Collectionnant votre magazine depuis de nombreuses années, je le parcours toujours avec autant de plaisir. Dans le n° 271, vous parlez de la caserne Montmartre des sapeurs-pompiers de Paris et dans les n° 322 et 323 de celle de Port Royal. En tant qu’ancien et très nostalgique de la BSPP, j’espère et je souhaite à l’avenir de nouveaux articles sur les différentes casernes de la BSPP. Je vous joins une photo d’un premier secours Hotchkiss torpédo, engin qui m’a le plus marqué et impressionné durant ma période « régiment » puis « brigade ». Cette photo représente à l’époque le PS de la 5e compagnie de Champerret. Elle montre la dernière version de ce véhicule mythique, à mon avis la plus réussie. Lors d’un départ en intervention, son moteur six cylindres à essence très puissant, son allure agressive et son extrême rapidité nous rendaient immensément fiers de faire partie de son équipage. Le personnel de ce PS, engin à vocation exclusivement urbaine, se composait de six hommes : un sous-officier chef d’agrès, un caporal ou caporal-chef chef d’équipe, un sapeur servant, un sapeur téléphoniste et un sapeur conducteur. La rapidité d’intervention de l’engin était obtenue par le maintien permanent du personnel à proximité du premier secours et le transport d’une réserve d’eau de 600 litres et de 120 litres d’émulsifiant. Son personnel pouvait établir immédiatement une LDT (lance sur dévidoir tournant), une grosse lance ou deux petites lances.

Pendant de nombreuses années, ces PS assureront 90 % des interventions en milieu urbain. Il sera l’un des seuls engins spécifiquement conçus pour un usage incendie. À l’époque, à Paris, chaque centre de secours en avait un en dotation. Il faisait partie du « départ normal » (premier secours-fourgon-échelle). J’ai eu l’immense honneur de décaler sur ce fabuleux engin, au CS Saint-Maur-des-Fossés en 1964, au CS de Chaligny (Paris 12e) durant l’hiver 1965-1966, au CS Ménilmontant (Paris 20e) en 1966 puis à la nouvelle BSPP (créée le 1er mars 1967) au CS Montmartre (Paris 18e) en 1970, et enfin en tant que conducteur aux sapeurs-pompiers de Rouen (Seine-Maritime) en 1976. Je peux affirmer que c’était un vrai camion de pompiers… Cordialement,

Alain Le Dortz, Saint-Lucien (Seine-maritime)

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