1 | À peine arrivé en unité, le Serval,
le VBMR-L (véhicule blindé multi-rôles
léger), dernier véhicule du système
« Scorpion », a battu le pavé parisien.
Ce nouveau véhicule 4 x 4 a beaucoup
d'éléments communs avec le Griffon.
Sensé remplacer nombre de VAB, il est
animé par un six cylindres Cummins
développant 375 chevaux associé à une
boîte automatique Allison, la vitesse
maximale approchant des 100 km/h.
Affichant un poids en ordre de combat
aux alentours de 17 tonnes, ce véhicule
de transport de troupes est en service
au sein du 3e RPIMa (régiment parachutiste
d'infanterie de marine), basé à
Carcassonne (Aude).
Cette année, le défilé avait pour slogan « nos forces morales ». En effet, avec les conflits proches du territoire national, il est important de renforcer la cohésion des différents acteurs de la défense. Deux anniversaires étaient aussi mis en avant, les 80 ans de la médaille de la Résistance et les 80 ans de la disparition de Jean Moulin.
Les Champs-Élysées ont vu cette année plusieurs nouveautés, dont le Serval, le Grizzly, le VT 4 et enfin le porte-engin blindé surbaissé. Lors du défilé a aussi été présenté le nouveau camouflage cam-tac, visible sur les véhicules du système « scorpion ». Celui-ci fait appel à des triangles équilatéraux de 20 cm de côté. Trois types sont disponibles, centre-Europe (comme ici), désertique ou hivernal. Tous trois sont appliqués sur les véhicules peints dans la couleur de base brun « terre de France ». Cet article présente les véhicules les plus intéressants.
2 | Premier élément de la nouvelle
génération, le Griffon est un véhicule
blindé multi-rôles (VBMR). Il est l'autre
véhicule prévu pour remplacer les VAB.
Plus grand et plus spacieux, il transporte
entre huit et dix soldats tout
24 • CHARGE UTILE 368. Octobre 2023 ÉVÉNEMENT
Alain AUBRAT
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équipés pour les versions de transport
de troupes. Ici, il s'agit d'un engin poste
de commandement, reconnaissable à
l'antenne télescopique située à l'arrière
droit du véhicule. Tout comme les
Serval, il porte le nouveau camouflage
cam-tac. Les Griffon sont en dotation
au 21e régiment d'infanterie de marine
basé à Fréjus (Var).
3 | Première apparition aussi à Paris
pour les Grizzly, nom donné au Renault
Sherpa Light PLFS. Les forces spéciales
ayant estimé que le véhicule ne correspondait
pas à leurs besoins, il est
reparti en usine pour être légèrement
modifié. Entré en service au 1er RHP
(régiment de hussards parachutistes)
de Tarbes (Hautes-Pyrénées), il est
utilisé par les commandos. Les véhicules
du défilé disposaient tous d'un
coupe-câble frontal. Bizarrement, l'un
d'entre eux portait une immatriculation
de l'armée de l'air commençant par
un 7. Aucune explication n'a pu nous
être donnée.
4 | Juste derrière les Grizzly défilaient
trois AMX 10 RCR, la composante la
plus puissante du régiment. Ces AMX ont
remplacé les Panhard ERC 90 Sagaie, les
dernières ayant été réformées en 2022. La
puissance de feu a été augmentée grâce
au canon de 105 mm équipant les chars.
5 | Les Renault VAB ont encore de beaux
jours avant leur remplacement. Celui-ci
est un T 20.13, un VAB revalorisé et
surblindé équipé d'une tourelle principalement
armée d'un canon-mitrailleur
type F 2 de 20 mm à double alimentation.
Baptisé « Ville d'Hyères », il est en dotation
au sein du 54e régiment d'artillerie
basé à... Hyères (Var).
6 | Cet autre VAB pose question. La
caisse est d'origine Saviem (datant donc
d'avant avril 1980). Or le matricule est
de 1981. Au défilé, dans la même unité,
un Renault portait une plaque de 1979.
