• Méconnaissable
Surpris dans la campagne corrézienne en février 2019 par Fabrice Bettembourg de Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme), ce véhicule carrossé en plateau sert d’enseigne aux Ateliers d’Auchère établis aux Rosiers d’Égletons. Basé sur un châssis de Renault 2,5 tonnes à empattement normal de 2,44 m, probablement un R 2240 de 4,9 tonnes de PTC avec freinage assisté par Hydrovac, ce camion est équipé d’une curieuse cabine monoplace sans porte. Peut-être s’agit-il d’un ancien véhicule publicitaire. Nous ignorons le nom du carrossier qui a signé cette réalisation. Le moteur de ce Renault doit être un quatre cylindres à essence 671 de 2,141 litres et 56 chevaux.

• Encore un de moins
Réimmatriculé en décembre 1984 et affublé d’un losange Renault, ce Berliet GR 280 affichait encore un superbe état lorsqu’il a été photographié par Fabrice en 2019 au fond du parking du Relais toulousain à Saint-Jory (Haute-Garonne). Il avait visiblement été entretenu avec soin par son second propriétaire, un forain de Corrèze, qui l’avait doté de coffres dans l’empattement et dans le porte-à-faux arrière. Mais ce camion est malheureusement parti à l’export, sûrement en Afrique noire. Il est plus que dommage que des véhicules de ce genre partent ainsi pour ne plus revenir. Présenté dès 1972, le GR 280 est le premier porteur Berliet à moteur turbo de série depuis le GLM 10 R. Fiable et endurant grâce à son réglage « maxi-couple », il est doté d’un six cylindres de 12,024 litres et 260 chevaux SAE, relayé par une boîte Berliet BM 8.120/3 à 2 x 4 rapports.

• À qui la tour ?
Sur le parc du garage Pellat à Hostun (Drôme), Fabrice a encore repéré cet Unic P 200 CH 6 x 4 équipé d’une grue à tour. Les versions CH (comme chantier) des camions à cabine Big Job sont reconnaissables à leur pare-chocs renforcé avec grille de protection de phares. Sur cet exemplaire de 1971 environ, qui arbore une réimmatriculation de mai 1980, les phares ont été occultés. Ne restent que ceux intégrés au pare-chocs. Concurrent du Berliet GLM 10 M3 6 x 4, le P 200 CH 6 x 4 sera largement diffusé. Des dizaines d’exemplaires en seront entre autres vendus à la société Routière Colas. La chaîne cinématique de ce modèle comprend un six cylindres M 42 S de 200 chevaux et une boîte Unic à 2 x 4 rapports, tous d 10 eux de bonne réputation.

• Un Berliet qui faisait la fête
Quand Dave Fawcett de Bromham, Bedford (Grande-Bretagne) a remarqué ce Berliet 380 K de 5,990 tonnes de PTC sur le parc d’un négociant de Castelnaud’Estretefonds (Haute-Garonne) en février 2015, il était à vendre. Il s’agissait d’une ancienne nacelle élévatrice Simon livrée neuve à EDF-GDF puis rachetée en seconde main par la ville de Montauban (Tarn-et-Garonne) pour le service fêtes et cérémonies de ses services techniques. Plusieurs dizaines d’exemplaires identiques en sont vendus en 1978 à EDF-GDF. Équipés d’un quatre cylindres Perkins 4.236 de 3,86 litres et 85 chevaux sans histoire et d’une boîte Berliet BBS 551 à cinq rapports synchronisés, les 380 K ex EDF connaîtront souvent des carrières fort longues.

