• Qui en sait plus ?
Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme) nous écrit : « en étudiant attentivement le dernier hors-série sur Alquier, il m’a semblé reconnaître un Somua de mes albums. Je l’avais pris en 1997 chez feu Dédé Monforte à Bressols (Tarn-et-Garonne). À ma connaissance, il ne l’a jamais restauré. Qu’a-t’il pu devenir ? Si on le compare à la photo de chez Alquier (voir HS 95, page 13 en bas, NDLR), il est identique hormis la position des clignotants. » Effectivement, il y a de grandes chances pour que l’on ait affaire au même véhicule, à savoir un JL 15 de 1950 environ. Ce dernier pourrait avoir été vendu neuf dans le Tarn avant d’être racheté, semble-t-il par un forain du Tarn-et-Garonne, en octobre 1968. Animé par un six cylindres D 610 H de 120 chevaux, ce camion avait été récupéré en châssis-cabine. Qui saura nous en dire plus ?
• Premier JK
Dave Fawcett, de Bromham, Bedford (Grande-Bretagne) a remarqué ce Saviem sur le parc du garage Raccini de Cavaillon (Vaucluse) en décembre 2009. À l’époque, ce camion était à vendre. Il semble qu’il s’agisse d’un JK 75 de 7,5 tonnes de PTC équipé d’un quatre cylindres 720 de 3,59 litres développant 100 chevaux SAE. L’immatriculation de ce véhicule date de juin 1978, mais ce n’est pas la première. En effet, ce JK est encore équipé du premier modèle de calandre avec lettres Saviem plates et groupées, laquelle disparaît en 1977. Quand Saviem présente sa nouvelle gamme J en 1975 pour remplacer les SG 4, SG 5 et SM 5 à 8, les premiers modèles sont le JN 90 de 9 tonnes de PTC, le JP 11 de 10,90 tonnes (réceptionné dès juin 1974) et le JP 13 de 13 tonnes. le JK 60 et 75 ne viennent les rejoindre qu’en février 1976. Le JK 75 remplace le SG 5.
• Manège de 266 chevaux
Photographié en juin 2011 par Gérald Mercier d’Oisy (Nièvre), ce GR 280 marqué Renault est en fait un Berliet datant de 1978 environ. Il s’agit d’un exemplaire de phase 2 qui se caractérise par sa calandre large unifiée avec les modèles 305 et 350 avec phares dans le pare-chocs. Chaussé de pneus de 315/80R22.5, ce véhicule appartient à un forain de Dornecy (même département) qui l’a acquis d’occasion en février 1985. Il est ici prêt à partir pour la fête foraine de Clamecy. Réceptionné dès novembre 1971 à 19 tonnes de PTC, le GR 280 vient épauler les GR 250 à cabine Relaxe et GR 260 à cabine KB 2400. C’est le premier porteur turbo de la marque depuis le GLM 10 R. Son six cylindres MDS 06.35.40 de 12,024 litres développe d’abord 260 chevaux SAE mais sa puissance est ensuite portée à 266 chevaux DIN à partir de 1978. Il connaîtra un grand succès en France.
• 45 De charme(s)
Thierry Bourbon de Moulins (Allier) a immortalisé ce Citroën 45 U de 1940 sur la bourse-exposition de Chantelle (même département) le 2 juin dernier. Encore doté des ailes rondes caractéristiques des modèles d’avant-guerre, ce camion venait de sortir de restauration et son propriétaire, Élie Faure de Charmes (Allier), faisait là sa première sortie. Dommage que l’on ait repeint sa calandre en gris argent et que sa caisse ait été vernie ; tous deux auraient gagné à être peints de la couleur de la cabine, comme à l’origine… Né en 1934, le 45 U voit sa production poursuivie jusqu’en 1953 où il cède sa place au nouveau 55 U doté d’une nouvelle cabine. Son moteur est un six cylindres Citroën de 4,578 litres délivrant 73 chevaux à 2 500 tr/mn mais un diesel est aussi proposé dès 1937.
• Canadien à l’agonie
Il n’y a hélas plus grand chose à tirer de ce pauvre Ford, a priori un Ford Canada C 598 T de 1946 ou 1947. Photographié sur la commune de Condillac (Drôme) par Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (même département), il est arrivé en France dans le cadre du Plan Marshall, à une époque où les besoins en transport sont immenses et où les constructeurs français, meurtris par la guerre, peinent à retrouver un rythme de production satisfaisant. Réceptionné à 6,130 tonnes de PTC, le C 598 T (avec un C comme Canada, le modèle étant également fabriqué aux États-Unis sous l’appellation 598 T) est animé par un V8 à essence 59 V8 de 3,921 litres délivrant 100 chevaux à 3 800 tr/mn. Concurrents du Chevrolet 1543 X1 et du Dodge T 110 L 14, les 598 T et C 598 T seront vendus à des centaines d’exemplaires en France. À en juger par les arbres qui encadrent celui-ci, il semble qu’il soit là depuis un bon moment. Ce camion a dû être ferraillé depuis belle lurette.
