1 | Ce tracteur assez rare est un Autocar U 8144 T,
ici attelé à une semi-remorque Trailer two wheel utility, pole Type, 2 1/2 ton, Type 1 fabriquée
à Quincy (Illinois, États-Unis) dans les usines
Electric Wheel Company. L’ensemble, complété
d’une ou deux barges, était en service dans les
unités de pontage des régiments du Génie. Le
tracteur est équipé d’un moteur Hercules RXC
de 8,7 litres développant 112 chevaux à 2 200 tr/
mn. Autocar livrera 2 711 tracteurs U 8144 T entre 1941 et 1945.
Les commémorations du 75e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944 en Normandie ont conduit les organisateurs à avancer, pour cette année 2019, la date du rassemblement de Celles, dans les Ardennes belges.
2 | En parallèle, Autocar fabrique également un tracteur plus léger, le U 7144 T. Ce dernier est aisément identifiable extérieurement à son
pare-chocs droit sans treuil, son châssis court
et ses moyeux avant peu saillants. Il dispose du même moteur Hercules RXC que son grand frère. Photographié le dimanche matin après
que les flocons de neige ont blanchi le camp, il
tracte ici une semi-remorque citerne à essence de 2 000 gallons, sortie des usines de la Heil Trailer Company de Milwaukee (Wisconsin, États-Unis). Cette version sera très utilisée par le Red Ball Express, qui permettra d’acheminer des milliers de tonnes de logistique aux unités combattantes dans l’est de la France.
3 | Créé à l’origine pour les armées britanniques qui ont besoin d’un tracteur porte-char, le Diamond T 980/981 M20 intègre l’US Army par la force des choses en 1942, alors que la mise au point et l’industrialisation de son propre porte-char se
révèle plus longue que prévu. Celui-ci est un 981, une sortie pour le câble du treuil ayant été prévue dans le pare-chocs avant. Le M20 est animé par un six cylindres diesel Hercules DFXE de 14,63 litres
développant 185 chevaux à 1 600 tr/mn.
En effet, trop proche du mois de juin, celui-ci n’aurait pas regroupé beaucoup de véhicules, de nombreux collectionneurs préférant se réserver pour les célébrations normandes. L’événement a donc eu lieu le premier week-end de mai, soit du 1er au 4. La météo capricieuse a réservé aux 300 participants une surprise le dimanche matin : une fine couche de neige.
4 | À partir de 1941, Diamond T livre des tracteurs d’artillerie de 4 tonnes de charge utile. Les véhicules des premières livraisons disposent d’une cabine
tôlée (modèle 968 A), laquelle sera remplacée sur les chaînes par un modèle torpédo comme celui-ci (modèle 968 B), après que les responsables de l’US
Army auront ordonné le montage d’une cabine de
ce type sur tous les camions tactiques. Environ un camion sur quatre était équipé d’un affût circulaire pour mitrailleuse de calibre .50, soit 12,7 mm.
5 | Ce tracteur Federal 606 est un des véhicules
appartenant à
’association qui organise
la manifestation. Ce camion était habituellement en service au sein de l’US Air Force où il tractait une semi-remorque citerne à essence pour aéronefs type F1 ou F1A. Il est équipé d’un six cylindres à essence Hercules HXD de 14 litres développant 180 chevaux. Celui-ci est attelé à une semi-remorque fourgon fabriquée par plusieurs
constructeurs, dont Highway.
6 | Ce GMC CCKW 352 est particulièrement intéressant. En effet, il dispose d’une cabine tôlée avec une ouverture dans le toit pour le positionnement d’un mitrailleur de défense, l’affût circulaire n’étant pas monté ici. Le petit panneau « gasoline » placé sur la grille de calandre indique que le camion transporte du carburant.
7 | Les dépanneurs lourds deviennent de plus
en plus rares dans les concentrations. Le fait que leur moteur Continental 22R de 8,21 litres et 128 chevaux consomme environ un litre au kilomètre n’y est sûrement pas étranger. Il s’agit cette fois d’un Ward-LaFrance M1A1,
un véhicule construit à 3 500 exemplaires. Kenworth fabriquera
environ 1 500 unités du
même camion, mais ceux-ci sont rarissimes
parmi les véhicules ayant survécu à la guerre en Europe de l’Ouest.
8 | Les camions CMP (Canadian Military Pattern) sortent des usines Chevrolet et Ford installées au Canada. Ils n’ont rien à voir avec les productions issues des usines des États-Unis. Dès leur conception, ils sont étudiés afin qu’il y ait un maximum de pièces communes. Ils sont donc extérieurement similaires et seuls quelques détails permettent de distinguer un modèle de l’autre. Ici, avec sa grille formant des petits carrés et ses ponts Split, c’est un Ford F 60 L de 3 tonnes de charge utile à caisse métallique et cabine type 13. Commun à quasiment tous les modèles de la marque, le moteur est un V8 de 3,917 litres donnant une puissance de 95 chevaux à 3 600 tr/mn.
10 | Cette Chevrolet Special Deluxe Master de
1940 a été restaurée comme véhicule d’état-major pour un général de division. Elle est équipé d’un moteur six cylindres en ligne.
11 | Hormis le chasseur de chars Stug III à classer dans les matériels chenillés, le seul véhicule
allemand à roues était cette Volkwagen type 82 E. En fait, il s’agit d’un châssis type 82 Kubelwagen sur lequel a été montée une carrosserie de berline. Même si elle est beaucoup plus rare que le Kubelwagen, la 82 E est sensiblement moins recherchée et en conséquence sa cote est moins élevée. Celle-ci n’a pas connu la guerre car elle a fait partie d’une petite série livrée en 1946 pour l’armée britannique d’occupation, fabriquée à partir des pièces en stock dans l’usine.
9 | L’histoire de ce camion n’est malheureusement pas connue. Il ne comporte aucune plaque constructeur, la seule plaque indiquant son importation par General Motors France à Gennevilliers en 1946. De toute évidence, il s’agit d’un modèle civil Chevrolet 1543 X1 ou X2 construit au Canada, comme le prouvent sa conduite à droite et ses roues à cinq trous ovales, et importé en France dans le cadre du Plan Marshall. La caisse est du type « stake and platform », c’est-à-dire littéralement « planches et plateau », très courante des années trente aux années cinquante. Des camions identiques seront badgés Dodge et Fargo.
Publié le
15 décembre 2019