• Un ancien du téléphone
Non loin de Chaumont (Haute-Marne), Brunon Martinon de Montigny-aux-Amognes (Nièvre) a croisé sur sa route ce Berliet GR 205 à châssis extra-long équipé en plateau à ridelles avec grue Hiab. Livré neuf à France telecom en 1977, ce camion réimmatriculé par un particulier en novembre 2011 dispose d’un six cylindres M620T de 9,5litres délivrant 195 chevaux à 2 200 tr/mn associé à une boîte BDSL à six rapports synchronisés (une boîte BDSL avec relais donnant 11 rapports est livrable en option). Réceptionné en mai 1973 à 19 tonnes de PTC, le GR 205 reprend le châssis, la cabine basculante KB 2400 et les trains roulants du GR 280. Il succède au GR 200 à cabine Relaxe équipé du même moteur.

• Une carrière marseillaise
Dans les années quatre-vingt-dix, Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) a remarqué ce Berliet GRK 10 sur une fête foraine à Montélimar (même département). Ce camion carrossé en fourgon bâché avec capucine a débuté sa carrière en mars 1963 chez un petit transporteur marseillais et a connu deux autres propriétaires avant d’être racheté en avril 1974 par un forain du Vaucluse. Peut-être existe-t-il encore… Présenté au Salon en septembre 1961, le GRK 10 de 19 tonnes de PTC est le premier maxi-Code Berliet à cabine avancée. Sa cabine Relaxe, uniquement disponible en version profonde, est reprise du GPRK 10 6 x 2 présenté en 1958. Le moteur est le même, c’est le six cylindres M 620 de 9,5 litres et 180 chevaux, associé à une boîte ZF AK 6.70 à six rapports avec levier au tableau de bord. En juin 1967, le GRK 10 s’efface devant le nouveau GR 10 après 3 043 exemplaires fabriqués.

• Survivant ?
C’est aussi Fabrice qui a immortalisé cet autre Berliet gagné par la végétation à Chantemerle-les-Blés (Drôme) et carrossé en benne transporteur. Ronces et graminées cachent une partie de son avant mais, vu la longueur de son capot, on peut penser à un GDM 10 W. Ce camion de 19 tonnes de PTC (18,4 tonnes seulement pour le châssis d’empattement normal) qui succède en octobre 1948 au GDME 10 adopte un freinage Westinghouse à air comprimé intégral à quatre cylindres (le GDME 10 possédait un système à deux cylindres et câbles). Son moteur est un six cylindres MDER de 125 chevaux, relayé par une boîte à 2 x 4 rapports avec relais multiplicateur puis par une boîte à cinq rapports, le relais multiplicateur devenant dès lors disponible sur demande. Environ 2 500 exemplaires de GDM 10 W, Wa, Wb et TDM 10 W seront vendus jusqu’en 1953. Petit détail, ce GDM existerait toujours…

• Arrêté au péage
En 2006, ce tracteur Saviem pousse-wagons était encore exposé dans les emprises de Geodis, dans la zone industrielle du Péage-de-Roussillon (Isère). C’est là qu’il a été photographié par Christian Bouard de Bourg-Argental (Loire). Il semble que l’on ait affaire à un TL 23.40, c’est-à-dire le tout dernier modèle de tracteur ex-Latil fabriqué par Saviem avant la cession de l’activité tracteurs forestiers et dérivés au groupe Creusot-Loire. Le moteur est un quatre cylindres Fulgur réalésé 124.52 de 4,985 litres et 100 chevaux, auquel fait suite une boîte à 2 x 4 rapports. Cette version navette est équipée d’une cabine panoramique spéciale à portes pliantes, d’un poste de conduite réversible à deux volants et bien sûr de roues rail, de tampons et de crochets d’attelage avec flexibles. Au moins 139 exemplaires en seront construits jusqu’en 1963. La fabrication se poursuivra ensuite chez Latil Batignolles.

