En tant que fidèle lecteur de Charge Utile (depuis le numéro « zéro ») et abonné, je vous écris pour apporter un complément d’information en rapport avec la semi-remorque car-régie tractée par le Saviem JL 23.6 T et illustrée page 62 du n° 327, dans l’article de Christian Boner. Voici un récit de Philippe Pico et illustré par moi-même qui pourrait selon nous, figurer dans la rubrique « Vous avez la parole ».

Qui sommes-nous ? Pour votre compréhension, nous nous situons dans le domaine des travaux publics. Philippe Pico est le petit-fils de Joseph Pico qui créa en 1920 l’entreprise de travaux publics Pico à Digne (Basses-Alpes). Cette entreprise locale, puis régionale et nationale, fut l’une des plus grandes entreprises françaises de BTP dans les années soixante à quatre-vingt-dix. Grâce à l’implication des trois fils Pico, Émile, Michel et Roger, l’entreprise Pico développa des filiales : SGTA (Société des grands travaux alpins) à Aix-en- Provence, SPM (Société parisienne et méridionale) à Boulogne-Billancourt et Cherbourg, SGTN (Société des grands travaux du Nord), BCL (Béton contrôlé de Lille), pour ne citer que les principales sociétés du groupe. Philippe Pico a écrit ces dernières années « Histoire de l’entreprise Pico » dans les « Chroniques de Haute-Provence » éditées par la Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence de Digne (n° 375, 378, 379 et 380). J’ai moi-même illustré cette production par des dessins car, déjà tout jeune, j’avais fait des carnets de croquis des principaux matériels de cette entreprise…

Voici donc le récit de Philippe. « Dans les années soixante et soixante-dix, la Société parisienne et méridionale, une dynamique entreprise de BTP de Boulogne-Billancourt, rayonnait dans toute la région parisienne, notamment au profit des PTT pour des travaux de tranchées et de galeries nécessaires au développement du réseau téléphonique. Dans un tel environnement urbain, transporter et implanter un bungalow de chantier n’était pas aisé. Aussi, la SPM avait judicieusement racheté une semi-régie de la RTF réformée pour lui donner une deuxième vie en tant que baraque de chantier facile à déplacer et à garer : des armoires métalliques, des tabourets et une grande table étaient installés dans l’ancienne régie pour la transformer en vestiaire/cantine pour le personnel, alors que le petit compartiment réservé au groupe électrogène au-dessus du col de cygne était équipé d’un plan de travail épousant la cloison avant de la cabine et de quelques chaises pour devenir un bureau, dont l’originalité compensait le côté « bas de plafond » de l’endroit. Comme conséquence de sa première vie dans l’audiovisuel, la deuxième vie de cette semi dans les travaux publics fut un très grand succès : les personnels y étaient très attachés car cela devait évoquer pour eux les moments de repos à regarder la télévision. Dans les rues où elle était stationnée, de nombreux passants s’arrêtaient pour examiner de près cette semi dont la forme leur rappelait « quelque chose » et repartaient satisfaits car le sigle de la Radiodiffusion télévision française était encore déchiffrable par endroits au travers des deux couches de peinture jaune ! » La semi-remorque bureau-vestiaire-cantine de la SPM était tractée par un Unic ZU 122 T Izoard.

Michel Carlavan, Oraison (Alpes-de-Haute-Provence)

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