Année record en termes d’immatriculations, 2019 aura été une année mitigée pour Iveco qui voit ses positions s’éroder légèrement. En revanche, les premières livraisons de S-Way et de X-Way cette année devraient bien aider la marque à se rétablir.
Iveco France a terminé l’année 2019 avec un niveau de facturations en véhicules neufs en retrait de 4 % mais avec un carnet de commandes en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente.
Le marché des petits tonnages (de 3,5 tonnes . 7,49 tonnes) a été énorme en 2019 avec 111 836 immatriculations (+ 13,4 %). Avec 16,1 % de part de marché, Iveco s’est classé 3e derrière Renault et Fiat. Du fait de l’importance des livraisons, mais aussi de l’agressivité des marques allemandes, le réseau Iveco a eu un peu de mal à suivre, reculant de 1,7 %. Cependant, les Daily Natural Power au gaz ont enregistré quelque 600 ventes (+ 46 %) et 23 % des Daily vendus ont été équipés de la boîte automatique Highmatic. Pour 2020, les efforts d’Iveco porteront sur les Daily benne, fourgon et Natural Power. La montée en puissance du nouveau Daily et la notoriété du véhicule devraient l’y aider.
En gamme intermédiaire (de 7,5 tonnes à 15,9 tonnes), sur un marché en recul de 1,9 %, Iveco a conforté sa 2e place sur le marché français en immatriculant 780 Eurocargo, soit 18 % du marché (− 4,7 %), derrière Renault trucks mais devant Mercedes et MAN.
En gamme lourde (plus de 16 tonnes) et sur un marché record de 49 250 unités, Iveco a immatriculé un peu moins de 2 500 Eurocargo lourds, Stralis et Trakker en 2019 (+ 1,5 %), soit une part de marché de 5 % qui le place en 7e position derrière MAN. Rappelons que le constructeur avait stoppé ses buy back pour les grosses flottes, afin de diminuer son stock de véhicules d’occasion, ce qui s’est traduit par un recul de sa pénétration en France, essentiellement imputable aux grands comptes. L’arrivée du nouveau S-Way devrait permettre à Iveco de rattraper une partie du terrain perdu, d’autant que les buy back vont reprendre, mais de façon raisonnée.
Sur le marché des véhicules de construction, qui a atteint 10 580 véhicules l’an dernier, Iveco se classe 6e avec une part de marché de 6,5 %, mais les perspectives sont plutôt favorables avec un carnet de commandes en hausse de 17 %.
Enfin, sur le marché des véhicules au gaz de plus de 16 tonnes, les résultats sont très encourageants. Avec 1 321 immatriculations en 2019, le marché a grossi de 29,6 %. Iveco en est le premier acteur, et de loin, avec 51,5 % de part de marché, devant Scania et Renault, et les commandes sont en hausse de 4 %.
Parmi les belles réussites de 2019, on peut citer les Iveco Natural Power au gaz (+ 11 %), dont 197 unités vendues à la Ville de Paris, les Stralis X-Way d’approche chantier (+ 9 %) ou encore les ventes Order and drive de véhicules carrossés prêts à être livrés (+ 2,3 %).
Des objectifs forts
Pour 2020, Iveco a pour ambition de redevenir un acteur majeur en gamme lourde avec une part de marché de 9 %, rester leader en matériel d’énergies alternatives, consolider ses positions sur le marché de la construction avec le X-Way, gagner en parts de marché sur tous les segments pour atteindre 800 véhicules Natural Power, reprendre sa part de marché précédente en gamme intermédiaire (25 %), soit 1 100 immatriculations et développer la distribution urbaine et la messagerie pour atteindre 200 Eurocargo Natural Power.
Actuellement, quelque 650 S-Way sont en commande. Les exemplaires de démonstration sont en cours de livraison et les premiers porteurs en cours de carrossage.
Le gaz progresse
Iveco a été le premier à développer des véhicules au GNC (gaz naturel comprimé) puis au GNL (gaz naturel liquéfié). Le nombre de véhicules au gaz ne cesse d’augmenter, boosté par les restrictions de circulation de plus en plus nombreuses imposées aux véhicules diesel par les municipalités. Pour accompagner ce développement, les stations GNV poids lourds se multiplient, passant de 13 en 2014 à 93 en 2019. Fin 2020, elles seront 135 pour le GNC et 58 pour le GNL. Conséquence directe de l’augmentation du nombre des intervenants, le prix du GNV a chuté de 18 % en un an. Clément Chandon, responsable du développement des énergies alternatives chez Iveco, entend convaincre les pouvoirs publics et les municipalités de l’intérêt du gaz, et en particulier de celui du biométhane qui constitue une véritable énergie alternative et l’une des seules à l’heure actuelle à pouvoir se prévaloir d’un bilan carbone proche de 0 du puits à la roue, contrairement à l’électrique qui, dans de nombreux cas, ne fait que déplacer le problème de la pollution. Et les perspectives en matière de biométhane sont assez extraordinaires. En 2019, la France en a généré 150 000 tonnes, assez pour faire rouler 6 500 camions au gaz. En 2030, elle en produira 2,7 millions de tonnes, assez pour 120 000 camions au gaz. Mais en 2018 déjà, l’Allemagne a produit 8,3 millions de tonnes de biogaz et de biométhane, assez pour alimenter 335 000 camions, soit 110 % du parc de poids lourds français ! Il y a donc du potentiel. Il ne reste qu’à le développer et à l’exploiter. On relève actuellement 123 points d’injection de biométhane en France et 1 085 projets sont inscrits dont 423 en 2019 ! Et côté produit, Iveco a de nombreux arguments à mettre en avant, avec pour principaux atouts le Daily et son nouveau S-Way.
Et si le gaz est indéniablement la source d’énergie alternative la plus importante pour Iveco, le constructeur n’écarte cependant pas les autres. Il vient de créer une joint venture avec Nikola pour le développement conjoint d’un véhicule de gamme haute. La fabrication du modèle électrique est prévue pour 2021, celle du modèle à hydrogène en 2023. L’ambition d’Iveco est de devenir leader du marché des véhicules électriques et à hydrogène si le marché est appelé à se développer. Pour l’heure, le Daily électrique est d’ores et déjà commercialisé.
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