1 | Dès le milieu des années vingt, l’armée
française adopte les Citroën-Kégresse
à train arrière chenillé. Celui-ci est un
P 17 E, un modèle utilisé en urgence
jusqu’à l’Armistice pour la traction
des canons antichars de 47 mm. Il dispose
d’un quatre cylindres Citroën de
1,770 litre développant 31,5 chevaux à
2 800 tr/mn.
Les conditions sanitaires rencontrées l’an passé ont quasiment interdit toute manifestation avec du public. Seules quelques-unes ont reçu l’aval des autorités préfectorales, parmi lesquelles le rassemblement à Vincy-Manoeuvre (Seine-et-Marne) pour la « Journée de la chenille », le 6 septembre.
Plusieurs collectionneurs avaient apporté de magnifiques véhicules et les spectateurs présents ont pu admirer des semi-chenillés rarement rencontrés, dont quatre tracteurs d’artillerie de la Wehrmacht. Beaucoup de ces véhicules sont rares, voire exceptionnels.
2 | Toujours impressionnant, le Laffly
S 45 T est un véhicule de dépannage.
Son quatre cylindres Laffly de
6,232 litres développant 110 chevaux
à 2 200 tr/mn lui permet de tracter
10 tonnes. Ses roues sont indépendantes,
ses essieux étant des demiarbres
de roues logés dans chacun des
demi-ponts. Ce système est identique
sur tous les véhicules de la marque.
3 | Venu du Nord, ce Laffly S 15 T était
l’une des merveilles présentes sur le site.
Construit à 311 exemplaires, ce tracteur
n’est pas retenu dans le programme de
guerre, devant être remplacé par le Laffly
W 15 T à silhouette surbaissée. Doté
d’un moteur quatre cylindres de 2,3 litres
développant 52 chevaux à 3 200 tr/mn, il
était en service dans les unités d’artillerie
équipées de canons de 75 ou 105 C.
4 | André Citroën a compris avant beaucoup
d’autres l’impact de la publicité sur
l’image d’une marque. C’est pourquoi,
dès 1922, des raids sont organisés sous
la direction de Georges-Marie Haardt,
avec le soutien de la direction. Le premier
effectue la traversée du Sahara
entre Touggourt (Algérie) et Tombouctou
(actuellement au Mali), aller et retour, en
1922/1923. Cette Citroën 10 HP type B 2
à propulsion système Kégresse est un
véhicule similaire à ceux ayant effectué
ce raid.
5 | Beaucoup de berlines seront transformées
en camionnettes durant la
Seconde Guerre mondiale afin d’obtenir
des bons de carburant. C’est le cas
de cette Citroën C 4 datant de 1932.
Rappelons que ce modèle est présenté
au Salon 1928 et qu’il sera produit à
121 000 exemplaires jusqu’en 1932. Les
C 4 sont dotées d’un quatre cylindres
maison de 1,628 litre développant
32 chevaux.
6 | Plusieurs véhicules d’origine allemande
participaient aux « réjouissances ». Cette
rare s. gl. E. PKW (pour schwerer geländegängiger
Einheits Personnenkraftwagen,
soit voiture lourde tous-terrains sur châssis
unifié) est une production Horch.
Elle est dotée d’un moteur de la même
marque, un V8 de 3,8 litres développant
60 chevaux. Un modèle identique est
sorti des usines Ford de Cologne avec un
moteur V8 d’origine américaine.
7 | Voici un véhicule en première sortie
mondiale, propriété d’un collectionneur qui l’a acquis voilà près de quatre
décennies et qui termine actuellement sa
restauration. Il s’agit d’un Somua MCG 5
modifié par le Baukommando Becker.
Le véhicule a été doté d’une carrosserie
blindée et armé d’un lance-roquettes
pouvant envoyer une salve de 16 projectiles
d’un coup. Ici, le lanceur n’a pas
encore été remonté.
8 | Rapatrié de Libye il y a quelques
années, ce SdKfz 11 a été restauré
aux couleurs de l’unité sous laquelle il
combattait alors, la 21e Panzer Division
du « deutsches Afrikakorps ». C’est un
tracteur d’artillerie légère de 3 tonnes
de capacité, étudié pour déplacer des
pièces allant du canon antiaérien Flak 43
de 3,7 cm jusqu’à l’obusier de campagne
FH 18 de 10,5 cm. Son moteur Maybach
développant 100 chevaux autorise une
vitesse de pointe de 53 km/h.
9 | Après le 3 tonnes, voici le 8 tonnes.
C’est le plus connu des semi-chenillés
allemands. Si Krauss-Maffei a été le
maître d’oeuvre pour la construction de ce
modèle, Borgward et Saurer en Autriche
livreront aussi des SdKfz 7. L’engin tracte
principalement le canon antiaérien de
8,8 cm Flak 36/37 ou l’obusier de campagne
de 15 cm sFH 18. Celui-ci est
un Krauss-Maffei KMm 11 datant de
fin 1943. C’est Maybach qui a fourni
le moteur, un six cylindres HL 64 TUK
développant 140 chevaux à 2 600 tr/
mn. L’immatriculation du véhicule,
WH 1536716, est celle qui lui avait été
attribuée à l’origine.
10 | Le SdKfz 8 est le tracteur étudié
pour déplacer les pièces d’artillerie de
12 tonnes maximum. On le verra habituellement
avec le canon de 15 cm K 16
ou l’obusier de 21 cm Mörser 18, puis
avec le canon de 17 cm K 18 et le canon
antiaérien de 10,5 cm Flak 38/39. C’est
le premier des semi-chenillés à avoir été
construit en série, et ce dès 1934. Celui-ci
est postérieur. C’est un modèle DB 10,
introduit en octobre 1939 et produit
jusqu’en 1945 par Daimler-Benz, rejoint
par la suite par Krupp, Krauss-Maffei et
Skoda en Tchécoslovaquie.
11 | Voici enfin le plus gros des semi-chenillés
fabriqués pour la Wehrmacht, le
SdKfz 9, un tracteur de 18 tonnes produit
par la Fahrzeug-und-Motorwerke GmbH,
en abrégé Famo, dont l’usine était située à
Breslau en Silésie (actuellement Wroclaw
en Pologne). Débutant en avril 1938 (il est
mis en service en 1939), sa production
s’arrête en février 1945 alors que les
armées soviétiques sont très proches
de la ville. Datant de 1944, ce SdKfz 9
est du type final, avec des ailes avant
restylées. C’est un véhicule puissant,
doté d’un moteur Maybach à douze
cylindres en V développant 270 chevaux à
8 300 tr/mn. Malgré tout, il n’en fallait
pas moins de quatre à l’époque pour
dépanner un char Tigre…
Publié le
8 novembre 2021