Y aurait-il eu erreur lors de leur peinture,
après le passage dans la cabine afin de
leur apposer la nouvelle teinte brun
« terre de France » ? Toujours est-il
que ce sont des tracteurs de mortiers
de 120 mm, en service au 40e régiment
d'artillerie de Suippes (Marne).
7 | Les nouvelles techniques d'utilisation
pour l'artillerie nécessitent l'emploi de
matériels naguère inconnus ou réservés
à d'autres services, tels les drones.
Le SDMR (système de mini-drones de
reconnaissance) est composé de trois
drones identiques, pouvant fonctionner
de jour comme de nuit, avec leur boule
optronique haute définition située à
l'avant. Une station au sol récupère les
données et transmet les informations.
Ce drone est en service au 40e régiment
d'artillerie, une unité dotée de camions
Caesar et d'AMX 30 AUF 1.
8 | Si le véhicule est un classique de l'armée
française, les marquages qu'il porte
sont plus rares. Il s'agit d'un Panhard
VB 2 L, plus particulièrement le véhicule
du général Rémy Cadapeaud commandant
la troisième division. Les trois étoiles
sont peintes dans un rectangle marron
surmonté du drapeau français.
9 | L'état-major de la 11e brigade parachutiste
est en cours de transformation.
Il est encore doté de quelques Auverland
A 3 F, véhicule créé par Auverland pour
les unités parachutistes. L'A 3 F est animé
par un moteur Peugeot XU développant
92 chevaux.
10 | Le fardier Unac est le véhicule
qui lui succèdera. Il était présent sur
le défilé en deux versions, un véhicule
de commandement et de transmissions
parachutistes et comme ici, le GCP (groupement
de commandos parachutistes).
Les deux véhicules diffèrent par quelques
détails, en particulier la position de la
mitrailleuse, sur un pivot à l'avant droit
pour la première, en haut de l'arceau pour
la seconde. Le fardier est animé par un
quatre cylindres de 1,372 litre développant
35 chevaux. Il est très facilement
réparable, même en opérations, n'ayant
pas d'électronique embarquée.
11 | Six chars Leclerc XLR participaient
au défilé. Le fleuron de l'arme blindée
française s'est offert une promenade
parisienne sous les yeux d'un public
venu nombreux. Les blindés sont habituellement
stationnés en Champagne,
plus précisément à Mourmelon-le-Grand
(Marne). Ils sont en dotation au 501e régiment
de chars de combat.
12 | Les Panhard PVP (petit véhicule
protégé) sont la réponse à un chaînon
manquant relevé à partir de retours
d'opérations extérieures. Il fallait un
véhicule entre la Peugeot P 4, sans
aucune protection pour les soldats,
et le VBL. En effet, en milieu hostile,
les unités étaient auparavant obligées
d'utiliser les VBL comme véhicules de
liaison, ce pour quoi il n'avaient pas
été conçus. Le PVP est animé par un
diesel turbo d'origine Iveco, un quatre
cylindres en ligne de 2,8 litres de cylindrée
développant 160 chevaux.
13 | Les Renault GBC 180 6 x 6 sont
encore de la partie. Celui-ci est chargé
d'un shelter AT 15. Ce camion est en service
au 7e RMat, le régiment du matériel
basé à Lyon.
14 | Le 7e Rmat présentait plusieurs camions.
Le PPLD (porteur polyvalent lourd
de dépannage) est basé sur un châssis
8 x 8 Astra (une marque du groupe Iveco).
L'équipement de dépannage est sorti
des ateliers Jigé. Il se compose d'une
grue et d'un bras de relevage. Le camion
est capable de remorquer la plupart
des véhicules à roues en service. Son
moteur est un six cylindres en ligne de
450 chevaux. Les PPLD sont équipés
d'une cabine blindée.
15 | Le PPLog est établi sur le même châssis.
Il est doté d'un système de berces déposables
pour le transport de logistique,
de conteneurs ou de matériels, comme
ce chariot élévateur Merlo P 40.9 KATF.
Certaines séries du PPLog sont dotées de
la cabine blindée, d'autres, comme cet
exemplaire, ont reçu la cabine normale.
