Dans les années soixante-dix, un économiste déclarait que « le jour où le prix du carburant dépasserait les 10 francs, les automobilistes arrêteraient de rouler ». Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… C’était avant 2002, où l’on payait encore en francs. Et si l’on convertit en francs les prix récemment relevés à la pompe, le résultat fait peur. Non, les automobilistes et autres utilisateurs ne vont pas cesser de rouler car, pour beaucoup, il ne le peuvent pas, leur véhicule leur étant indispensable pour se déplacer ou pour travailler. Mais nul doute que cela va modifier leurs habitudes, et notamment leur gestion budgétaire, d’autant que la hausse des prix est loin de ne concerner que les seuls carburants.

Pour ce qui concerne nos passions, chacun va peut-être y regarder à deux fois avant de sortir son utilitaire ancien pour une grande balade, et gageons que les GMC, Diamond T, Brockway et autres Pacific vont rester au garage durant un temps… L’époque que nous vivons marque un tournant. Elle obligera nos décideurs (nous n’avons pas dit nos élites) à réfléchir à deux fois avant de prendre des décisions afin de bien peser leurs conséquences éventuelles sur l’économie du pays. La mondialisation à tout crin a vécu. Nous allons probablement vivre un retour à plus d’autonomie et d’indépendance, une certaine réindustrialisation — qui a déjà débuté —, et une modification de nos habitudes d’hyper-consommation. Qu’on se le dise, commander un livre ou un flacon de shampooing et l’avoir le lendemain livré à domicile dans un gros carton pour un prix de transport dérisoire, c’est bientôt fini…

Bonne lecture.

Jean-François COLOMBET

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