• Bom, quand vot’moteur fait Bom
En avril dernier, Hervé Comby de Meymac (Corrèze) a surpris ce Citroën sur le parc du garage Citroën de sa commune. Il s’agit de l’ancienne benne à ordures ménagères de Meymac. La Visa qui se trouve devant masque la partie inférieure du véhicule, ce qui complique son identification. Parions sur un 700 diesel type PYD de 10,990 tonnes de PTC, équipé d’une BOM Sovel à la forme caratéristique avec tassement par basculement vers l’avant. Ce véhicule propulsé par un six cylindres diesel Citroën de 108 chevaux et équipé d’une boîte à cinq rapports date de 1969 environ. Les derniers exemplaires seront fabriqués dans les usines Berliet de Vénissieux. Ce camion a circulé jusqu’à la fin des années quatre-vingt.

• Derniers exemplaires
Il y a quelque temps, Dominique Viault de Poitiers (Vienne) nous a fait parvenir tout un lot de photos glanées au fil des années lors de ses déplacements. Seul petit problème, elles ne sont pas commentées. Parmi les véhicules intéressants croisés par Dominique figure ce Saviem JM 170 immatriculé en octobre 1967. Carrossé en benne transporteur avec rehausses de ridelles pour le transport de matériaux volumineux, il paraissait très bien conservé. Porteur maxi-Code moyen-courrier, le JM 170 de 19 tonnes est une des premières concrétisations des accords passés par Saviem avec MAN en 1964. Il reprend globalement le châssis du JL 20.200 mais il est équipé d’un six cylindres MAN D 0836 HM de 7,035 litres et 165 chevaux, d’une boîte Saviem 330 à six rapports et de série d’une cabine 830 courte, la cabine 840 large étant proposée en option. Il s’agit là d’un des derniers exemplaires fabriqués.

• Tapis volant
Continuons avec Dominique Viault qui nous propose ce cliché d’un Berliet Stradair 20 T attelé à une semi-remorque d’habitation peut-être carrossée par Assomption. Ce tracteur en état correct arborait une immatriculation de février 1968 dans la Vienne. Version tracteur du célèbre Stradair 20, ce modèle est doté de la même chaîne cinématique avec moteur quatre cylindres M 420.30 R2 de 120 chevaux, boîte BXSL à cinq rapports synchronisés et pont P 620 à simple réduction de la gamme Mécano. La suspension est évidemment du modèle mixte Airlam, mêlant lames de ressorts et coussins d’air et procurant un confort sans égal à l’époque. Le PTR est de 17,5 tonnes. 59 exemplaires en seront construits de février à décembre 1966.

• Un autre
Et deux Stradair pour le prix d’un ! C’est encore Dominique qui a déniché cet ancien car-régie de la Société française de production, livré neuf à l’ORTF en juin 1966. C’est un Stradair 30 de 10 tonnes de PTC (les inscriptions légales peintes sur son flanc droit annoncent un PTC de 9,9 tonnes). La mécanique est la même que celle du Stradair 20. Racheté par un négociant, ce camion était doté d’un fourgon contenant un système complet de caméras et d’émetteurs permettant le tournage et la diffusion d’images en couleurs. Qu’est-il devenu ?

• Camion de marché
Sur le parking d’un concessionnaire Iveco de Charente, Dominique a immortalisé ce tracteur Unic T 8 A MC Vosges encore équipé du premier modèle de cabine. Ce camion de 17,5 tonnes de PTR est animé par un six cylindres OM CP3 de 7,412 litres développant 160 chevaux à 2 600 tr/mn et doté d’une boîte Unic B 150 à cinq rapports synchronisés. Réimmatriculé en septembre 1987, ce véhicule alors en bon état appartenait à un commerçant ambulant. Réceptionné en juin 1970, le T 8 AMC sera livré entre autres à plusieurs dizaines d’exemplaires à l’armée française dans sa version à cabine restylée.

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