L’EBR… Voilà trois lettres qui parlent souvent même aux profanes tant l’engin blindé à roues développé par Panhard a marqué les esprits. Atypique par ses huit roues dont les quatre extrêmes directrices, par sa motorisation qui fait appel à un 12 cylindres à plat refroidi par air et disposé en position centrale, par sa suspension oléopneumatique et par sa réversibilité lui permettant d’être piloté dans les deux sens, l’EBR est un blindé héritier de la Panhard 178 B. Son origine remonte à 1938 mais ce n’est qu’en 1951 que l’engin entre en service actif au sein d’unités de cavalerie en France métropolitaine et en Afrique du Nord (régiments de hussards, de dragons, de chasseurs d’Afrique et de spahis algériens et marocains). Équipé d’un canon de 75 mm, il est alors en évaluation. Les retours du terrain le font évoluer en 1954 en « Modèle 1951 type 54 », la version quasi définitive.

À partir de 1962, la plupart des EBR produits seront rééquipés d’un canon de 90 mm. Quelque 1 168 exemplaires en seront fabriqués dont 1 115 pour l’armée française, 50 pour le Portugal et trois pour l’Indonésie. Le Maroc récupérera en 1956 18 exemplaires auprès de l’armée française. Décliné dans une version transport de troupes qui ne connaîtra pas le succès, l’EBR sera essayé par l’Allemagne et fera même l’objet de démonstrations aux États-Unis ! Si vous souhaitez tout savoir de l’EBR, de sa gestation à sa carrière en corps de troupes en passant par sa définition technique, son équipement et toutes ses évolutions, courez acheter le livre de Thomas Seignon (un officier de cavalerie) qui vient de paraître. Bien structuré, cet ouvrage de 176 pages bénéficie de textes très renseignés témoignant d’un immense travail de recherche et d’une iconographie très riche et en grande partie inédite.

L’EBR Panhard
par Thomas Seignon
176 pages
Éditions Histoire & collections