore doté de l’essieu avant avancé.

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