Toujours prêt à rendre service à ses nombreux amis, Julien est le véritable Saint-Bernard des collectionneurs de camions. Passionné par les Renault R, il possède lui-même plusieurs véhicules.

Combien sont-ils, les collectionneurs que Julien aura dépannés, pour lesquels il aura remis en route un véhicule ou rapatrié un autre depuis l’autre bout de la France sur sa semi porte-engin en ne demandant que le prix du gas-oil ? Attachant, Julien est un ami en or et il mérite d’être aidé…

ChU. Comment es-tu venu à la collection de véhicules ?

J.G. Je suis né dedans. Mon grand-père maternel, M. Cotti, était transporteur à Brunoy dans l’Essonne puis à Villiers-sur-Seine en Seine-et-Marne. Mon père était un de ses chauffeurs. Il a épousé sa fille. Ma jeunesse a été bercée par les Saviem SM 280 TU, SM 340, et JK 75, les Berliet 770 KB et TR 305 et les Renault R 310 et R 390. La société possédait aussi trois camionnettes Citroën C 35. Les ensembles de la maison desservaient la Scandinavie en régulier et allaient livrer jusqu’au Moyen-Orient. Nous avions une grosse activité avec les cressonnières de l’Essonne. Cinq ou six semi tournaient en international et deux ou trois sur Paris-Le Havre. Les JK 75 et les 770 KB faisaient la ramasse du cresson. Je partais souvent avec Didier, un des chauffeurs, mais aussi avec mon père et mon grand-père. Je me souviens d’un voyage en Italie avec le R 390. Pendant un temps, mon père a fait de la benne en enrobés pour la construction de Disneyland Paris avec un 190.36 T Turbostar attelé à une semi Kaiser.

J’ai suivi une formation de mécanicien poids lourds option diéseliste à Béziers (Hérault), parce que mes parents avaient déménagé dans le sud, puis au lycée Georges Cormier à Coulommiers (Seine-et- Marne), en alternance avec les transports Gouverne à Provins. Puis je suis reparti dans le sud, plus précisément dans l’Aude où j’ai travaillé pour les transports Express Marée. J’y suis resté un an avant de remonter en Seine-et-Marne. Je suis rentré aux cars Moreau à Fontaine-Fourche où je suis resté durant dix ans.J’ai passé mon permis transports en commun en 2008 grâce à mon employeur et j’ai commencé à rouler avec un Renault Iliade RTX de 340 chevaux ; on m’a ensuite attribué un Iliade RT, un Irisbus Crossway puis un Setra S 250 Spécial. Je faisais du scolaire, des lignes régulières et du tourisme. J’ai ensuite passé mon permis poids lourd en 2014 et mon SPL en 2019. Côté collection, j’ai toujours aimé les véhicules d’anciennes générations, avec le respect du matériel. Mon premier a été le Renault R 390.19 T Turboleader de mon grand-père ; il me l’a offert pour mes 15 ans. Puis j’ai récupéré des camions à droite et à gauche : un Unic 190 U 26 T qui avait hérité d’une cabine de 38 Spécial à la suite d’un accident, un Berliet GR 205 plateau à ridelles grue ex France telecom que j’ai revendu en Haute-Marne, un Saviem SM 280 TUT avec lequel j’ai travaillé un peu, un Renault R 360.19 T Centaure, un R 370.19 T et plusieurs R 310.19 T.

J’ai une affection particulière pour les R. En 2013, je suis monté dans la cabine du Volvo TF 12.20 de Norbert Fréret à la Locomotion en fête. Ça m’a donné envie d’en avoir un. C’est à présent chose faite. Puis ça a été un Berliet GAK 4, un GAK 65, un 950 KBT 6 que j’ai revendu à Olivier Fouffelle, un Saviem SM 280 que j’ai refait dans la livrée de la VIT en souvenir du camion de mon père (les transports Cotti s’inscrivaient dans la continuité de la VIT après la disparition de la société ; plusieurs chauffeurs de la VIT ont travaillé chez nous, dont mon père). Plus récemment, j’ai rentré un Volvo FH 12 4 x 2 T 380 Globetrotter de 1993 avec 2,46 millions de kilomètres au compteur (!) et, il y a un mois, deux Unic bennes dont un ZU 122 Izoard dans un bon jus d’origine et un P 200 CH 6 x 4. Depuis la découverte de ma maladie, je vais à mon rythme. Actuellement, je travaille pour un petit transporteur des environs.

ChU. Qu’est-ce que tu préfères conduire ?
J.G. Mon R 360 Centaure, pour sa tenue de route, son habitabilité, le bruit de sa mécanique et le maniement de sa boîte Fuller.

ChU. Que recherches-tu à présent ?
J.G. Le camion idéal ? Il est déjà dans mon garage ! Je recherche une porte gauche pour la cabine de mon chargeur Benfra 5511, et éventuellement les coordonnées d’un propriétaire de Benfra. Je ne suis pas sûr qu’il y ait des collectionneurs de ce genre d’engin…

ChU. À quelles associations appartiens-tu ?
J.G. La meilleure association qui soit, c’est un barbecue entre copains.

JULIEN GILLE
né le 12 mars 1987
77 Villiers-sur-Seine
julien.gille@hotmail.fr