La route dans les rétros

1 | Des vues comme celles-là, on n’en voit d’habitude qu’au cinéma ! Les organisateurs ont fait fort, parvenant à faire circuler en parallèle les locomotives à vapeur et le convoi des camions anciens.

Depuis l’an dernier, la pandémie de coronavirus avait mis un coup d’arrêt aux manifestations de camions anciens. L’association limougeaude La route dans les rétros a été l’une des premières, depuis les récents assouplissements des contraintes gouvernementales, à organiser de nouveau une manifestation.

2 | Deux locomotives à vapeur conservées par l’association Conservatoire ferroviaire territoire Limousin-Périgord, dont une 140 C et une 141 P, tractaient un train touristique dans lequel les équipages auraient dû faire un tour si un violent orage n’en avait décidé autrement… On les voit ici en gare d’Eymoutiers.

3 | Laurent Brunet de Favars (Corrèze) avait apporté deux des véhicules de sa collection, dont son fameux Delahaye 163 et cette camionnette Chenard & Walcker CPV de 1 200 kg à moteur de Peugeot 202.

4 | Unique en France, ce Berliet VDAFG de 1939 équipé d’un gazogène à bois Berliet fonctionnel appartenait à Fernand Rigal. Racheté par Jean-Charles Balayssac d’Alvignac (Lot), il a vaillamment effectué tout le parcours sans aucun souci.

5 | Installés à Loubressac (Lot), les transports Verlhac ont restauré de belle façon ce Berliet TLM 15 M2 à cabine couchette Tropic.

6 | Éric Daly, l’un des fondateurs de l’association La route dans les rétros, a récemment racheté le magnifique Berliet GCK 160 A d’Éric Bayma de Saint-Honoré (Isère). Votre serviteur a eu l’insigne honneur d’en prendre le volant…

7 | Heureusement qu’il était là ! Avec sa semi à rideaux coulissants tractée par son célèbre Berliet TR 280 aux couleurs des transports laurentais, Thierry Grany de Feytiat (Haute-Vienne) a abrité une dizaine de personnes pour le déjeuner.

8 | Quel beau véhicule que ce Delahaye 140 A ex-armée française, ex-pompiers ! Joliment restauré par Jean-François Masmonteil de Soudaine-Lavinadière (Corrèze), il a effectué tout le parcours sans le moindre souci.

9 | Réimmatriculé en avril 1951, ce Fargo FL 4.60 de 1946 est véritablement somptueux. Restauré avec amour par les frères Breuil de Favars, il tourne comme une montre.

10 | Il n’a pas eu de chance, le beau Mercedes LP 333 de Gilles Nowak de Chaillac-sur-Vienne (Haute-Vienne). Sa tringlerie de boîte a déclaré forfait en gare de Saint-Léonard, immobilisant le véhicule pour la journée.

11 | Restauration concours pour ce tracteur Renault R 370.19 T à moteur V8 de 365 chevaux, propriété d’Alexandre Foltz, jeune membre de La route dans les rétros

12 | Deux Saint-Bernard étaient prévus en cas de panne d’un véhicule. Le premier était ce R 420.19 T Turboleader série spéciale attelé à une semi porte-engin (ici décrochée). Ça a été le premier tracteur de la STHV, l’entreprise de transports d’Éric Daly et Mathias Trevet. Éric a décidé de le conserver en collection.

13 | Quant au second, c’était ce Renault AE 420 TI 19 T Magnum racheté aux transports Briche de Haute-Vienne et également sauvegardé par Éric.

Cette dernière s’est tenue sur une journée unique le dimanche 20 juin 2021. Et les organisateurs, Éric Daly, Philippe Michaud et leur équipe, ont voulu faire fort en associant les véhicules anciens… à un train tracté par deux locomotives à vapeur ! Deux convois se sont élancés de bonne heure depuis la zone industrielle nord de Limoges (Haute-Vienne) en direction de Saint-Léonard-de-Noblat, sur la route de Clermont-Ferrand. Le premier, qui rassemblait les véhicules les plus anciens, est allé se garer près de l’ancienne gare de marchandises en attendant l’arrivée du train. Le second s’est positionné un peu plus loin. Le départ a été donné sous une pluie battante et c’est peu dire que les organisateurs n’ont pas été aidés par la météo, exécrable dans la matinée. Une brève accalmie a salué l’arrivée du train qui a pris quelques passagers à Saint- Léonard avant de repartir vers Eymoutiers, à 25 km de là, ville vers laquelle les deux convois ont ensuite convergé, et ce sous un gros orage qui s’est déplacé dans la même direction. Les 25 km ont donc été couverts sous un véritable déluge, jusqu’à Eymoutiers où les véhicules se sont garés sur la place principale qui surplombe la gare.

Le déjeuner a été pris dans les camions mais, heureusement, le ciel s’est subitement dégagé en début d’après-midi, révélant un chaud soleil qui a séché les véhicules. Les organisateurs avaient prévu pour les équipages un aller-retour dans le train à vapeur. Las, alors que tout ce petit monde était installé dans les wagons, on a appris que l’orage avait mis à mal un signal sur le parcours et que, de ce fait, la circulation des trains était totalement interrompue. Il faut dire qu’avant de partir, le train devait attendre l’arrivée d’un TER dans chaque sens, la voie étant unique entre les gares. La vingtaine de véhicules a ensuite repris la route de Limoges, ou celle du garage pour ceux qui rentraient directement. Tout ceci n’a pas empêché tous les participants d’apprécier à sa juste valeur cet événement qui leur a permis de se revoir enfin et de se dégourdir les roues. Amitié et convivialité étaient au rendez-vous. Un coup de chapeau aux organisateurs qui se sont mis en quatre pour gérer tous les aléas…