• Le Mercedes des chalets
En janvier 1994, la société CMB, constructeur de chalets et de charpentes en bois de Giat (Puy-de-Dôme), a acquis d’occasion ce Mercedes LA 1513 4 x 4 de 3,60 m d’empattement équipé d’une grue Haulotte Téléflash 12. Agile et efficace, ce véhicule affiche une capacité de levage de 12 tonnes à 2 m. La centrale hydraulique de la grue peut être entraînée par le moteur du camion (c’est le cas ici) ou par un moteur auxiliaire. Nombreux seront les Mercedes 4 x 4 à capot « boule » équipés de cette façon. C’est Hervé Comby qui a remarqué ce véhicule à Verneugheol (même département) le 17 août 2019. Son moteur est un OM 352 de 5,675 litres et 130 chevaux, un peu mou mais très fiable. La mise en service de ce camion de 15 tonnes totales doit remonter à 1977 environ. Le LA 1513 est à l’époque le concurrent du Berliet L 64.8 R et du Saviem-MAN 15.168 HA.

• Citerne volante
C’est une belle enseigne que s’est constituée la société La citerne beaujolaise, un fabricant de citernes établi à Quinciéen- Beaujolais (Rhône). Elle a en effet joliment repeint un Mercedes L 328 débarrassé de son moteur et de sa caisse et l’a doté d’une citerne fixée sur son châssis. Ce camion de 9,5 tonnes de PTC propulsé par un six cylindres à injection indirecte OM 312 de 4,58 litres et 100 chevaux a été mis en circulation dans le Rhône en août 1961, ce qui en fait un des premiers exemplaires à capot « boule » immatriculés en France. À l’adoption du nouveau système de désignation chez Mercedes en 1964, le L 323 deviendra le L 710.

• Châtaignes en gros
Repéré en octobre dernier sur la commune de Ligognac (Corrèze) par Hervé Comby, ce Saviem SM 8 garé sous un gros châtaignier semble paré pour la récolte ! Il doit s’agir d’un SM 8.13 M 130, version à 13 tonnes de PTC équipée du six cylindres réalésé 797 de 5,49 litres, réglé pour délivrer 150 chevaux SAE à 2 900 tr/mn. La boîte de vitesses dont le levier est au volant est une Saviem 301 à cinq rapports, les quatre supérieurs étant synchronisés. Réimmatriculé en décembre 1984, ce SM 8 qui semble déjà avoir pâti des intempéries est muni d’une cabine basculante. C’est en 1975 le concurrent du Berliet 881 KB, de l’Unic P 9 A et du Mercedes LP 1313.

• Haut de gamme
À l’occasion du Grand prix de France camions organisé à Albi (Tarn) le 13 octobre dernier, Michel Boissier de Figeac (Lot) a photographié ce Mercedes 1932 S qui participait au défilé. Dépourvu d’immatriculation, le véhicule est difficile à situer et nous en ignorons le propriétaire. Réceptionné en France en novembre 1974, le 1932 S succède au LPS 1932 à cabine Pullman. Sommet de la gamme Mercedes routière de l’époque, ce modèle de la gamme NG (comme nouvelle génération) bénéficie de la nouvelle cabine avancée basculante qui sera ensuite étendue à toute la gamme à partir de 10,990 tonnes de PTC.Il est propulsé par un gros moteur V10 de 15,95 litres développant 320 chevaux DIN (350 chevaux SAE), auquel fait suite une boîte ZF 5 S 110 GP à 2 x 4 rapports avec extra-lente. En option, le client peut retenir un relais GV 91 donnant 16 rapports au total + deux extra-lentes. Le 1932 S est le grand concurrent des Magirus-Deutz 310 D 19 FS, Saviem SM 340 T, Scania LB 141 T, Unic T 340 A et Volvo TF 89.

• Calandre alu
Fabrice Bettembourg a remarqué ce Volvo F 88 sur le parc d’une entreprise de Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) ; hélas, c’était voici déjà longtemps, en juin 2008. Réimmatriculé en mars 1986 dans les Alpes-de-Haute-Provence, ce porteur carrossé en plateau appartenait à la deuxième série, avec calandre en aluminium mais essuie-glaces en bas du pare-brise. Son état paraissait très présentable. À l’époque, le F 88 est proposé avec deux moteurs : le D 100 A de 9,6 litres et 200 chevaux ou le TD 100 A muni d’un turbo et développant 270 chevaux DIN. Mais la quasi-totalité des exemplaires immatriculés en France seront des versions turbo. Celui-ci a dû sortir d’usine vers 1972.

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