Sur les stands des constructeurs au dernier salon Solutrans qui s’est tenu à Lyon Eurexpo en novembre dernier, on trouvait une écrasante majorité de véhicules électriques. Tous les constructeurs européens sont en effet contraints d’y venir du fait des directives européennes fixant des objectifs forts en matière de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2025 et 2030. On enregistre déjà des avancées technologiques importantes dans le domaine de l’électrique, avec une augmentation non négligeable de l’autonomie des véhicules en partie grâce à des nouvelles générations de batteries, et aussi un raccourcissement des temps de recharge. Mais à quel prix… Le coût d’un camion électrique reste deux fois et demi à trois fois celui d’un équivalent diesel. Les constructeurs raisonnent en coût total de possession sur toute la durée de vie du véhicule, le prix d’achat élevé devant ensuite être en grande partie voire totalement compensé par la consommation d’énergie réduite et bon marché et la réduction des frais d’entretien.

Mais c’est dans l’infrastructure de recharge et son alimentation que se concentreront les vrais problèmes. Un chargeur rapide permettant de recharger 80 % de la capacité des batteries en une heure coûte aux alentours de 100 000 €. Et il faudra l’alimenter en courant avec une installation adaptée d’une puissance parfois énorme. Nous aimerions que l’on nous explique comment feront les entreprises de 100 camions et plus pour financer une installation de recharge dimensionnée pour poursuivre leur exploitation telle qu’elle est actuellement. Les constructeurs comptent sur une aide de l’État pour accompagner la transition énergétique.

Mais qui paiera ? Et est-ce que l’on s’est seulement penché au ministère des transports sur le coût estimé du passage à l’électrique dans les transports en France ? La découverte de la réalité des choses risque d’être cruelle dans les années à venir…

Bonne lecture.
Jean-François COLOMBET

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