• Derrière la station
C’est également Fabrice qui a déniché en 2003 ce Saviem SM 240 T derrière une station-service à Ambérieu-en-Bugey (Ain). Attelé au châssis d’une semi-remorque benne, ce tracteur immatriculé neuf en Ardèche en janvier 1974 affichait des traces de corrosion et le tour de ses ailes comme le bas de sa calandre étaient déjà minés. Presque complet, il avait cependant été dépossédé de ses miroirs de rétroviseurs et d’un essuie-glace. Nous ignorons ce qu’il est devenu. Le SM 240 T fait partie des premiers modèles de la gamme Europe présentée en mars 1968. Sa chaîne cinématique est reprise du JM 240.2 T, avec notamment le six cylindres MAN de 235 chevaux SAE dans une nouvelle version D 2156 HMN6 inclinée pour pouvoir rentrer sous la nouvelle cabine basculante 860, la boîte 343 à 2 x 5 rapports et le pont arrière à double réduction 4872 lui aussi légèrement retouché. L’essieu avant est en revanche un MAN et le châssis est tout nouveau. Concurrent des Berliet TR 250 et Unic T 270 A, le SM 240 T sera largement diffusé. Près de 7 000 exemplaires sortiront des usines de Blainville.
• Utilisateur soigneux
Au même endroit, derrière la station-service d’Ambérieu, se trouvait également ce Scania LB 111 T que Fabrice a lui aussi fixé sur pellicule. Ce tracteur avait visiblement appartenu à un petit transporteur soigneux, à en juger par ses ailes arrière Butimétal, ses bavettes d’ailes avant et les baguettes en aluminium rajoutées sur ses flancs. Il avait en revanche lui aussi été dépoulllé de ses accessoires, y compris ses lettrages Scania de face avant. Réceptionné en France en juin 1975, le LB 111 T remplace le LB 110 T. Extérieurement, il n’y a aucune différence avec les derniers LB 110 mais, côté mécanique, le six cylindres turbo de 11 litres a été retravaillé et délivre désormais 296 chevaux contre 275 précédemment. Cette puissance grimpe en 1977 à 305 chevaux ; le modèle est également disponible dans une version détarée à 280 chevaux, ainsi qu’en version atmosphérique à 202 chevaux, laquelle ne sera jamais commandée. La boîte est renforcée. c’est une Scania GR 860 à 2 x 5 rapports. Puissant et fiable, le LB 111 va conforter l’image de marque du Suédois en France et augmenter sa part du marché. Certains transporteurs s’en équiperont largement tels Barré, Jean-François Moreau ou Pivoin.
• Porteur de tracteur
À Steige (Bas-Rhin), André Leprize de Lancieux (Côtes-d’Armor) a remarqué en mai dernier ce Volvo F 89 transformé en plateau porte-engin. Propriété de Marc Muller, ce camion mis en circulation en novembre 1972 est encore régulièrement mis à contribution pour transférer des tracteurs forestiers d’un chantier à un autre. Souffrant de la corrosion dans les parties bassses de sa cabine, ce camion est à vendre. Version porteur du TF 89, le porteur F 89 (ou LF 89 en France) est équipé d’un six cylindres TD 120 A de 12 litres et 350 chevaux SAE, bien secondé par une boîte Volvo à 16 rapports synchronisés aux passages aisés. Présenté en France dès 1971, le 89 sera apprécié pour sa puissance mais sa fiabilité n’égalera pas celle du 88, notamment du fait d’une certaine sensibilité aux surrégimes. Par ailleurs, le dos de nombre de conducteurs de ce modèle gardera des souvenirs douloureux de sa suspension de cabine.
• De l’air !
André a également photographié ce curieux véhicule sur le terrain de Lionel Blanlœil, le célèbre collectionneur de véhicules publicitaires des Côtes-d’Armor. Il s’agit d’un Berliet TCK 8 carrossé par Augereau en 1965 pour l’armée de l’air sur un dessin de Philippe Charbonneaux, pour tracter une semi-remorque d’animation elle aussi carrossée par Augereau. Récupéré dans le Nord, ce véhicule que son esthétique situe à mi-chemin entre le Stradair et un vaisseau spatial mériterait d’être restauré dans sa belle livrée d’origine en deux tons de bleu. Le moteur de l’engin est un cinq cylindres M 520 de 7,9 litres et 150 chevaux, la boîte une Berliet ou une ZF à six rapports. Son PTR est de 25 tonnes.