La Locomotion en fête a le grand mérite d’attirer beaucoup de véhicules de l’étranger, et pas seulement des camions français. Combien de week-ends de pur bonheur a-t-on passé sous les arbres de La Ferté-Alais ? Idem pour le Bac à sable en Alsace. À présent, plusieurs événements en Italie et ailleurs sont devenus moins « nationalistes » qu’auparavant.

À la dernière édition de notre « Via delle Alpi » (route des Alpes) organisée dans la vallée d’Aoste, on comptait trois camions anglais et quatre véhicules suisses, dont deux avec des chauffeurs hollandais ! Une fois, André Bonifay est arrivé au musée de Turin avec un Magirus-Deutz dont l’avant ressemblait à une Volkswagen, mais il n’est pas venu à Aoste. Ce sont évidemment les mêmes personnes que l’on retrouve en France mais nous sommes très contents de pouvoir rester entre amis. Pour moi, il est évident que les photos les plus spectaculaires viennent de chez nous, mais d’autres rassemblements de vieux camions se sont tenus sur les lacs de Garde, le lac d’Iseo et le petit lac de Caldonazzo, près de Trente, dans des paysages à couper le souffle.

Près de la moitié des 85 camions qui ont participé au rallye d’Aoste appartiennent à Carlo Marazzato, le président de notre association des véhicules historiques, « 4 assi più », (quatre essieux et plus !) basée à Vercelli. La collection la plus grande du monde se trouve chez la famille Richardson, à Invercargill, sur l’île sud de la Nouvelle Zélande, mais Carlo n’est pas loin derrière. Aujourd’hui, il a créé un musée privé autour de sa collection et les personnes intéressées sont invitées à rejoindre l’association. Dario Bosio est le président d’une autre association similaire à Brescia, « La Lega di antichi motori » et avec une troisième association, le « Circolo Italiano camion storici », nous organisons souvent des rencontres et nous nous rendons toujours aux événements organisés par les autres associations. Notre rallye d’Aoste s’est très bien passé mais nous avons vécu un petit contretemps qui vaut la peine d’être raconté.

Le samedi, nous sommes montés d’Ivrea jusqu’à Aoste mais, le dimanche matin, nous nous sommes divisés en trois groupes ; l’un est resté sur place à Aoste, le second est monté jusqu’à Courmayeur, sous le Mont Blanc, et le troisième a mené les courageux qui m’ont suivi jusqu’à Valsavarenche, sur une vraie petite route de montagne. En redescendant vers Aoste, nous constatons que quatre véhicules de notre groupe ne nous suivent plus. Nous nous arrêtons bien à droite, pour ne pas bloquer plus de la moitié de la route, et nous essayons de téléphoner à nos camarades. Pas de chance, le signal ne passe pas en montagne. Nous avons vécu une vilaine demi-heure à imaginer toutes sortes de casses mécaniques ou d’accidents mortels mais finalement, les quatre retardataires sont arrivés tranquillement. « Et alors ? ». « On s’est arrêté boire un coup. Une dame nous a obligés… ».

Là où la route de Valsavarenche s’arrête dans les montagnes se trouve un parking énorme et un bar où nous sommes tous allés prendre l’apéritif. Dix kilomètres avant cet endroit, on passe le chef-lieu où se trouvent plusieurs bars mais aucun parking pour les poids lourds. L’un des bars appartient à notre amie, une dame qui voulait à tout prix que l’on s’arrête chez elle, mais je lui ai bien expliqué que la chose était impossible. Une douzaine de poids lourds auraient complètement bloqué la route et avec elle toutes les voitures et tous les autocars de tourisme. Mais j’aurais dû comprendre qu’il y a des gens qui n’acceptent jamais un « non ». Quand elle nous a vu descendre, elle a envoyé sa fille bloquer la route et les quatre derniers camions ont été « capturés » et leurs conducteurs obligés d’aller boire. Quand les chauffeurs ont voulu payer, la dame a refusé. « Non, non. C’est Nicky qui paye ! » J’ai honte de le dire, mais je n’y suis pas encore repassé…

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