16 | L'arrivée des Griffon en unité a posé
un problème aux régiments de Train car
le nouveau véhicule ne pouvait être
chargé sur les porte-chars classiques,
l'ensemble devenant trop haut et par
conséquent engageant le gabarit. Il
a donc fallu repenser la question et
c'est ainsi qu'a été conçu le nouveau
PEBS (porte-engin blindé surbaissé).
Les quatre premiers ensembles tracteurs
Renault C 520 6 x 4 T et semi-remorques
Louault ont été livrés au 516e régiment
du train de Toul (Meurthe-et-Moselle) ; ils
étaient tous présents lors des répétitions.
En voici un ici chargé d'un Jaguar. La semi-
remorque est prévue pour être élargie
de 2,55 m à 3 m, le Jaguar nécessitant
ce genre d'aménagement. Deux treuils
de 15 tonnes sont installés à l'extrémité
avant de la semi-remorque. Le tracteur
pèse à vide 14,240 tonnes et la semi
13,6 tonnes pour un poids total roulant
autorisé de 70 tonnes.
17 | En dotation depuis deux à trois ans,
les Peugeot P 4 Vipair sont une nouvelle
version d'un châssis livré pour la première fois dans les années quatre-vingt-dix.
Équipés à l'époque d'un système d’arme
antiaérien à courte portée Aspic formé de
quatre missiles Mistral, les véhicules sont
retournés chez Arquus qui a remplacé
tout l'arrière par ce plateau polyvalent
avec en outre le montage d’accessoires
tels que des arceaux de sécurité, des
supports de roues de secours et de
nourrices de 20 litres. Celui-ci est en
service sur la base aérienne de Saint-
Dizier (Haute-Marne).
18 | Présent en unité depuis quelques
années déjà, le véhicule roulait sur les
Champs-Élysées pour la première fois.
En service aussi bien dans l'armée de
terre que celle de l'air et de l'espace, il
remplace au fur et à mesure les Peugeot
P 4, arrivés en fin de carrière.
19 | Les escadrons de défense antiaérienne
sont dotés du système sol-air
moyenne portée SAMP/T Mamba. Celuici
est composé de cinq camions, plus un
portant un lot de pièces de rechange.
Parmi ceux-ci, voici le module groupe
électrogène, un camion moins spectaculaire
que le lanceur de missile. Il
apporte la puissance qui permet au
système de fonctionner correctement.
Tous les modules sont montés sur des
camions Renault Kerax 460 dXI 32 8 x 4
à monte simple.
20 | Après le module groupe électrogène,
cet autre camion du système est
rarement présenté. Il s'agit du module
d'engagement. Mettant à profit les données
recueillies par le module radar et
identification, les opérateurs définissent
les coordonnées qui seront transmises au
lanceur. Le module se reconnaît aisément
à l'antenne télescopique fixée à l'arrière.
Ces deux camions appartiennent
à l'escadron de défense 05/950 basé à
Saint-Dizier (Haute-Marne).
21 | Les seuls Acmat présents sur ce
défilé étaient des TPK 4.20 VCT. C'est
sur ce véhicule que le chef de l'État et le
général gouverneur de Paris ont passé
les troupes en revue.
22 | Traditionnellement, c'est la brigade
de sapeurs pompiers de Paris qui clot le
défilé motorisé. Parmi les véhicules ayant
battu le pavé parisien cette année figurait
ce Renault C 430 6 x 4 P de 430 chevaux
équipé d'une berce portant des pompes
de grande puissance.
23 | Bien évidemment, tout ce défilé
nécessitait une logistique particulière.
Sur la place Charles de Gaulle, entre les
avenues de Friedland et des Champs
Élysées, était stationné ce Renault
GBC 180 avec shelter transmissions.
L'insigne tactique indiquait sa provenance,
le 501e régiment de chars de
combat de Mourmelon-le-Grand.
24 | Plusieurs véhicules de secours
étaient également présents, au cas où.
Outre la Sécurité civile, le régiment médical
avait dépêché plusieurs fourgons,
dont cette ambulance Renault T 35
Master 2 dCi 120.