Collectionneur discret féru de Saviem et Renault, Christophe Leclerc n'en est pas moins bien connu du monde de la collection, ne serait-ce que par son magnifique JL 20.200 T que tout le monde a pu admirer à la télévision avec sa semi porte-voitures dans une publicité Citroën.

Christophe franchit rarement les limites de sa Normandie natale mais il participe régulièrement aux grandes manifestations locales, à commencer par les Ruralies du pré-bocage à Amayé-sur-Seulles…

Comment es-tu venu à la collection ?
Mon père était marchand de bestiaux. J’ai toujours baigné dans les camions. Un transporteur venait livrer de la paille chez nous avec un Saviem JM 240 V 6 x 2 et je montais chaque fois dedans. C’est la raison pour laquelle j’ai acheté le JL 20.200 T plus tard. Mon père a eu des Berliet, un GR 260 puis un GR 205 et un GR 305.

Après l’école, j’ai suivi une formation dans l’agriculture. Exempté de service militaire, je me suis installé à 20 ans comme transporteur de bestiaux à Belval. J’ai acheté deux ensembles camions-remorques neufs, un Mercedes 1933 et un Scania R 113 M 4 x 2. Le 1933 a été carrossé en bétaillère à ridelles rabattables. Je desservais la Normandie, la Bretagne et le nord de la France. Quelques années plus tard, le transporteur Michel Hurel a acheté des semi-remorques bétaillères à étage. La concurrence est devenue trop intense et j’ai décidé d’arrêter le transport de bestiaux. Je me suis lancé dans le transport de primeurs avec mes bétaillères. Je chargeais souvent à Barfleur et livrais en Allemagne. Mon affaire s’est largement développée. Je possédais alors une trentaine de camions, des Mercedes, des Renault et des Scania. Mon père m’a rejoint dans l’entreprise. Cette dernière a cessé ses activités en 1993.

Je suis parti travailler aux transports Postic à Saint-Lô pendant cinq ans comme responsable d’agence. En 1998, j’ai créé une nouvelle entreprise, LM Service (LM comme Leclerc-Marie, le nom de mon associé) spécialisée dans le transport de véhicules, avec pour principal client Petit-Forestier qui faisait carrosser la plupart de ses véhicules frigorifiques chez Lecapitaine à Saint-Lô avant de reprendre l’entreprise. C’est à cette époque que j’ai acheté mon JL 20.200 T. Je lui ai trouvé une semi-remorque porte-voitures à un essieu et l’ensemble est devenu célèbre, d’abord sur les grandes manifestations comme la Locomotion en fête, puis grâce à la publicité pour Citroën, qui est passée à la télé ! Un Saviem SM 7 bétaillère a suivi. C’était un souvenir d’enfance. Je le voyais en effet au marché tous les vendredis. C’est un négociant en bestiaux de Bernay (Eure) qui me l’a vendu.

Puis j’ai trouvé une Renault Goélette chez un fermier près de chez moi. C’est là que j’ai décidé d’axer ma collection sur les Saviem. À partir de là, j’ai voulu avoir la gamme complète des cabines Saviem puis Renault depuis les années cinquante. J’ai acquis un Renault G  290.19  T, camion avec lequel j’ai commencé quand j’ai créé ma société, puis un R 365.19 T. Avant de passer en collection, tous les deux ont roulé pour ma nouvelle entreprise. Peu à peu, la famille s’est agrandie. D’abord avec un Renault Magnum 440 dXI 19 T trouvé sur Paris puis avec un Saviem SM 12 déniché chez un ancien transporteur du Morbihan. Je les ai tous refaits à neuf. Et il y a quelque temps, j’ai sauvé un Renault Fainéant R 4158 à châssis long surbaissé chez un ferrailleur du Puy-de-Dôme.

Que préfères-tu conduire ?
Mon JL 20.200 T car il est difficile à conduire. Et aussi parce qu’il a été mon premier camion de collection.

Que recherches-tu ?
Entre autres, deux portes pour ma Renault Goélette.

À quelles associations adhères-tu ?
LVMS, une association de collectionneurs de vieux tracteurs de Quetteville-sur-Sienne.

CHRISTOPHE LECLERC
né le 28 juillet 1964
La Chapelle-en-Juger (50)
christophe.leclerc206@orange.fr